Les produits de la boulangerie fine Cornu SA, maison fondée en 1934 posaient un sérieux problème à... une maison d'édition. Pas question de mégots oubliés dans le levain, ni de cheveux dans les croissants : en réalité, l'éditeur Mon Village, basé à Sainte-Croix s'est retrouvé bien embarrassé, en découvrant comment Cornu SA s'était emparé de son propre nom.
Le 18/02/2013 à 12:49 par Nicolas Gary
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18/02/2013 à 12:49
Les flutes de Cornu SA
Le journal suisse La Région raconte comment, un mois après la petite altercation, les deux parties sont parvenues à trouver un point d'entente. Les Éditions Mon Village, dirigées par Jean-Claude Piguet se retrouvaient fort dépourvues, lorsque le boulanger a décidé de créer une ligne de produits Mon Village.
La société Cornu SA à Champagne, boulangerie bien connue en Suisse romande pour sa production de flûtes, bricelets et autres délicatesses, et qui exporte dans une trentaine de pays, a choisi une nouvelle appellation pour ses produits. Après avoir renoncé à la mention «Champagne» que conteste les producteurs français de mousseux, elle a choisi l'appellation «Mon Village» qu'elle a déposée à Berne. (voir le site de l'éditeur)
La rencontre avec Cyril Cornu, en charge du développement de cette marque, a permis de lever toute ambiguïté. « Car c'est vrai que, par rapport notamment au fondateur de la maison, je ne peux m'empêcher de trouver gênant le fait que d'autres produits que nos livres portent le nom Mon Village », précise le directeur de la maison d'édition. En effet : Cornu SA n'avait pas envisagé d'avertir la maison de cette création de marque.
D'ailleurs, dans une réponse envoyée le 31 janvier dernier, Cornu SA avait affirmé sa volonté de trouver un terrain d'entente, signée de Marc-André Cornu, le grand patron. « Le péril d'un télescopage est chimérique, même sur les raccourcis virtuels de la Toile. Vous pétrissez les âmes ; nous assouvissons les ventres ! »
Pourtant, la firme reste dans son bon droit, puisque l'éditeur n'a pas déposé de marque, permettant de protéger son entreprise éditoriale. Et Cyril Cornu d'assurer que jamais sa société n'a pour autant voulu nuire à la maison d'édition : « C'est mon père qui a trouvé ce nom après une discussion avec des clients allemands. Nous avons alors mené une enquête afin de savoir si d'autres produits portaient déjà ce nom et ce n'était pas le cas. Mais c'est vrai que nous nous sommes contentés d'investiguer dans le domaine de l'alimentaire. Si l'on a fait une erreur, c'est celle-là. »
L'éditeur rassuré découvre que le boulanger ne lui voulait aucun mal, et finalement, les deux hommes parviennent à un accord. Sur leurs sites, des renvois mutuels interviendront, présentant d'un côté des livres, de l'autre, des gâteaux apéritifs. Et pour sceller cette entente, les prochaines séances de dédicaces des auteurs maison jouiront d'un accompagnement de petits fours, qu'offrira Cornu SA.
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