C'est un doublé pour Louis-Philippe Dalembert qui, en quelques jours, vient de rafler deux récompenses : le Prix France Bleu — PAGE des Libraires, tout d'abord, et aujourd'hui le Prix Orange du Livre 2017, qui lui a été remis ce mardi 30 mai. L'auteur a convaincu le jury avec son roman Avant que les ombres s’effacent, publié chez Sabine Wespieser éditeur.
Le 31/05/2017 à 10:17 par Antoine Oury
Publié le :
31/05/2017 à 10:17
Louis-Philippe Dalembert est le lauréat du Prix Orange du Livre 2017 pour Avant que les ombres s'effacent, chez Sabine Wespieser Éditeur.
Le Prix Orange du Livre récompense, depuis 2009, une œuvre littéraire écrite en français et publiée entre le 1er janvier et le 31 mars de l’année en cours. Il se distingue par la mixité des votants : auteurs, libraires et lecteurs. Le gagnant reçoit une dotation de 15 000 € et son livre bénéficiera d’une campagne de promotion dans la presse et sur le web.
Le jury de cette 9e édition composé de prestigieux écrivains comme Vincent Message (lauréat 2016), Laurence Cossé, Benoit Duteurtre, Alain Mabanckou, Carole Martinez, ou encore de libraires passionnés comme Bénédicte Deprez (librairie Trait d’union à Noirmoutier), Jean-Paul Shafran (librairie Le Bouquetiniste à Val d’Isère) et sept ardents lecteurs issus de la communauté du site lecteurs.com.
Parmi les trente ouvrages choisis par le jury fin mars, cinq romans ont été retenus début mai et proposés au vote du public du 4 au 22 mai sur le site lecteurs.com.
Les quatre autres finalistes :
Philippe Besson, Arrête avec tes mensonges, Julliard
Cécile Coulon, Trois saisons d’orage, Viviane Hamy
Simon Johannin, L’été des charognes, Allia
Pierre Jourde, Winter is Coming, Gallimard.
Louis-Philippe Dalembert est né à Port-au-Prince et vit à Paris. Il a publié depuis 1993 chez divers éditeurs, en France et en Haïti, des nouvelles (au Serpent à plumes dès 1993 : Le Songe d’une photo d’enfance), de la poésie, des essais (chez Philippe Rey/Culturesfrance en 2010, avec Lyonel Trouillot : Haïti, une traversée littéraire) et des romans (les derniers en date, au Mercure de France : Noires blessures en 2011 et Ballade d’un amour inachevé en 2013). Professeur invité dans diverses universités américaines, il a été pensionnaire de la Villa Médicis (1994-1995), écrivain en résidence à Jérusalem et à Berlin, et a été lauréat de nombreux prix dont le prix RFO en 1999, le prix Casa de las Américas en 2008 et le prix Thyde Monnier de la SGDL en 2013.
Le résumé de l'éditeur pour Avant que les ombres s'effacent :
En guise de prologue à cette fresque conduisant son protagoniste de Lódz, en Pologne, à Portau-Prince, l'auteur rappelle le vote par l'Etat haïtien, en 1939, d'un décret-loi de naturalisation in absentia, qui a autorisé ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à des centaines de Juifs, leur permettant ainsi d'échapper au nazisme. Avant d'arriver à Port-au-Prince - à la faveur de ce décret - au début de l'automne 1939, le docteur Ruben Schwarzberg, né en 1913 dans une famille juive polonaise, a traversé bien des épreuves. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d'Haïtiens, il a peu à peu tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que la petite-fille de sa défunte tante Ruth - partie s'installer en Palestine avant la deuxième guerre mondiale - accourt parmi les médecins et les secouristes du monde entier, il accepte de revenir pour elle sur son histoire familiale.Pendant toute une nuit, installé sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l'ont amené à Port-au-Prince. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance en Pologne, son enfance et ses années d'études à Berlin, où son père Néhémiah avait déménagé son atelier de fourreur, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938, au cours de laquelle lui et son père furent sauvés par l'ambassadeur d'Haïti. Son internement à Buchenwald ; sa libération grâce à un ancien professeur de médecine ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d'asile et finalement refoulé vers l'Europe ; son arrivée, par hasard, dans le Paris de la fin des années 1930, où il est accueilli par la communauté haïtienne et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie, muni d'un passeport haïtien : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues. Fascinant périple, le roman de Louis-Philippe Dalembert rend également un hommage tendre et plein d'humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l'histoire trouvèrent une seconde patrie.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones.
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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