FLB19 – À l’entrée même de la Foire du livre de Bruxelles, un assemblage labyrinthique attend les visiteurs. On y retrouve des illustrations, quelques photos et un parcours à travers les pièces d’une maison imaginaire, recomposée… Une maison dont les escaliers pourraient bien être de papier, de ces planches qui font voyager.
Le 16/02/2019 à 11:12 par Nicolas Gary
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16/02/2019 à 11:12
Répartis à travers ces espaces à art-penter, l’exposition 1, 2, 3... maisons ; Parcours dans l’édition de jeunesse belge francophone, réunit huit illustrateurs, en traversant les espaces. Littéralement. Des loups, des ours, des enfants, de l’aquarelle ou du collage, tous les genres se retrouvent, et il faut lever le nez, pencher la tête, ou s’accroupir pour profiter pleinement de l’ensemble. Un peu sportif pour les adultes, mais rien qui ne découragerait les enfants.
Colombine Depaire, en charge de l’exposition avec Luc Battieuw, directeur du Centre de littérature jeunesse de Bruxelles, précise que « l’intention est tout à la fois de présenter la diversité de la création jeunesse en Belgique, autant par le prisme des éditeurs que celui des auteurs ». L'ensemble est organisé en collaboration entre Foire du Livre de Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles.
De la cuisine du loup aux lits superposés des ours, de la fête sur un rooftop au logis de la famille pingouins, on explore tant les habitats que les univers graphiques originaux. Ces artistes représentent huit maisons d’édition belges qui publient des albums ; découvrez le « best-tof » de leur catalogue lors d’une pause lecture sur la place du village.
Sur les planches, qui invitent à découvrir ces univers, les éditeurs ont pu présenter leurs titres du moment, accompagnés d’une sélection plus patrimoniale, représentative du fonds de la maison. « Pour le public, c’est le moyen le plus immédiat de découvrir la maison, et de par la suite se rendre sur les stands de chacun afin d’explorer les catalogues », poursuit Colombine Depaire.
Les enfants sont équipés d’un petit carnet, pour les inciter à découvrir et explorer l’exposition — certains ne manquent pas de tricher par tous les moyens possibles. Les deux médiateurs présents pour les accompagner en rient de bon cœur, soulignant que les crayons de couleur mis à disposition disparaissent rapidement, de même que la petite couronne de roi… « Heureusement, nous avons prévu un stock ! D'un autre côté, des enfants qui volent des crayons, c'est presque encourageant. »
Une pièce de la maison a été associée à chaque artiste à partir de ses albums, afin de créer un parcours ludique entre les modules de l’exposition. Ce jeu de cherche-et-trouve est agrémenté de vidéos et de dispositifs en trois dimensions qui font échos aux images ; sculptures interactives, vitrines présentant le matériel des illustrateurs…
La cuisine s’est imposée pour présenter Françoise Rogier, car le thème de la gourmandise traverse son œuvre aux éditions A Pas de Loups, de la figure du grand méchant loup (Un tour de cochons) à la poule qui picore sur un mur (Picoti). De la salle de bain à la piscine, on plonge dans l’univers de Geneviève Casterman au fil de l’eau chez Esperluète. Dans son dernier album Se jeter à l’eau, elle décline des dizaines d’expressions en rapport avec cet élément.
Dans la maison Casterman, on pénètre dans l’univers poétique et sensible d’Anne Herbauts par la chambre ; son art de l’épure rencontre la récurrence de motifs tels que le lit, la cafetière, le village… La maison est aussi le refuge des personnages de son dernier album Il va pleuvoir. Anne Crahay, qui prépare son premier livre Le sourire de Suzie chez CotCotCot éditions, présente sa « garde-robe » d’artiste à travers des images qui mêlent papiers texturés, échantillons de tissu, photographies découpées… pour donner relief et poésie à ses personnages.
Le motif de l’escalier a été choisi dans les albums Grand Lapin, tu es là ? et Les mains de papa d’Émile Jadoul chez Pastel, car ce créateur traduit l’escalier des émotions du quotidien de la petite enfance avec tendresse et un humour délicieux. Quant au salon, il incarne les réflexions philosophiques dessinées par Marine Schneider pour mettre les textes de l’autrice norvégienne Elisabeth Helland Larsen à la hauteur des enfants, dans trois albums à paraître chez Versant Sud Jeunesse en avril 2019, dont Je suis la vie.
3500 € pour écrire un roman noyé parmi d'autres, non :
coup de gueule d'une auteure
Le grenier est la pièce favorite de Nour, l’héroïne de Superlumineuse (Alice Jeunesse), et c’est aussi l’endroit où son auteur Ian de Haes a installé son atelier. Enfin, on fait un pas dans le jardin grâce à Annick Masson, qui traduit le réalisme de la nature au crayon et à l’aquarelle, par exemple dans Le jardin potager publié chez Mijade.
« Dans la scénographie autant que les choix effectués, nous avons privilégié l’interactivité, tant avec le mobilier qu’avec les éléments de l’exposition même. Nous avons, au centre de ces espaces à découvrir, une place du village, avec des livres et des coussins, pour inciter les enfants à s’installer et lire », conclut Colombine Depaire.
L’exposition voyagera par la suite transportée à Genève, à l’occasion du salon du livre qui se tiendra du 1er au 5 mai, et qui met la Belgique à l’honneur, pour l’édition 2019. Prévoir un nouveau stock de crayons...
La cuisine, travail de Françoise Rogier – ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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