Le Prix littéraire de la Porte Dorée 2019 a été attribué ce jeudi 18 avril à Omar Benlaâla pour Tu n’habiteras jamais Paris (Flammarion). Le prix récompense chaque année une œuvre de fiction écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires. Il est doté de 4 000 euros.
Anouche Kunth, membre du jury, s’est enthousiasmé pour ce récit : « La force de ce livre, autant que sa grande délicatesse, est d’avoir su rassembler cailloux et mots en un même matériau (…) C’est le récit de “petites gens”, “gens sans histoires”, “gens de peu”, ceux qui ne manient pas les mots de la belle littérature et s’éteignent sans avoir laissé de témoignage écrit .»
C’est le récit de deux trajectoires, de deux maçons exilés dans la capitale, Paris. 150 ans les séparent et pourtant leurs récits de vie se croisent dans le même quartier, se rencontrent aux travers les mêmes luttes et se ressemblent au point de ne plus savoir de qui le narrateur parle. Bouzid Benlaâla et Martin Nadaud partagent beaucoup plus que leur métier.
L’histoire individuelle se mêle à celle d’un quartier parisien, celui de Ménilmontant et à son évolution « ce quartier était un continent ». La littérature nous offre ici une lecture urbaine de l’histoire non seulement de ce quartier, mais de tout Paris.
C’est aussi un récit sur deux destins et sur l’émancipation de deux parcours servis par une double narration. Omar Benlaâla signe un hommage à son père, à Martin Nadaud et à Paris. Un jour, Omar décide d’enregistrer les souvenirs de Bouzid. Le fils et le père. L’écrivain et le maçon. C’est dans leur langue mêlée que l’un reconstruit le parcours de l’autre : celui d’un homme, drôle et valeureux, venu de Kabylie à Paris en 1963.
Bientôt, un troisième personnage s’invite dans le récit : Martin Nadaud. Lui est né en 1815, dans la Creuse. Comme Bouzid, il a choisi l’exil et trouvé sa place dans l’Est parisien. Lui aussi est maçon. Devenu l’un des rares députés ouvriers, lui aussi s’est posé les questions de l’injustice sociale et de l’instruction des plus pauvres.
Trois autodidactes — un grand républicain, un chibani, un jeune homme sensible aux récits de migrations d’ici et d’ailleurs — s’épaulent dans la voie de la connaissance. Pour tracer une autre histoire de France. Où l’on croise Perec et une étrange assistante sociale, George Sand et Enrico Macias, Slimane Azem et Alain Corbin, et le peuple des bâtisseurs.
Omar Benlaâla naît à Ménilmontant (Paris) en 1974, dans une famille d’immigrés algériens. Précocement déscolarisé, il vagabonde pendant plusieurs années. En 2014, il publie en ligne un bref récit autobiographique sur le site Raconter la vie. Les éditeurs de la collection éponyme lui proposent alors d’en faire un livre : La Barbe paraît au Seuil un an plus tard.
Son roman L’Effraction sort en 2016 aux éditions de l’Aube. Tu n’habiteras jamais Paris, son troisième ouvrage, est édité chez Flammarion en 2018.
Omar Benlaâla – Tu n’habiteras jamais Paris – Flammarion – 9782081445956 – 19 €
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Paru le 19/09/2018
197 pages
Flammarion
19,00 €
1 Commentaire
grdhnghgn
10/09/2019 à 09:07
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