PrixdulivredelavilledeLausanne24 – Du 1er janvier au 29 février 2024, les lecteurs ont l'opportunité de choisir leur roman préféré parmi une sélection de cinq œuvres en compétition pour le Prix du Livre de la Ville de Lausanne. Les oeuvres nominées peuvent être consultés en ligne à cette adresse. Afin de mieux connaitre Isabelle Aeschlimann, autrice de Les secrets de nos cœurs silencieux, nous lui avons adressé un questionnaire de Proust.
Quel est votre état d’esprit actuel ?
Je me sens apaisée. Le deuxième semestre de 2023 a été consacré à l’accompagnement de mon roman auprès du public et il a été très bien accueilli. J’ai rencontré des tas de personnes très touchantes, qui m’ont confié des anecdotes de vie ou des souvenirs. C’était un beau partage. À présent, je ressens le besoin de me recentrer sur ma famille et de retrouver un rythme d’écriture.
Quels sont vos héros dans la fiction ?
J’aime les personnages qui persistent malgré les difficultés de la vie, qui n’abandonnent pas, et qui finalement vont démontrer que cela valait la peine de se battre. J’admire ce trait de caractère : la persévérance et le fait de croire en soi. Mais je n’ai pas de héros de fiction. Mes héroïnes sont des figures de l’histoire, comme Rosa Parks, Simone Veil, Frida Kahlo.
Quel est votre auteur favori en ce moment ?
Liliane Moriarty, Valérie Perrin. Je viens de découvrir Claire Lombardo et j’ai adoré Tout le bonheur du monde.
Quel est le livre qui a eu le plus grand impact sur votre vie ?
Plusieurs ont laissé une trace. Jeune adulte, je lisais beaucoup Éric-Emmanuel Schmitt. La Part de L’autre et Lorsque j’étais une œuvre d’Art, m’ont marquée. Maintenant ce sont plutôt des livres qui me permettent de découvrir d’autres cultures, d’autres conditions de vie. Le dernier en date, Les Impatientes de Djaïli Amadou Amal, m’a bouleversée.
Qu’aimez vous faire pour vous changer les idées ?
Sortir avec mes amis ou partager de beaux moments en famille. Dessiner.
Avez-vous un objet auquel vous tenez plus que tout ?
Ma boîte à souvenirs avec des tas de reliques du passé, les albums photos, ou de manière très pragmatique : mon ordinateur portable, qui contient mon manuscrit. Je l’emporte dans la plupart de mes déplacements pour m’y plonger dès que j’ai du temps.
Quel type d'enfant étiez-vous ?
Vive, gaie, sociable et pourvue d’une imagination débordante. Je suis l’aînée, j’ai un frère et une sœur. On jouait beaucoup dehors, j’ai eu la chance de grandir dans un village, dans une maison avec un jardin, pourvu d’un grand bac à sable. On partait à l’aventure, on jouait dans la rivière, on disposait de beaucoup de liberté. Ma maman nous lisait des histoires chaque soir, jusqu’à très tard. On adorait ça. Assez vite, j’ai inventé mes propres histoires.
Quelle importance accordez-vous à la fermeture des chapitres de votre vie ?
Beaucoup. Je crois aux cycles. Au fait de clore un chapitre pour tourner la page et aller de l’avant.
Cette année 2024 commence de manière très intense. J’ai perdu mon papa en début d’année, nous préparons notre déménagement pour le printemps et le même mois, ma sœur et sa petite famille partent vivre au Canada. Cela génère beaucoup d’émotions. Ce sont des fins et des débuts de cycle. Le hasard des dates est parfois troublant.
En mars, il y aura la cérémonie du Prix du livre de Lausanne, alors qu’exactement un an auparavant, je recevais le Prix du roman Femme actuelle 2023 à Paris, qui marquait le début de mon aventure éditoriale. Cela clôture merveilleusement cette année incroyable que je viens de vivre. Je pourrai ensuite penser à d’autres projets.
Un moment décisif de votre enfance a-t-il influencé votre vie d’adulte?
Je pense qu’il n’y a pas un seul moment, mais c’est une multitude de moments partagés. La vie au village, très sociale, le fait d’avoir fait du théâtre, les sorties culturelles avec ma maman, les histoires du soir, ont construit mon imaginaire. Il y a aussi des rencontres, des moments clés avec des personnes inspirantes.
Quel est votre son préféré ?
Sans hésiter, le rire de mes enfants. Le piano du salon quand jouent mes filles.
Quelle était la plus grande peur de votre adolescence ?
Je suppose que c’était de ne pas avoir d’amis. Je sentais que les amitiés étaient fragiles, qu’il y avait un enjeu. Il fallait être cool. Faire sa place, alors qu’on ne se connaissait pas soi-même. L’adolescence est fascinante et déconcertante, car les émotions sont vécues beaucoup plus intensément que pour les adultes. Notre monde tournait autour des amis.
Si vous aviez l'opportunité de changer un événement de votre passé, le feriez-vous ?
Non. Car j’aurais trop peur que toutes les belles choses que j’ai vécues après cet événement n’existent plus.
Isabelle Aeschlimann est l'une des cinq autrices en lice pour le Prix du Livre de la ville de Lausanne, pour son roman Les secrets de nos cœurs silencieux :
Élise, jeune femme, se sent oppressée dans son modeste village de l'Ajoie, situé dans le Jura suisse, et rêve de s'évader avec Antonio, son meilleur ami. Malheureusement, une tragédie les frappe, les forçant à emprunter des chemins séparés. Vingt-cinq ans après, Christa et Julie, ses filles, tombent sur un secret familial qui chamboule leur existence et les conduit jusqu'à Berlin. Leur voyage révèle une émouvante histoire marquée par la trahison, le sacrifice, la différence et l'espoir, tout en offrant une exploration délicate des paysages et de la culture du Jura.
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Crédits image : Ville de Lausanne
DOSSIER - Prix du livre de la Ville de Lausanne 2024 : 10 ans déjà
Par La rédaction
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 29/06/2023
415 pages
Les nouveaux auteurs
19,95 €
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