Le Prix de la littérature arabe 2023, une initiative de la Fondation Jean-Luc Lagardère et de l’Institut du monde arabe, a été attribué à Feurat Alani, un auteur franco-irakien. Il a été récompensé pour son roman Je me souviens de Falloujah, publié aux éditions JC Lattès. L'ouvrage avait déjà reçu le prix Senghor en septembre dernier.
Avec ce premier roman, Feurat Alani, grand reporter et auteurs de multiples documentaires pour la télévision, a su gagner le jury. Ce dernier évoque « un roman émouvant sur l'amnésie et la mémoire retrouvée entre la France et l'Irak, sur la relation à la fois complexe et tendre d'un père à son fils, sur l'exil et les souvenirs d'un pays déchiré...avec beaucoup de finesse, de tendresse, d'intelligence mais aussi d'humour ».
Dans les premières années des années 70, Rami, encore jeune, choisit de s'échapper de la dictature de Saddam Hussein. Devenu réfugié politique en France, il se caractérise par sa discrétion et son silence sur son passé. Vers la fin de sa vie, hospitalisé, Rami est frappé d'amnésie. Ses souvenirs paraissent figés quelque part entre l'Irak et la France. Il murmure cependant à son fils Euphrate : « Je me souviens de Falloujah. »
Pour Euphrate, c'est une porte ouverte sur l'histoire encore voilée de son père. La suite est un vide. Rami a perdu la mémoire de la seconde moitié de sa vie, celle de l'exil. Euphrate se lance alors dans le récit de ce qu'il connaît, espérant dévoiler des mystères cachés. Cette recherche le conduit à travers les remous de l'histoire familiale, de Paris à Falloujah.
Né en France en 1980 de parents irakiens, Feurat Alani a depuis fondé sa propre societé de production et avait publié un roman graphique, avec Léonard Cohen, Le Parfum de l’Irak, qui fut lauréat du prix Albert-Londres en 2019.
Un genre qu’il semble apprécier puisqu’il avait aussi collaboré avec le dessinateur Halim, dans un autre roman graphique Falloujah - Ma campagne perdue, qui racontait son arrivée en 2004 dans la ville de ses parents, de ses vacances, de son enfance… mais cette fois en tant que journaliste.
« L'écriture a fait partie intégrante de mes questions non résolues. Alors quand mon père nous a quittés, j'ai voulu le faire parler, lui, le silencieux, lui le taiseux, lui le réfugié. Le Prix de la littérature arabe est une immense consécration dont il aurait été fier […]. S'il y a bien un message que je souhaiterais faire passer à travers ce roman, il est le suivant : il faut refuser l'amnésie, ne pas oublier d'où l'on vient et porter haut et fort les valeurs que l'on nous a transmises », assure-t-il.
Feurat Alani succède à l’écrivain tunisien Yamen Manai qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2022 pour son roman Bel Abîme (Éd. Elyzad).
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Crédits photo © Patrice Normand
Paru le 01/03/2023
288 pages
Jean-Claude Lattès
20,00 €
Paru le 20/10/2023
272 pages
Editions de l’Aube
17,90 €
Paru le 13/01/2021
156 pages
J'ai lu
8,50 €
Paru le 05/03/2020
126 pages
Editions Les Escales
18,00 €
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