Le 22 septembre, Sondos Sidawi, une Jordanienne de 21 ans, a remporté le premier prix du concours international de récitation du Coran, face à une soixantaine de concurrentes. « Même s’ils brûlent le Coran, il restera dans nos cœurs », déclarait-elle au terme de l'événement. Une allusion pas même voilée aux profanations récentes et autres autodafés du livre en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas...
Le 27/09/2023 à 11:50 par Zoé Picard
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27/09/2023 à 11:50
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Le concours international de mémorisation du Coran Sheikha Fatima Bint Mubarak s’adresse aux femmes de moins de 25 ans. Pour cette 7e édition, les représentantes d’une soixantaine de pays étaient réunies du 16 au 22 septembre, à Dubaï.
La jeune femme « a commencé à apprendre le Coran dans l’une des mosquées de la ville de Ramtha (nord-ouest de la Jordanie) à l’âge de 11 ans et en a mémorisé 12 parties en moins d’un an » explique son oncle, Saeb Sidawi, à Anadolu Agency. Il ajoute : « Elle y passait deux heures par jour : pendant les vacances, elle commençait à l’aube et poursuivait jusqu’aux prières du soir. » Au terme de 22 mois de préparation, Sondos Sidawi connaît l’entièreté du livre saint.
Youssef Sidawi, un autre membre de la lignée, explique à Middle East Monitor que la lauréate avait déjà tenté sa chance dans plusieurs concours similaires, notamment à Khartoum au Soudan et en Iran. Ces compétitions sont assez répandues et concernent aussi la Bible, comme avec la National Bible Bee aux États-Unis.
Mais, selon Youssef Sidawi, le concours Sheikha Fatima Bint Mubarak est « l’un des plus difficiles au monde ». Pour y participer, Sondos Sidawi a passé les tours de qualification organisés par le ministère des Dotations en Jordanie. L'organisme gouvernemental supervise la gestion des « waqfs » (dotations islamiques), des affaires religieuses et la préservation des lieux saints musulmans en Jordanie et à Jérusalem.
Sondos Sidawi a ainsi profité de sa victoire pour faire passer un message « au monde, en particulier à ceux qui tentent d’insulter ici et là le Saint Coran : si vous pouvez brûler les pages, vous n’effacerez jamais ce qu’il y a dans les cœurs ». Et de conclure, la main posée sur la poitrine : « Le Coran restera toujours ici. »
En août, deux individus ont brûlé le livre saint face au parlement national de Stockholm. Précédemment, ils avaient détruit un Coran devant une grande mosquée locale et récidivé face à l’ambassade de l’Irak en Suède.
Au Danemark, des inquiétudes semblables sont palpables : le gouvernement a présenté le 25 août un projet de loi qui sanctionnera « le traitement inapproprié d’un objet ayant une signification religieuse significative pour une communauté religieuse ou d’un objet qui apparaît comme tel ».
À LIRE - Corans brûlés : le Danemark interdira les autodafés de livres religieux
Le mois dernier à La Haye (Pays-Bas), Edwin Wagensveld, leader de l’organisation d’extrême droite Pegida (Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident), avait saccagé un exemplaire du livre saint devant l’ambassade de Turquie, rapporte Euractiv. En réaction, s'était organisée une manifestation de protestation, à l'appel de DENK, un parti politique néerlandais de gauche. Le Pakistan avait également condamné cet incident « très provocateur », rappelle CNE.
Crédits photo : Quedalapalabra (CC BY-NC 2.0)
Par Zoé Picard
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2 Commentaires
Yves
05/10/2023 à 16:39
Livre saint
Livre saint
comme vous y allez !
Ce livre n'est saint que pour ceux qui croient dans ces choses surnaturelles ;
pour les autres il est plutôt malsain...
Tiens du coup, je ne sais pas ce qui m'arrive... j'en brûlerais volontiers un, si j'en avais un sous la main.
Mohamed
05/10/2023 à 22:42
De prime abord, le paradoxe c'est de s'attaquer à une foi par l'autodafé qui est justement, au sens originel, un "acte de foi" (du mot portugais « auto de fé » venant du latin « actus fidei », acte de foi) hérité de l'Inquisition d'abord pour désigner la cérémonie de jugements des hérétiques avant de désigner ensuite l'acte même de les brûler au bucher. Le nazisme opérera le même glissement de l'autodafé des livres en place publique vers l'exécution de millions d'hommes et de femmes dans des fours à gaz. Cette filiation ne laisse aucun doute sur la nature obscurantiste et barbare de brûler un coran, et le projet mortifère de l'idéologie de ses auteurs. Pour paraphraser un verset du Coran, brûler un livre cher à plus d'un milliard d'humains c'est brûler l'humanité.