La maison Drouot dispersera ce 23 septembre une collection de 4000 ouvrages – des dizaines de milliers de recettes, donc – dont le chef André Antoni souhaite se défaire. Propriétaire de L’Auberge de Delme (Metz), il part en retraite à 67 ans et n’entend pas conserver ses ouvrages.
Le 05/09/2023 à 13:26 par Clément Solym
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05/09/2023 à 13:26
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Aucun effluve à se mettre sous la narine, mais des recettes des plus appétissantes : l’hôtel des ventes de Metz vendra aux enchères toute la bibliothèque d’André Antoni, une dispersion sous le signe de la cuisine et de la gastronomie.
Pas vraiment de pépites pour bibliophile enragé, mais des curiosités à foison. Cuisine pratique ou recueil de procédés culinaires faciles et économiques, avec les meilleures recettes pour la pâtisserie et la confiserie suivi de quelques renseignements utiles dans le cas de maladies ordinaires, par exemple, paru en 1903 (est. 100 €).
Ou encore L’art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales ou végétales, de 1810 (est. 250 €). Un document signé par Nicolas Apper, inventeur de la conservation sous vide et créateur de la première usine de conserves au monde.
Plus original, L’Art de conserver sa santé, composé par l’école de Salerne, traduction nouvelle en vers français, composé par Bruzen de la Martinière et publié en 1749… « Ce traité donne une liste de conseils et associe des aliments à prescrire pour se soigner, ainsi que des secrets pour garder sa beauté », assure Drouot.
En tout 565 lots, à partir de 5 € et jusqu’à 250 €, reflétant la passion du chef pour les ouvrages rares et originaux. Durant 30 années, avant d’ouvrir son établissement, il cuisina dans des restaurants à travers le monde. Mais avec la retraite qui approche, l’Aubert est donc mise en vente… et les ouvrages accumulés également.
Le clou sera tout de même Le carnet d’Épicure, collection complète des 32 numéros « de cette revue mythique », qui parut à compter de juin 1911 à Londres. Estimé à 1000 €, il n’aurait jamais été vendu au cours des trente dernières années.
Publiée à Londres en français sous l’égide de Th. Gringoire (Victor Célestin Thomas, de son nom de baptême) et d’Auguste Escoffier, cette revue mensuelle consacrée aux arts de la table, mêlant littérature, philosophie et gourmandise, est d’une rareté inouïe. Elle est rapidement devenue une référence pour les gastronomes, tant pour ses fondateurs que pour sa singularité.
Auguste Escoffier rêvait de rassembler autour de la gastronomie, pilier du bonheur authentique, sans considération de race, d’origine ou de classe sociale. Dans cette optique, il a orchestré un dîner d’Épicure réunissant les membres de la ligue des gourmands, issus des plus prestigieux établissements de 37 villes du monde.
Ce dîner a rassemblé 4000 amateurs de bonne chère, savourant simultanément un menu identique, chacun dans sa ville. Suite à cet événement, Escoffier a affirmé que c’était la manière la plus astucieuse de valoriser la cuisine française jamais entreprise. Alors que la BNF possède 24 numéros de cette revue, 32 sont proposés à la vente.
« Mes enfants n’étaient pas intéressés. Je veux éviter le sort trop souvent réservé à des livres qui ne sortent pas des bibliothèques ou de pièces borgnes. Je souhaite faire partager tout ce savoir. », assure-t-il au Parisien.
Crédits photo : Drouot
1 Commentaire
puatane
06/09/2023 à 23:39
Étant à vingt milles kilomètres de la Maison Drouot, il m'est difficile de surenchérir notamment sur les trente-deux carnets d'épicure de M. Antoni. Je vous saurais gré de me renseigner sur l'opportunité de disposer d'une boîte de messagerie électronique de M. Antoni ou à défaut celle de l'auberge de Delme.
Je vous en remercie d'avance.
Signé Puatane