Pour la première fois de son histoire, le Prix Senghor récompense en 2019 deux lauréats, pour un seul livre : le jury a en effet choisi Ester Mann et Lévon Minasian, pour leur roman Le fil des anges, publié par les éditions Vents d'Ailleurs. Trois romans finalistes étaient en lice pour cette édition 2019 du Prix Senghor.
Le 07/10/2019 à 10:05 par Antoine Oury
Publié le :
07/10/2019 à 10:05
Le Prix Senghor veut distinguer et promouvoir de « jeunes » écrivains d’expression française qui ont réussi à créer, en utilisant la langue qu’ils ont en partage, « des œuvres de beauté » et de qualité. Le Prix Senghor veut inciter des « primo écrivains » à utiliser davantage, au niveau international, la langue française comme outil d'expression écrite.
Ce prix souhaite parallèlement, rendre un hommage au « poète-président » sénégalais, Léopold Sédar Senghor, messager amoureux de cette belle langue, agrégé de grammaire française (1935) et membre de l'Académie française (1983-2001).
Le dialogue entre les cultures, au travers du partage volontaire d’une langue commune, telles sont les valeurs que souhaite véhiculer le prix Senghor du 1er roman francophone et francophile. Ce prix est doté d'une somme de 1 000 €.
Le jury, présidé cette année par Nicolas Forest (Bibliothécaire à La Médiathèque Landowski, à Boulogne), a décidé au 4e tour du scrutin, d'attribuer le 14e Prix Senghor, par 10 voix contre 2 au roman Le fil des anges d’Ester Mann et Lévon Minasian, publié par les éditions Vents d’Ailleurs.
Le résumé de l'éditeur pour Le fil des anges :
Vazguen, vieux danseur sur fil, parcourt les orphelinats à la recherche d'un digne successeur. Un garçon, obligatoirement. Mais les temps changent, seule une jeune fille, Tamar, se passionne pour cet art. Résigné, le grand-père revêche et vantard a une manière bien à lui de transmettre ce métier singulier. Exigeant jusqu'à l'obsession, il oblige Tamar à s'entraîner sans relâche et à mentir sur son âge et son genre. La jeune fille, hésitant entre affection et rêves d'évasion, trace son chemin. À travers cette histoire de transmission de l'art populaire des Pahlevans, les danseurs sur fil, les auteurs livrent une image décalée et tendre d'une Arménie aux contours arides, entre la mémoire, le poids de l'histoire et une jeunesse d'une vitalité résolument tournée vers l'avenir.
Audrey Estermann, alias Ester Mann lorsqu’elle pose sa prose sur le papier, a de profondes attaches à Thann (Alsace). Cette Alsacienne a quitté la région pour s’installer en banlieue parisienne, mais vient régulièrement dans la vallée pour écrire. Le couple était de passage à Thann pendant les fêtes. « Mon père y habite. On adore venir ici, surtout en hiver avec la neige, le marché de Noël, les balades le long de la Thur. On est attaché à notre famille. C’est la tradition de passer les fêtes à Thann », raconte-t-elle.
Son compagnon, Lévon Minasian, est originaire d’Arménie. Nourri de cinéma soviétique et de littérature russe, le réalisateur, très attaché à son pays natal, côtoie l’Alsace depuis plus de dix-sept ans. « Il y a beaucoup de similarités entre l’Arménie et l’Alsace, ce sont deux peuples qui ont souffert et qui ont su garder leur identité », assure-t-il.
La remise officielle du Prix Senghor 2019 a eu lieu, le jeudi 3 octobre dernier, au théâtre du Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris. L'année dernière, le Prix Senghor a récompensé Francis Tabouret pour son roman Traversée paru aux éditions P.O.L.
Ester Mann, Lévon Minasian - Le fil des anges - Vents D'Ailleurs - 9782364131897 - 18 €
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Paru le 08/11/2018
170 pages
Vents d'ailleurs
18,00 €
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