La proposition avait quelque chose d'indécent, mais après tout, certains paralytiques vont bien à Lourdes pour retrouver l'usage de leurs jambes. Alors, pourquoi refuser des vertus publicatrices à celle qui a réalisé le plus de ventes de livres au monde ? Eh oui, encore et toujours JK Rowling...
Le 19/08/2011 à 15:24 par Clément Solym
Publié le :
19/08/2011 à 15:24
PublishAmerica offre un service d'impression à la demande, qui permet de créer son livre papier, et de le commercialiser. La société avait assuré la promotion d'un service payant aditionnel, sous intitulé alléchant. À condition de payer 49 $, « votre livre sera parmi les premiers que nous porterons à l'attention de JK Rowling, alors que nous serons la semaine prochaine à Édimbourg ».
Et pour quoi faire ? Il sera demandé à la romancière « de le lire et de nous dire, ainsi qu'à vous, ce qu'elle en pense. Écrivez votre propre mot à l'attention de JK Rowling, d'un maximum de 50-100 mots, et nous l'inclurons dans l'ouvrage que nous lui présenterons ».
Mais surtout, n'oubliez pas de régler les 49 $ en question. Car par simple application des mains de JK Fatima Rowling, le livre serait alors repéré par un grand éditeur ?
Avec un catalogue de 50.000 auteurs, PublishAmerica tenait là un argument assez magique pour qu'un paquet de crédules se décide à payer le sus. Et voit son livre touché par le doigt magique de Rowling. Un espoir de miracle pouvait toujours se produire, du type : Lève-toi et marche... dans une librairie.
Pour les miracles, revenez aux horaires d'ouverture
Mark Hutchinson, porte-parole de l'auteure, n'a pas vu la proposition d'un si bon oeil. Dans un communiqué, il fait savoir que « PublishAmerica n'a pas accès à Rowling ». Et a contraint la société à retirer son annonce (voir en cache).
Et évidemment d'annoncer que face à une telle arnaque, les mesures adéquates seraient prises, à prompt renfort d'avocat...
Selon le porte-parole, aucune délégation de PA n'est attendue par JK la semaine prochaine, et moins encore pour étudier des manuscrits, qu'ils aient payé un supplément ou non au site. (via Publishers Weekly)
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Mais l'intéressé s'est débattu, et a tenté de mordre, en invoquant qu'en rien elle n'a débordé sur la vie privée de l'auteure, que la résidence de Rowling à Édimbourg est connue de tous, et qu'en faire état dans leur annonce n'est en rien une injure.
Et Victor Cretella, l'avocat de la maison riposte de plus belle, estimant que rien de ce que contenait leur proposition n'était incorrect. De fait, dire que Rowling habite à Édimbourg est une réalité sue du très grand public...
Pour le moment, Hutchinson ne souhaite pas faire de plus amples commentaires, et que les avocats allaient désormais prendre le relais. Basée à Frederick dans le Maryland, PublishAmerica s'est plusieurs fois fait remarquer pour des campagnes de ce type, où il était proposé de montrer le manuscrit qui avait versé le supplément à un député local, une chaîne de télévision, ou un ancien président...
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