En novembre 2021, l’administration Biden décide d’interférer dans la transaction : le groupe Penguin Random House (propriété de Bertelsmann), s’apprête à sortir 2,175 milliards $ pour racheter Simon & Schuster (propriété de Paramount Global). Une concentration dans l’industrie du livre que combat le ministère de la Justice, dans un procès antitrust, au démarrage chaotique.
Numéro 1 mondial de la littérature, Penguin Random House occupe également la tête du fameux Big Five — ces cinq plus importants groupes éditoriaux américains. Ces derniers – incluant HarperCollins, Hachette Book Group et MacMillan – contrôlent peu ou prou 90 % des meilleures ventes en grand format sur le territoire américain.
PRH est aussi le quatrième acteur au monde en 2021, avec plus de 4 milliards € de chiffre d’affaires, contre 3,8 milliards en 2020. Alors, quand la maison mère décide de prendre le contrôle de Simon & Schuster, et ses 733 millions $ de CA en 2020 – 4e acteur de l'édition outre-Atlantique –, voilà de quoi faire trembler l’industrie du livre.
Joe Biden, président nouvellement élu, a appelé l’ensemble des régulateurs fédéraux — dont le ministère de la Justice et la Federal Trade Commission — à se montrer vigilants. Les regroupements de grandes entreprises font l’objet d’une attention toute particulière, à la demande du POTUS démocrate. La concurrence, pilier de la politique économique présidentielle, pour le meilleur ?
Si la fusion aboutissait, la nouvelle structure posséderait alors près de 50% du marché de ces livres, estime le ministère de la Justice. Une position dominante qui nuirait aux avances que perçoivent les best-sellers, mais également une menace pour la diversité de la production – donc, moins de choix pour les lecteurs.
Des Big Five qui deviendraient Big Four ? C’est tout ce que le tribunal devra évaluer, ou refuser…