Mimiche

La biographie de Doug Peacock n’est pas très importante sur le net. En dehors de sa naissance dans le Montana et de son passage dans les Bérets verts au Viet Nam puis son retour chaotique, marqué par ces années de guerre atroce, ce n’est que dans ses livres que peut être entrevu ce qu’il veut bien raconter de sa vie. Cet Itinéraire d’un éco-guerrier vient donc à point pour compléter, par quelques nouveaux épisodes, ce qu’il a déjà dévoilé dans le merveilleux Mes années Grizzly ou dans son superbe Marcher vers l’Horizon.

« Ma Nuit au Musée » est une collection originale créée par les Éditions Stock qui proposent à ainsi à des auteurs et autrices de passer une nuit dans un musée de leur choix et d’en faire naître un texte retraçant toutes les impressions, sensations, images, idées personnelle ou non, philosophiques ou non, sentimentales ou non, poétiques ou non, érotiques pourquoi pas, que pourraient faire éclore en eux ces heures passées dans la solitude et la proximité avec des artistes ou des collections de leur choix.

La pluie qui tombe sur Parme a rendu le Commissaire Soneri, comme d’habitude, d’une mauvaise humeur prête à se transformer en ostensible agacement à la moindre occasion, y compris la plus bénigne...

Monsieur Morel, vous m’impressionnez autant que je m’interroge à votre sujet ! Comment avez vous pu passer de ce Monsieur Deschiens à l’humour foutraque et au regard vitreux à ce chroniqueur hebdomadaire de France Inter au propos si soigné, si précis, à l’humour redoutable, aux remarques acerbes et affûtées, au ton toujours posé, à la diction calme et au débit mesuré, même quand l’énervement où vous entraîne votre sujet du jour aurait tendance à vous emporter ?

La disparition de l’une de ses poules dans son poulailler n’a pas suffi pour faire changer d’avis à Nicolas Baron, malgré l’évidente signature du forfait que représentaient les quelques plumes retrouvées à l’extérieur de l’enclos : « Le renard […] n’était plus, à [ses] yeux, l’animal fourbe et doublement nuisible, en tant que prédateur et vecteur de maladies que la littérature et la législation avaient construit depuis très longtemps. »

Amateurs de félins ronronnant sur des canapés, de reptiles en vivariums, d’oiseaux en cage, de poissons en aquariums ou n’importe quoi d’autre, passez votre chemin : ce livre ne parle que de chiens !

Les Mangeurs de nuit s’ouvre sur un corps à corps fantastique entre une jeune femme et un ours. Un ours blanc. D’aucuns disent que c’est impossible car il n’existe pas d’ours blanc dans cette forêt ! Pourtant, ils sont tous les deux tombés dans la rivière où nagent les saumons. 

Non ce n’est pas à des créatures ectoplasmiques que Laurent Tillon nous invite avec ce titre un peu fantastique : ces Fantômes de la nuit ne sont pas des êtres spectraux, mais des mammifères tout ce qu’il y a de plus réels, même si leur présence n’est pas toujours perceptible dans notre environnement immédiat (ce qui est bien souvent une bonne chose pour eux…) !

Août ouvre, devant « la bande aux yeux marron », des heures innombrables pour ne plus se quitter, pour profiter du soleil, de la forêt où se balader à vélo, de la rivière où pêcher, pour discuter, refaire le monde, « continuer à nouer ces liens qui [les] unissaient depuis si longtemps ». Depuis la maternelle. Et en profiter pour oublier le grand saut qu’allait représenter la future rentrée au lycée du village voisin.

Une rentrée des classes pas banale : face à Dom, le formateur, une brochette de jeunes et moins jeunes équipés de leurs chaussures de sécurité et de « fringues qui craignent pas » grand-chose. Des gars et des filles. Dont les auto-présentations respectives vont de l’ex-mécano à l’ex-éducateur en passant par l’ex-meunier ou l’ex-écrivaine ! Avec des leitmotivs bien partagés : « marre des conditions de travail marre de l’ambiance marre d’être à l’intérieur »…

Le premier des récits de ce recueil est une monumentale mise en parallèle de trois couples. Trois couples formés par des pères et des fils. D’abord, il y a Abraham et Izaac : l’un obéit à « une voix que personne d’autre n’entend ». Izaac, lui, obéit à son père sans résistance, passivement. Peut être que, en laissant son père aller au bout de son obéissance, celui-ci découvrira pleinement sa trahison vis-à-vis de son épouse Sarah, dont Izaac est « l’unique bénédiction de son sein ».

L’histoire commence un peu par tous les bouts… D’abord il y a un monologue violent d’un personnage féminin non identifié qui s’énerve très fort à l’encontre de celle qui a été son amie mais qui semble bien avoir eu le tort de lui voler son amoureux. Avec des menaces vraiment très précises et une volonté farouche de punir la coupable jusqu’aux « flammes de l’enfer où tu brûleras pour l’éternité ».

États Unis de la Terre, en 2109 ! Bruna Husky, la réplicante de combat est réveillée en sursaut par des tambourinements à sa porte. Des larmes sous la pluie de Rosa Montero (trad. Myriam Chirousse) porte un tout autre regard sur les machines...

Mala Starogradivka est un petit village à l'est de l’Ukraine. Et encore ! Petit village donne beaucoup d’importance à cette localité qui ne peut s’enorgueillir de disposer que de trois rues seulement : la Rue Lénine, la rue Chevtchenko et enfin le passage Mitchourine qui se contente de relier les deux autres mais qui est devenu impraticable depuis qu’un obus y a fait un énorme trou au beau milieu…

Milieu des années soixante à Milan. Duca Lamberti vient de sortir de taule où il a passé trois ans pour une sale affaire : médecin dans un hôpital, il avait entendu les demandes d’une vieille malade qui ne voulait plus de cette vie de douleurs et de maladies qui entachait son avenir. Et il avait accédé à ses souhaits. Aussi parce que le médecin-chef de la clinique n’avait fait preuve d’aucune humanité à l’égard de la vieille dame, la considérant seulement comme un potentiel obstacle à son départ en vacances programmées…

« Pour sauver la planète, il faut un projet de société et une ambition de civilisation » nous dit Luc Julia en sous-titre de son ouvrage. Chiche !

Le 2 décembre 1923, à New York, naît Marianna, fille de George et Evangelina Kalogeropoulos, un couple grec immigré, arrivé quelques mois plus tôt aux États-Unis. Cette naissance ne donne pas lieu à une explosion de joie dans la famille comme on aurait pu l’imaginer : Évangelina n’accepte que très mal l’arrivée d’une nouvelle fille quand elle attendait un garçon pour « tenter de se consoler de la mort subite de Vassilios, » né trois ans plus tôt.

« C’est au petit matin du 31 mai 1699 qu’Ilaria naît. » : La sixième enfant de Giacomo et Francesca Tagianotte. Pendant sa grossesse, Francesca était allée, avec son mari, écouter la messe de Pâques à la Pietà

Un quartier périphérique de Rome au début des années 2000. Pas dans les beaux quartiers. Et dans un taudis plutôt qu’un appartement. C’est là qua Gaïa (sur)vit avec sa mère, son père, son demi-frère aîné et les deux derniers petits jumeaux.

Parler du sanglier comme d’un animal politique, ce n’est pas seulement faire de la zoologie, de l’éthologie d’une espèce, de la biologie, de l’écologie, … c’est sans conteste se lancer en politique… Voilà un livre qui, à l’évidence, ne va pas laisser quiconque le lit, indifférent. 

Marcher. Marcher. Un pied devant l’autre, marcher. La plupart du temps, seul. Marcher comme une obsession. Rarement à plusieurs. Marcher comme une thérapie. Uniquement avec des amis ou des gens avec qui partager ces instants est une sorte de communion. Marcher. Partout. Même (surtout) là où c’est interdit. Marcher pour regarder, sentir, ressentir, voir, respirer, découvrir, regarder encore. Sans répit et sans relâche. Marcher !…

Dans une vallée du Frioul, juin 1915. Sur cette frontière italo-autrichienne, les combats font rage entre l’armée impériale et les soldats italiens qui résistent vaillamment, accrochés à leurs tranchées sur les versants abrupts de ces régions alpines.

Malgré la circulation intense sur les grandes artères de Varsovie, Léon Nowinski est serein : son GPS lui indique qu’il arrivera avec une minute d’avance à la réunion où il doit présenter les esquisses de la nouvelle étiquette pour un jus de chou fermenté que sa boîte va bientôt lancer sur le marché.

Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ? Rick BASS, chantre de l’écologie, l’un des fondateurs du Yack Valley Forest Council (une association créée en vue de la sauvegarde de la Rivière Yack et des forêts qu’elle traverse dans le Montana). L’auteur de ces textes magnifiques qu’il a tirés de cette région dans laquelle il s’est installé, y ayant trouvé le calme et la sérénité propices à l’écriture (voir Le Livre de Yaak : chroniques du Montana).