On a jasé pas mal - et on peut allègrement continuer - sur le philosophe Bernard-Henri Levy qui, souhaitant tordre le cou à Emmanuel Kant, a cru bon de citer Jean-Baptiste Botul, personnage imaginaire tiré des fantasmes de Frédéric Pagès, journaliste au Canard enchaîné et président de l'Association des amis de Jean-Baptiste Botul...
Or, derrière ce canular fameux, une autre réalité se cache : celle du prestigieux prix Botul, remis chaque année par la Botul Fondation for Botulism. Pour ce prix, deux impératifs : tout d'abord, mentionner le nom de Botul dans son ouvrage - et ce, par des moyens parfois plus que douteux... D'autre part, pour pouvoir présenter son ouvrage, il faut appartenir au jury dudit prix, une « condition nécessaire, mais non suffisante » pour gagner, est-il bon de préciser.
Maintenant, le jour se fait à la lumière (artificielle) de cette analyse (brillante). Car si BHL a bel et bien cité Jean-Baptiste Botul et que la presse s'est engouffrée pour dénoncer un manque de relecture de la part de la maison Grasset, voire une bévue crasse venant du philosophe, ce dernier nous a tous manipulés !
Une histoire dans l'histoire
Citer Botul n'avait pas d'autre finalité que de se rapprocher d'une part de l'association des amis de JBB, tout en prenant contact sournoisement avec son président. Et sous couvert de la honte (vite bue) d'une imposture, BHL, se découvre soudain à nous plus fourbe que jamais. Ce stratagème n'avait en effet d'autre intention que de lui permettre d'intégrer le jury du Prix Botul, afin de soumettre à sa sagesse son livre sur la guerre, ou je ne sais quoi. Et tenter de remporter l'édition 2010, qui devrait être présentée au cours des beaux jours à venir.
D'ailleurs, la complaisance manifeste du président Pagès à l'égard du philosophe montre bien toute les accointances établies entre les deux hommes ! Qui aurait cru qu'un homme à la légendaire intégrité serait éclaboussé par une telle affaire ?
Il fallait que la vérité soit faite sur cette histoire, et qu'enfin, un (bel) organe de presse sérieux puisse informer le public de ce fait.
BHL, vous êtes démasqué, mon petit. Et nul doute que le jury et son président ont entendu votre appel. Petit fûté, va ! Mais attention, Botul, comme le démon, est légion !
Mise à jour :
Signalons également que, de façon éphémère, la mention Prix Botul 2010 : Bernard-Henri Lévy est apparue sur la notice consacrée par Wikipédia à notre cher Botul. Notice très chahutée depuis deux jours par des intrusions et des correctifs pas forcément bien intentionnés...Par exemple, monsieur N***, du Monde, a tenté d'y insérer la phrase « En fait, Botul n’est qu’une créature inventée pour nuire à Bernard-Henri Lévy, qui s'en est tiré avec élégance ».
Et autre précision :
Il serait temps de briser la mauvaise comparaison avec Gary/Ajar, et d'établir un rapprochement pertinent avec Nicolas Bourbaki, mathématicien collectif élaboré, à l'initiative d'un certain Weil, par une équipe de génies des équations, et dont les travaux ont révolutionné l'analyse mathématique dans les années 1930 (ils sont encore aujourd'hui au coeur de problèmes terribles). Voir là aussi Wikipédia, sans qui, décidément, on est bien peu de chose...
Une dernière remarque :
BHL n'est en aucun cas « victime » d'un canular, ou « tombé dans un piège » : il n'y a aucun piège, et il est vain de laisser croire qu'un livre écrit en 1999 visait à « piéger », après des années d'affût, un grand couillon en 2010 ; cela n'a absolument rien à voir avec un « canular de normaliens », vu que pas un seul botulien n'est issu de la rue d'Ulm (Ultra-Léger-Motorisé); donc, BHL est bel et bien « coupable ».
Quant à l'expression « Bravo l'artiste ! »
C'est une citation dérobée aux "Escapades de Petitrenaud", émission gastronomique, tous les dimanches, sur France 5, à 12 h 5, qui inspira également "La cuisinière et le mangeur d'hommes" d'un certain Glücksmann, parasite-honoraire au CNRS, et futur secrétaire d'État aux Copier-coller dans le remaniement sarkozien post-régionales.
L’existence de Botul est au moins aussi assurée que celle de Dieu, lisible dans sa Création, car comme celle de Dieu, son inexistence est tout aussi indémontrable par les moyens ordinaires de la Raison. Seule l’intuition de l’Infini, dans un cas comme dans l’autre, et une bonne connaissance de Spinoza (Verum index sui) peut apaiser cette vaine polémique.
Par Clément Solym
Contact : cs@actualitte.com
Commenter cet article