Le programme, très attendu, du candidat Emmanuel Macron vient de sortir : un vaste document qui établit plusieurs chantiers à entreprendre pour le bien du pays. Le premier d’entre eux portera sur l’éducation et la culture. Fort bien, personne ne s’en plaindrait.
Le 02/03/2017 à 18:52 par Nicolas Gary
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02/03/2017 à 18:52
Ce sont 12 propositions, pas moins, qui portent le projet culturel et éducatif du candidat de En marche. « Depuis que nos performances scolaires diminuent, notre pays éprouve des difficultés : ce n’est pas un hasard. Notre cohésion nationale en dépend. Ce n’est pas qu’une question de connaissances : c’est une question de justice. Car la mission de notre République, c’est de remettre tous ses membres sur la même ligne de départ à chaque étape importante de leur vie », souligne Emmanuel Macron.
Parmi les propositions strictement liées à l’industrie du livre, rien d’inattendu : l’essentiel avait déjà été présenté par le passé. Il s’agit donc de l’ouverture des bibliothèques en soirée et le week-end, ainsi que la création d’un Pass Culture.
« Dans une logique de contractualisation avec les collectivités locales, l’État prendra à sa charge les dépenses supplémentaires liées à l’ouverture en soirée et le dimanche des bibliothèques municipales et poursuivra le plan de mobilisation en direction des bibliothèques universitaires », peut-on lire.
Le Pass, d’un montant de 500 € servira aux jeunes Français de 18 ans pour des achats culturels. Le tout, sans retirer « un euro au budget du ministère de la Culture ». En effet, ainsi que le candidat l’avait déjà dit, ce montant sera financé par « les distributeurs et les grandes plateformes numériques, qui bénéficieront du dispositif ».
Est-ce à dire que des librairies indépendantes ne pourraient pas profiter de cette solution économique, par exemple ? Dans ce cas, seront-elles amenées à contribuer ? Et plus largement, cette initiative, qui fut lancée par l'ex-Premier ministre Matteo Renzi en Italie, est loin d'avoir démontré sa pleine pertinence. Pourquoi en rajouter et proposer de le porter au niveau européen dans ce cas ?
D’autres points semblent plus délicats. En effet, on évoque la « rationalisation et le renforcement d’institutions aujourd’hui dispersés », pour mieux « valoriser à l’étranger le savoir-faire de nos établissements, de nos industries culturelles et des acteurs privés ». Est-ce à dire que l’on annonce la fermeture d’instituts français à l’étranger ? Les principaux concernés ne manqueront pas de se poser la question.
De même, la création d’un fonds d’investissement de 200 millions € pour les industries créatives et culturelles est une intention louable. Mais sur quelles bases – alors même que le candidat souhaite en finir avec le « temps perdu en démarches administratives », tant pour les citoyens que pour les entrepreneurs...
Les autres choses touchent à des sujets de manière très consensuelle, comme le combat, au niveau européen, « pour que les artistes, les créateurs et les producteurs reçoivent une juste rémunération ». Affirmer le contraire aurait été véritablement étonnant.
Un point attirera l’attention tout particulièrement : « Défendre résolument les droits d’auteur, aider les artistes et les éditeurs de contenu européens par la négociation encadrée d’accords sur leur rémunération, étendre les droits voisins aux éditeurs de presse et renforcer l’action contre les sites pirates. »
Parce que, bien entendu, le piratage n'a que des conséquences néfastes.
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