Selon l’institut GfK, entre janvier et août 2021, plus de 28 millions de mangas se sont écoulés à travers le pays, contre près de 20 millions d'exemplaires pour tous les autres types de bande dessinée. Ces chiffres rendent compte de l’intérêt porté au manga. Cependant, comme tout grand succès, cet univers est confronté à plusieurs problématiques dont le piratage en ligne.
Le 11/10/2021 à 13:33 par Marion Clousier
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Publié le :
11/10/2021 à 13:33
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Terriblement impatients : bon nombre de fans d’animes ne peuvent pas attendre la traduction de leurs épisodes, qui peut prendre entre « 6 à 12 mois environ », selon Satoko Inaba, directrice éditoriale manga chez Glénat, qui édite One Piece en France. Sans compter que les coûts de traduction sont actuellement très élevés, explique l’éditeur Momiyama de chez Shueisha, maison d’édition japonaise.
Par conséquent, de multiples sites de traductions « sauvages » – entendre, illégaux –, se sont développés pour répondre à l'irrepressible envie d'étancher sa curiosité… En juin dernier, Romi Hoshino avait été condamné à trois ans de prison et à dédommager de 74.700 € l’industrie du manga, pour avoir généré plus de 320 milliards ¥ de pertes à ce dernier (environ 2,5 milliards en euro), avec son site Manga Mura.
JAPON: le pirate de manga n°1 condamné
Une perte financière, doublée d'une perte de lectorat plus facilement appâté par l’offre gratuite, et surtout immédiate.
Face à ce fléau, les éditeurs de bande dessinée japonaise ont lancé plusieurs applications gratuites pour tenter d’enrayer ce phénomène. La Shueisha a développé fin septembre une version française de son application Manga plus, réunissant approximativement 5 millions d’utilisateurs par mois, qui permet de lire en ligne des mangas. Dorénavant, les éditeurs français de chaque série seront chargés de réaliser leurs traductions, voire de lancer leur propre « alternative légale » comme le fait déjà Glénat avec Glénat Manga Plus.
Créée en 2019, Manga Plus a été lancé avec 50 titres, dont 13 séries complètes. Financé par les publicités, une part des revenus générés revient directement aux auteurs. Cette plateforme numérique repose sur 3 principes fondamentaux : gratuité, légalité et simultanéité. Elle fournit des contenus en 7 langues (français, anglais, espagnol, thaïlandais, indonésien, russe et portugais brésilien), pour une durée limitée.
Pour l’instant, les fans français se contenteront de huit séries en français, dont les légendaires One Piece ou encore My Hero Academia, contre 118 dans sa version anglaise. Satoko Inaba de Glénat, décrit cette nouvelle fonctionnalité comme une « vitrine publicitaire » qui pourrait permettre à certains fans de série de « s’intéresser à un autre titre ».
Une contre-attaque qui semble porter ses fruits comme s’en félicite la maison japonaise Shueisha, auprès de l’AFP : « Depuis le lancement de Manga Plus, il y a eu plusieurs exemples de gros sites proposant des mangas illégalement qui ont cessé de publier des mises à jour. Il y a aussi des services web qui ont interdit à leurs utilisateurs de publier des liens vers les versions piratées des séries disponibles sur l'application. »
Néanmoins, aujourd’hui il reste « impossible [de] quantifier » si cette alternative pourra combler le manque financier engendré par le piratage, d'après les éditions Shueisha. L’éditeur espère que « le développement d'offres légales comme Manga Plus permettra de convertir les lecteurs en les faisant aller des sites de manga pirates vers des offres légales et que les ventes de mangas à l'étranger augmenteront encore ».
Enfin, l’explosion des ventes de mangas intervient en pleine crise mondiale de papier, qui génère des retards de publications de plusieurs albums, tels que le tome 2 de The Superstar ou encore le tome 99 de Detective Conan.
ECONOMIE: Crise du papier, pourra-t-on imprimer le prix Goncourt ?
Ainsi, cette volonté de développer les plateformes numériques, déjà existantes, cherche à pallier ces retards de sorties et de réimpressions, comme le déplore les éditions Kana, éditeur de Naruto.
Les ventes du manga étant en pleine explosion, les imprimeurs éprouvent des difficultés à tenir le rythme des sorties et des réimpressions, tout en se pliant aux règles du covid19 😢
— Editions Kana (@EditionsKana) September 25, 2021
Les albums suivants sont décalés aux dates indiquées, toutes nos excuses pour ce désagrément ! pic.twitter.com/Szv5LDJOGy
Manga Plus en français est sans aucun doute, une nouvelle opportunité pour la France de conserver son titre de deuxième marché mondial de mangas.
Source : AnimeNewsNetwork
Crédit : Twitter Manga Café Paris
1 Commentaire
Hacker
12/10/2021 à 08:39
« Néanmoins, aujourd’hui il reste « impossible [de] quantifier » si cette alternative pourra combler le manque financier engendré par le piratage, »
LOL comme qui dirait. Aucune personne n'est capable de chiffrer ce que PEUT représenter la perte financière engendrée par le piratage.
Pour la bonne raison qu'il est impossible de savoir ce qu'aurait fait un « pirate ». Aurait-il acheté le livre ? Peut-être ou sûrement pas. En découvrant un livre « piraté », n'éprouvera-t-il pas le désir d'un posséder un physiquement ? Peut-être. Pour une perte éventuelle d'achat, combien d'achats consécutifs à la lecture d'œuvres piratées ?
En réalité, les majors s'en sortent beaucoup mieux... depuis qu'il y a du piratages. Il semblerait (à la louche) que justement, le piratage les sert beaucoup plus qu'il ne les dessert.
Évidemment, le calcul des majors ne tient pas compte de cet effet retour et se base uniquement sur l'algorithme stupide d'une œuvre téléchargée = une vente de perdue. Comme si cela représentait la réalité...
Mais la communication moderne fonctionne sur des paradigmes simplistes. Et ça fonctionne !