Dans la soirée du 12 février 2024 avait lieu la 78e cérémonie de remise des Prix du Syndicat français de la Critique de cinéma. Y étaient notamment décernés les « prix littéraires », au premier rang desquels le prix du meilleur livre français sur le cinéma.
Attribués depuis 1978, ces récompenses sont octroyées par un comité de sélection composé de cinq membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision. Pour cette année il s'agit de Nathalie Chifflet, Marc Godin, Cédric Lépine, Baptiste Liger et Gautier Roos.
Ils distinguent deux publications françaises, ainsi que la meilleure publication étrangère traduite en français au cours de l'année. En hommage à Michel Ciment, éminent Président d'honneur du syndicat, le nom du Prix a été modifié pour porter le sien. Pour la seconde année consécutive, le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC) collabore avec le SFCC pour financer ce Prix, offrant ainsi une dotation de 3000 € à l'auteur primé et 2000 € à son éditeur.
Cette année, c'est Murielle Joudet qui est primée pour son livre-entretien avec Catherine Breillat intitulé Je ne crois qu'en moi (Capricci Éditions). La journaliste, critique cinéma au Monde, aux Inrockuptibles, à France Culture et sur Canal +, succède à Yal Sadat, primé l'an dernier pour Vigilante (Façonnage Éditions).
Catherine Breillat a consacré sa vie à narrer une histoire unique : la sienne. Dès son plus jeune âge, elle fut confrontée à une interdiction d'exister, se voyant littéralement divisée, tiraillée entre intellect et sexualité, et portant le fardeau de la honte d'être née femme. Devenir réalisatrice était pour elle un acte de rébellion à une époque où cela signifiait aller à l'encontre des attentes de tous.
À travers ses films, de son premier, Une vraie jeune fille en 1975, à L'Été dernier en 2023, elle cherche à récupérer ce qui lui a été dérobé et à sonder ce qu'elle désigne comme l'« infilmable ». Elle plonge dans les abysses du féminin, où la honte, la transgression, le plaisir, la répulsion et la recherche de l'identité se mêlent indissociablement. Son travail est une quête incessante de la connaissance de soi, un périple spirituel pour ses personnages féminins, se définissant dans un conflit perpétuel avec le sexe opposé.
Engager le dialogue avec Catherine Breillat, l'écouter parler, c'est accéder à des éclairages qui relèvent autant de l'enseignement cinématographique que de la lutte pour l'existence.
Le Prix du meilleur ouvrage étranger est attribué à Mark Seal, pour Laisse le flingue, prends les cannolis : Le Parrain, l’épopée du chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola, édité par Capricci Éditions et traduit de l’anglais par François Raison.
Bastian Meiresonne remporte pour sa part le Prix du Meilleur Album Français sur le Cinéma pour Hallyuwood, le cinéma coréen (éditions EPA).
Parmi les autres récompenses attribuées pendant la soirée, Anatomie d'une chute a remporté le prix du meilleur film français de l'année, The Fabelmans, de Steven Spielberg, celui du meilleur film étranger. Le ravissement de Iris Kaltenbäck est élu meilleur premier film français de l'année, et Chili 1976 celui de meilleur premier film étranger. Tandis que le nouveau film de David Fincher, The Killer, a été primé meilleur film de plateforme.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédit image : Gilles Ciment
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 25/10/2023
344 pages
EPA Editions
40,00 €
Paru le 30/11/2023
442 pages
Capricci Editions
28,00 €
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