Montréal présente les finalistes du prestigieux Grand Prix du livre. Instauré en 1965, ce concours célèbre le meilleur de la création littéraire tout en mettant en lumière le dynamisme de l'édition locale. Avec cette distinction, Montréal salue le génie des écrivains francophones et anglophones, tout en encourageant le public à découvrir la richesse de la littérature québécoise.
« La Ville de Montréal est fière de promouvoir l’excellence en littérature en proposant des œuvres d’ici qui mettent de l’avant des aspects de notre vie qui nous touchent. La qualité des œuvres du Grand Prix 2023 démontre encore une fois cette année l’intelligence imaginative, le talent d’ici et la richesse de notre culture », s’est réjouie la responsable de la culture et du patrimoine au comité exécutif de la Ville de Montréal, Ericka Alneus.
Le critère de sélection ? Un ouvrage récent qui se distingue par son excellence et son caractère novateur. Voici les cinq prétendants au titre :
Trop de Pascale, de Pascale Bérubé, Triptyque, Poésie
Commentaire du jury : Portée par une quête identitaire, l’autrice s’écrit et se crée dans ce recueil, qui a pour sujet principal le corps trans. L’écriture, performance en fragments, est en accord avec le projet du livre. Une œuvre dérangeante et déstabilisante qui joue avec les codes de la féminité sans jamais les dénigrer.
I Felt the End Before It Came : Memoirs of a Queer Ex-Jehova’s Witness, de Daniel Allen Cox, Penguin Random House/ Viking Canada, Essai
Commentaire du jury : Daniel Allen Cox raconte sa propre histoire avec brio, sa jeunesse dans les Témoins de Jéhovah, son coming out en tant qu’homme gay, sa découverte de l’art et de l’écriture. Il fait le pont entre sa vie individuelle et des questions collectives mêlées à des réflexions profondes sur le deuil et le pardon.
Tu choisiras les montagnes, d’Andréane Frenette-Vallières, Le Noroît, Essai
Commentaire du jury : Dans ce livre inclassable et d’une complexité admirable, l’autrice met en rapport l’écriture, l’absence de voix et l’anorexie dans une poétique de la disparition. Il s’agit d’un livre à la forme hybride, entre essai, poésie et récit, qui aborde la violence conjugale et, avec toute la mesure, cherche à allier féminisme et écologie.
Que notre joie demeure, de Kevin Lambert, Héliotrope, Roman
Commentaire du jury : Un roman ambitieux, une fresque qui décrit une caste de riches et leurs contradictions à travers le personnage d’une architecte de renom. L’auteur jette un regard acerbe sur le monde dans un tour de force narratif que constituent les longues scènes de fêtes où la maîtrise de la description est à son apogée.
Rang de la Dérive, de Lise Tremblay, Éditions du Boréal, Nouvelles
Commentaire du jury : Ces cinq nouvelles traitent de la vieillesse des femmes, de rupture amoureuse. Elles se font écho et créent un effet de variations percutant dans le choix d’une thématique récurrente : désir de se libérer et de surmonter un sentiment de honte. L’écriture épurée et classique d’une simplicité trompeuse est d’une grande efficacité.
Le jury du Grand Prix du livre de Montréal 2023 rassemble des figures emblématiques de divers horizons de l'univers littéraire et intellectuel de la métropole. Sous la houlette de Carole David, qui prend les rênes pour la seconde année de suite, le panel se compose également d'Arianne Des Rochers, Daniel Grenier, Ayavi Lake et Mauricio Segura. La Ville de Montréal récompensera l'ouvrage le plus novateur avec une généreuse bourse de 15 000 $. Quant aux quatre autres talents en lice, ils ne repartiront pas les mains vides, chacun se voyant attribuer une bourse de 1 000 $.
Crédits photo :
Paru le 18/08/2023
360 pages
Le Nouvel Attila
19,50 €
Paru le 11/01/2023
200 pages
Noroit (Editions du)
25,00 €
Paru le 01/04/2023
120 pages
Triptyque (Editions)
22,50 €
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