Pour un usage personnel, mais surtout professionnel, la visio oblige à quelques aménagements esthétiques. Mieux vaut veiller, en effet, à un arrière-plan neutre, a minima, ou agréable à l'œil, si possible. Une étude de chercheurs de l'université de Durham, en Angleterre, confirme ce que l'on pressentait : se présenter devant une bibliothèque bien garnie améliore considérablement sa crédibilité.
Les spécialistes — ou auteurs — du domaine du développement personnel le rappellent volontiers : en matière d'interactions sociales, la première impression fait tout, ou presque. Il semblerait que le même constat soit de mise pour les communications virtuelles.
Un trio de chercheurs en psychologie rattachés à l'université de Durham, en Angleterre, Abi Cook, Meg Thompson et Paddy Ross, s'est penché sur l'influence de différents facteurs sur les interactions en ligne, et plus précisément la visioconférence.
Mode d'échange et de travail popularisé par les impératifs d'isolement et de distanciation sociale liés à la crise du Covid-19, la visioconférence s'effectue par des logiciels ou sites spécialisés, parmi lesquels on compte Teams, Skype ou encore Zoom, reposant sur l'usage de la webcam.
Ces solutions proposent généralement de flouter l'arrière-plan, derrière la silhouette de l'utilisateur, ou même de remplacer ce fond par une image au choix.
Les chercheurs se sont intéressés à ce point en particulier et à l'impact qu'il avait sur les autres interlocuteurs : « L'arrière-plan vidéo est un élément non verbal distinctif, qui différencie nettement la visioconférence des rencontres face à face. Les interactions vidéo sont aussi caractérisées par une absence de langage corporel, considéré comme une influence de poids sur la première impression », notent-ils.
L'étude s'est appuyée sur les réponses de 167 participants interrogés en juillet et août 2022. Il leur a été demandé d'évaluer le sérieux et la compétence de différents interlocuteurs en se basant uniquement sur une image présentant leur visage devant divers arrière-plans. Une manière de reproduire la première impression au moment d'une visioconférence, en somme.
Pour éviter l'influence de trop nombreux biais dans le « jugement » des interlocuteurs, les 36 visages (18 femmes, 18 hommes) étaient tous caucasiens avec deux expressions distinctes à chaque fois : une souriante, l'autre neutre.
Pour les fonds, l'un affichait des plantes, un autre une bibliothèque, un troisième un salon, le suivant le même salon, mais flouté, le cinquième un fond blanc et le dernier, une image « originale » — un phoque sur la banquise.
Au total, 72 images ont donc été évaluées par les participants. Et les résultats placent en tête des « meilleurs arrière-plans » ceux présentant des plantes et la bibliothèque bien garnie. À l'inverse, les moins bien perçus sont le salon visible et, sans trop de surprise, la photographie « originale ». Le mur blanc et le fond flouté se placent entre les deux. Pour le langage facial, mieux vaut opter pour le sourire, associé dans l'esprit des répondants à la confiance en soi.
D'une manière générale, les chercheurs ont remarqué que les femmes étaient jugées plus sérieuses que les hommes par les participants, peu importe le fond. Par ailleurs, un homme devant un fond « de domicile » non flouté sera perçu plus négativement qu'une femme devant le même arrière-plan.
« Avec la visioconférence, ce que les gens perçoivent sur leur écran est occupé d'une manière non négligeable par ce qu'il y a derrière vous », rappelle Paddy Ross, coauteur de l'étude, à NewScientist. « Ainsi, il est nécessaire de se soucier non seulement de la manière dont on est vêtu et dont on se présente, mais aussi de ce qu'il y a autour de nous. »
L'étude complète est accessible à cette adresse.
Photographie : illustration, Let Ideas Compete, CC BY-NC-ND 2.0
Commenter cet article