Houellebecq au cinéma, c’est du déjà-vu (et pas forcément utile). Mais une nouvelle collaboration avec le collectif Kirac, installé aux Pays-Bas, déclenche une levée de sourcils médusés… Le réalisateur Stefan Ruitenbeek a ainsi convaincu le romancier de passer devant la caméra, pour une performance des plus anti-conformistes.
Le 30/01/2023 à 12:40 par Clément Solym
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Publié le :
30/01/2023 à 12:40
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Produisant des épisodes à intervalles réguliers, Kirac prépare une surprise pour le 11 mars — date de sortie du 27e film. Présentant son projet, le réalisateur indique qu'il a commencé en fin d’année 2022, alors que la période des fêtes approchait. Des jours fériés qu’il redoutait « [s]urtout parce qu'ils allaient marquer la naissance de mon deuxième enfant et je ne suis pas fait pour le rôle traditionnel du père réjouissant ».
Pour contrer le sort, il s’adresse donc à Houellebecq, « l’unique personne moins emballée par Noël » qu’il connaisse après lui-même. Lequel s'avère victime de ses différentes sorties, positions et déclarations, au point que l'on craigne pour sa vie : autour de lui, on redoutait qu’il ne fasse l’objet d’un kidnapping, mené par des extrémistes musulmans.
À LIRE: Houellebecq et les musulmans : incitation à la haine ou désamour ?
En relation par email avec le romancier français depuis des mois, l’artiste Stefan Ruitenbeek apprend ainsi que le voyage de noces au Maroc est annulé. Marié depuis le 22 septembre 2018, le petit Mimiche attendait donc avec impatience. « Son épouse avait passé tout un mois à arranger des prostituées à l’avance et maintenant tout s’écroulait », précise le réalisateur.
La proposition qu’il lui formule est alors la suivante : « Je lui ai dit que je connaissais plein de filles à Amsterdam qui coucheraient avec le célèbre écrivain par curiosité. Et que j’arrangerais l’hôtel pour lui si j’avais la permission de tout filmer. » La bande-annonce, à peine diffusée, provoque quelques malaises – et pourrait n'être pas tout à fait appropriée si on la consulte depuis le boulot :
Une production que l’on qualifie de semi-pornographique – voire, « pornographique » tout court, d’après le collectif. Et ce, bien que les premières images n’en laissent qu’imaginer la teneur globale — au risque de se méprendre totalement.
La mission artistique que revendique Kirac réside en une « recherche de l’amour, sous une forme véritable ». Le tout porté par une volonté de dialectique, seul moyen pour que la vérité émerge, à travers « une discussion raisonnable ». Question : jusqu’où pousser la raison dans ce cas de figure ?
Aucune limite n’est admise : les épisodes diffusés expriment toute la théorie de leur art. Et le collectif se décrit volontiers comme « rebelle, pervers, drôle et follement indépendant. Exactement ce dont le monde de l’art a besoin, lui qui s’étouffe en suivant et en observant ses propres codes ».
Pour l’heure, le romancier n’a fait aucun commentaire sur le tournage ni le pitch proposé… Une projection en direct sera organisée au théâtre Betty Asfalt, d'Amsterdam (15 € tarif plein, 10 € étudiants). Avec toutes les réponses aux questions que l'on n'osait pas se poser...
Il aura fallu quelques jours, mais le prix Goncourt a finalement réagi, par l'intermédiaire de ses avocats. Ces derniers sont mandatés pour que disparaisse de la toile la bande-annonce, mais également afin que soit interdite toute diffusion du film dans son intégralité.
Dans un courrier adressé au réalisateur, Michel Houellebecq affirme que les images publiées portent « atteinte de manière irrémédiable à ma vie privée, mon honneur, mais surtout, ce qui est plus grave encore, à ma femme, dévastée par les mensonges ». Retrouver l'article.
Le juge du tribunal d’Amsterdam chargé de la plainte de Michel Houellebecq a statué : il est « incompréhensible que Houellebecq ait participé au tournage s’il trouvait l’accord vraiment problématique ».
Selon le jugement rendu, l’écrivain a eu « le temps suffisant », entre la conclusion du contrat et le début du tournage du film, « pour revenir sur le contenu de l’accord et, si cela n’aboutissait pas à une solution, pour décider de refuser de coopérer ».
L’auteur des Particules élémentaires a par ailleurs été condamné à verser 1393 € en frais de procédure. Il a qualifié le verdict de « très décevant », et envisage « sérieusement un appel urgent ». Retrouver l'article.
Crédits photo : capture d'écran
DOSSIER - Livres, actualités : tout sur Michel Houellebecq
Par Clément Solym
Contact : cs@actualitte.com
16 Commentaires
J'i piti
30/01/2023 à 16:18
Faudrait arrêter la rédaction en chatGPT je pense....
Lyo
30/01/2023 à 17:31
L'exploitation sexuelle, c'est tellement rebel...
Turlupine
30/01/2023 à 21:01
Moi ce qui me turlupine (si je peux me permettre) c’est si le DVD de ce chef-d’œuvre va être vendu en librairie ? 🤣🤣🤣
Alain Emery
30/01/2023 à 21:59
https://actualitte.com/thematique/1/metiers
Le pitoyable ambassadeur de la médiocrité ambiante.
Marie
31/01/2023 à 07:33
Oh qu'en termes choisis ce portrait là est dressé. Et vrai.
D. L
31/01/2023 à 09:28
La médiocrité de ce type me dépasse tout comme l'adulation des médias pour lui.
Un type à la limite du procès pour incitation à la haine raciale et religieuse, qui n'étale que sa vacuité à longueur de pages, est traité comme un génie.
Ce n'est qu'un déchet à ne surtout pas recycler!
Aurelien Terrassier
10/02/2023 à 14:35
@D.L J'espère qu'avec cet épisode pathétique il a flingué sa carrière mais j'en doute encore. On sait depuis longtemps que Houellebecq est un écrivain xénophobe, réactionnaire et misogyne que les Inrocks ont pourtant adulé dans les années 2000 sous prétexte qu'il était anti-libéral hors vu que c'est un écrivain d'extrême droite jadis de droite il ne peut pas être anti-libéral. Hélas je crains qu'il y ait encore des médias qui lui servent la soupe car il aurait un talent littéraire indéniable selon certains... Mais rions un peu car je ne parle même pas de son disque "Plaisance humaine" avec Bertrand Burgalat avec qui il s'est fâché ou encore son navet "La possibilité d'une île" adapté de son roman où il fait plus ou moins l'éloge de la secte raelienne. Après ça j'espère que Delepine et Kerven vont laisser tomber cet écrivain d'extrême droite qui ne leur apportera rien de bien rien de mieux.
D. L.
10/02/2023 à 15:24
Ce ne sera pas la première fois que de telles engeances auront été adulées par les médias bien-pensants. Des fachos, des porcs, des pédophiles, des fascistes, des homophobes, des violeurs, bref…
Dénoncés, ces médias n'ont ni mémoire ni morale, ils recommencent sans vergogne et mettent sur un autel ce que la société a de pire.
Rien de bien nouveau!
SamSam
31/01/2023 à 09:34
Déjà, faudrait que le rédacteur se rappelle qu'il écrit pour quelqu'un..
Ensuite, on s'inquiète pour A.L., s'ils en sont à racler les fonds de tiroir de l'actu...
Aurelien Terrassier
31/01/2023 à 10:06
Œuvre masculiniste d'un pauvre écrivain à succès à la fois réactionnaire et xénophobe. Non ma dépression n'excuse certainement pas tout et encore moins la misère sexuelle dont c'est le fond de commerce. Houellebecq qui se prétend anti-libéral pour le coup nous joue le vieux mâle blanc masculiniste de plus de cinquante ans. Le porno est déjà sexiste et misogyne pour une grande partie des films et Houellebecq ne fait qu'en rajouter une couche alors qu'aux anti-podes des personnalités comme Ovidie se battent pour un porno fémininiste. Ce film est à vomir et je plains la femme de Houellebecq qui est soumise à ses caprices adultères, obscènes de mâle blanc xénophobe qui cherche plus la guerre civile que l'amour au final.
Aurelien Terrassier
03/02/2023 à 10:54
Rectification la et pas ma dépression n'excuse pas tout dont la misère sexuelle... faute de frappe.
Matthieu Rosso
03/02/2023 à 16:08
INVITATION Trianon Transatlantique-Nouvelle Création-Houellebecq
Bonjour,
La compagnie Dédale Music est heureuse de vous convier
à la première de son spectacle J'aurai vécu quand même,
Vendredi 31 Mars à 20:30
au Trianon Transatlantique
114 Av. du 14 Juillet 76300 Sotteville-lès-Rouen
Nous ferons aussi une représentation privée la veille,
le 30 mars à 15:00
Plus d'infos :
https://trianontransatlantique.com/programmation/cie-dedale-music-j-aurai-vecu-quand-meme-textes-et-poemes-de-michel-houellebecq
"J'aurai vécu quand même" est un spectacle musical et théâtral tiré du roman La possibilité d'une île, créé en collaboration avec
Michel Houellebecq.
Vous trouverez la plaquette artistique présentant le projet en pièce jointe.
Nous nous situons dans une démarche purement artistique, loin des polémiques (y compris actuelles) qui entourent cet auteur souvent controversé. Le spectacle met en lumière une partie méconnue de son œuvre, toujours porteuse d'une vision acérée et drôle de la société, mais ici avant tout poétique et émouvante.
Cette création est une co-production avec le Trianon Transatlantique.
Il a reçu le soutien de la Mairie de Paris, de l'Espace Charles Vanel de Lagny-sur-Marne(77), du festival "Chansons et mots d'Amou" (40) & l'Académie Charles Cros.
En amont du spectacle, nous avons mis en place des ateliers d'écriture avec un atelier théâtre d'un lycée de Sotteville-les-Rouen. La restitution sur scène (en musique) aura lieu à la suite du spectacle, le 31.
Merci de me confirmer par retour de mail ou par téléphone (06 63 85 24 73) si vous souhaitez assister à l'une des représentations, du 30 (privée) ou du 31 (publique). Merci de préciser la date de votre venue et le nom de votre structure.
Je suis par ailleurs disponible pour toute demande d'interview.
Bien entendu, si vous n'aviez malheureusement pas la possibilité de vous déplacer, nous apprécierons tout particulièrement que vous annonciez notre spectacle dans votre média.
Teaser :
https://www.youtube.com/watch?v=vfltx4u2jCs
Présentation de la compagnie :
La compagnie « Dédale music », a été créée en 2010 par le guitariste et compositeur Matthieu Rosso. Après deux albums salués par la critique et un premier spectacle, « Symphonie d'une nuit sans étoile », qui a tourné sur tout le territoire, J'aurai vécu quand même est donc son deuxième spectacle.
Il a pris naissance suite à la rencontre entre Matthieu Rosso et M. Houellebecq à son domicile, en 2017, après des mois d'échanges épistolaires.
La compagnie Dédale Music est basée à Rouen depuis 2021.
Texte de présentation à destination du public:
Objet hybride entre le concert et la performance littéraire, J’aurai vécu quand même s’inspire librement de La Possibilité d’une île, unique roman d’anticipation de Michel Houellebecq. Il retrace en musique le parcours de Daniel 1, protagoniste désabusé entre deux âges, et Daniel 25, son clone vivant 2000 ans plus tard dans un monde post- apocalyptique, totalement isolé dans sa cellule-logement.
Daniel 25, incarné par le chanteur et comédien Éric Lareine, disserte sur sa condition de néo-humain, tandis que son ancêtre, évoluant dans le monde actuel, médite sur le jeunisme de notre société.
Prophétie extra-lucide ou divagation d’un fou ?
J’aurai vécu quand même, c’est tout cela à la fois. Une déambulation entre spleen et rire caustique, avec en toile de fond l’Amour, l’amour absolu, inconditionnel et éminemment douloureux. L’amour qui rend plus vivant tant qu’il ne nous tue pas...
Au plaisir de vous rencontrer, et de vous accueillir le jour du spectacle.
Texte de présentation à destination du public:
Objet hybride entre le concert et la performance littéraire, J’aurai vécu quand même s’inspire librement de La Possibilité d’une île, unique roman d’anticipation de Michel Houellebecq. Il retrace en musique le parcours de Daniel 1, protagoniste désabusé entre deux âges, et Daniel 25, son clone vivant 2000 ans plus tard dans un monde post- apocalyptique, totalement isolé dans sa cellule-logement.
Daniel 25, incarné par le chanteur et comédien Éric Lareine, disserte sur sa condition de néo-humain, tandis que son ancêtre, évoluant dans le monde actuel, médite sur le jeunisme de notre société.
Prophétie extra-lucide ou divagation d’un fou ?
J’aurai vécu quand même, c’est tout cela à la fois. Une déambulation entre spleen et rire caustique, avec en toile de fond l’Amour, l’amour absolu, inconditionnel et éminemment douloureux. L’amour qui rend plus vivant tant qu’il ne nous tue pas...
Sniper in love
05/02/2023 à 21:12
"Le réalisateur Stefan Ruitenbeek a ainsi convaincu le romancier de passer devant la caméra, pour une performance des plus anti-conformistes"
Ce passage me fait rigoler. Rien n'est plus conformiste et convenue que la pornographie aujourd'hui. Pas impressionné. Faudra trouver autre chose.
lisabeth
08/02/2023 à 10:13
la pornographie d'aujourd'hui, conformiste? Désolé mais je la trouve à vomir, irrespectueuse, de plus en plus violente, et en parfait décalage avec la réalité, elle n'a plus rien de conforme à mes yeux, et me fait fuir de plus en plus (déjà que je ne l'utilise que rarement et uniquement car seule depuis longtemps, mais autrement je fais tout pour m'en passer!). Qui de plus n'a rien d'authentique pour moi, donc rien de conformiste, car de toute façon pour moi la pornographie désacralise trop la sexualité (quand je pense qu'un homme avait commenté sur un site porno qu'il épouserait sans hésiter une femme qui faisait telle video ou pratique sexuelle....il y a quelque chose qui ne tourne pas rond).
Donc pour moi, beaucoup de déchainements et aucune retenue dans le porno d'aujourd'hui, cela devient du grand n'importe quoi, une grande dégénérescence et une forme d'inconscience totale
Sniper in love
19/02/2023 à 00:18
Je suis d'accord avec votre description de la pornographie, et c'est pourquoi elle n'a rien d'anticonformiste. Elle ne fait que reproduire les schémas de domination qu'on retrouve dans la société, et elle affecte le développement sexuel des jeunes, ainsi que leur imaginaire. Il est effarant de constater que beaucoup de jeunes hommes ont développé des paraphilies et sont incapables d'amorcer des rapports respectueux avec la femme. Présenter ce film de Houellebec comme étant audacieux et anti-conformiste est risible pour ces raisons.
mp.mac
13/02/2023 à 06:55
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