Anne Rice soutient une sacrée cause : l'égalité des droits pour les femmes de profiter de l'érotisme. C'est dit, les hommes sont «réputés» pour lire, regarder, voir participer, à tout ce qui a trait aux fantasmes sexuels. Désormais les femmes ont autant le droit qu'eux, annonce l'écrivain.
Tout part d'une réédition par Penguin's US du récit érotique d'Anne Rice qui adaptait le conte féerique de la Belle au bois dormant en conte très érotique. Impact marketing donc, mais avant tout c'est la possibilité pour Anne Rice de manifester une colère. Elle revient sur sa première publication de Sleeping Beauty qu'elle dut publier sous pseudonyme (AN Roquelaure) : « J'avais besoin d'un nom de plume anonyme pour écrire plus librement, pour poursuivre un érotisme sincère sans être inhibée ni timide ». Ce qui fait actuellement débat, c'est l'avant-propos que livre l'auteur, énonçant un manifeste féministe sur l'érotisme.
« En tant que féministe, je suis très favorable à l'égalité des droits pour les femmes dans tous les domaines de la vie. Et cela inclut pour moi le droit pour chaque femme d'écrire ses fantasmes sexuels et de lire des livres remplis de fantasmes sexuels qu'elle aime », déclare Anne Rice.
Néanmoins, l'écrivain tient à une certaine qualité d'écriture et dénonce «l'écrivaille pornographique », « écrite par ceux qui ne partagent pas le fantasme, et qui glissent dans la violence et la laideur, pensant que le marché veut tout ça, alors que le marché ne le désire pas ». The Guardian rapporte qu'Anne Rice en profite également pour souligner le fait que les hommes ont toujours aimé toutes sortes de pornographie, et demande : « En quoi cela peut-il être mauvais pour les femmes d'avoir le même droit ? Nous sommes des êtres sexués ! Et la fantaisie est l'endroit où nous pouvons faire des choses que nous ne pouvons pas faire dans la vie ordinaire ».
Il faut donc cesser les préjugés. Non pas que les hommes ne soient pas systématiquement rattachés au pornographique, mais que les femmes sont des êtres identiques sur ce point-là : l'humain a ses fantasmes et tous doivent les assouvir. La femme reste quand même subtile et raffinée, il ne s'agit pas de s'abaisser à la « mauvaise pornographie », sans aucun doute masculine. Ce que pointe surtout l'écrivain, c'est de considérer la femme comme autant concernée que l'homme sur ce sujet, lui accordant le droit, en toute sérénité, d'écrire et de lire des récits érotiques.
« Le monde entier sait que les femmes sont des êtres sensuels comme les hommes. Ce n'est plus un secret que les femmes veulent lire de la fiction sexy tout comme les hommes, et il y a une nouvelle franchise sur la diversité des fantasmes dont chacun pourrait profiter. Donc, de nombreux clichés ont été brisés et abandonnés. Et c'est une chose merveilleuse ».
Femmes, réveillez-vous ! ne cachez plus vos Sade, tournez-vous vers ces femmes modernes qui vous comprennent tout aussi bien, et profitez ! On ne vous reprocherait plus rien, si depuis longtemps vous aviez succombé, et l'on vous permet désormais de soulager votre conscience, si vous n'aviez pas osé faire le premier pas.
Du plaisir donc !
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