Alors qu'enfle la polémique, passablement déclenchée par l'intervention de Frédéric Mitterrand, la ministre de la Culture poursuit sa riposte, relativement graduée. « Qu'un ministre change son cabinet relève du cours normal des choses, il n'y a rien à redire à cela. Changer les grands directeurs d'administration, c'est déjà plus aléatoire. Normalement, la continuité républicaine devrait jouer », déclarait le précédent ministre de la Culture.
Le 04/07/2013 à 09:59 par Cécile Mazin
Publié le :
04/07/2013 à 09:59
Aurélie Filippetti et Amélie Nothomb, à Nancy
Crédit ActuaLitté
Et après son passage sur BFM TV, Aurélie Filippetti embraye sur une campagne de communication pour défendre ses projets et ses décisions. Il est vrai que plusieurs démissions et nominations ont fait froncer les sourcils des uns et des autres. Ainsi, assure la ministre :
Il faut veiller à partager nos maisons, à en transmettre les clés. Nul n'est propriétaire de sa charge sur le territoire de la République. La direction d'une institution est une étape dans une vie d'artiste, qui n'interdit pas le retour à la vie de compagnie dès lors que l'État, comme je l'ai souhaité, accompagne ce mouvement.
Dans une période où le budget de son ministère va diminuer pour la deuxième année consécutive — et quand bien même cela n'impliquerait pas de contraintes supérieures à celles déjà prévues - la ministre se retrouve tout de même acculée. Pour 2014, la diminution serait de 2,4 %. Dans une tribune, elle explique ces nouvelles orientations :
Mais elle en profite aussi, dans un entretien accordé au Monde, pour régler une fois de plus ses comptes avec Frédéric Mitterrand :
Frédéric Mitterrand n'a pas laissé la trace d'un ministre qui avait un quelconque pouvoir pour imprimer sa marque sur une politique culturelle, ni en matière de nominations, ni en matière de réformes structurelles. Il a laissé un certain nombre de dossiers importants sous le tapis : le numérique, l'audiovisuel, les intermittents du spectacle. Venant de quelqu'un qui n'a pas un bilan flamboyant, ses critiques sont nulles et non avenues.
Et une fois encore, la ministre assure qu'elle souhaite rompre avec la vision traditionnelle que l'on aurait d'un ministère de la Culture et d'institutions dont les dirigeants seraient nommés par copinage ou népotisme.
Je souhaite faire bouger les lignes. Beaucoup trop de gens ont pris l'habitude de voir le monde culturel fonctionner avec des coteries, un petit monde qui vit dans l'entre-soi : ça c'est terminé. La culture, c'est le mouvement, ce n'est pas l'immobilisme. Personne n'est propriétaire à vie de son mandat.
Le président de la République a demandé aux ministres de ne pas prendre de vacances. Celles d'Aurélie Filippetti risquent d'être mouvementées...
Par Cécile Mazin
Contact : cecilem@actualitte.com
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