Alice Zeniter pour L'Art de perdre (Flammarion) : le nom de la lauréate du Prix Goncourt 2017 a été révélé ce matin à l'Hôtel de Ville de Rennes par le jury de 13 lycéens qui l'a désigné. Ce prix littéraire très convoité, souvent plus vendeur que son aîné, le prestigieux Prix Goncourt, vient rattraper une cuvée 2017 de prix littéraires presque totalement dédiée aux hommes.
Le 16/11/2017 à 12:45 par Antoine Oury
Publié le :
16/11/2017 à 12:45
L'obtention d'un Prix Goncourt des Lycéens signifie en moyenne 443.000 exemplaires vendus, en faisant l'un des prix littéraires les plus convoités de la rentrée littéraire. Mais ce n'est pas tout : le choix de l'ouvrage par un jury de lycéens formé par les délégués de chaque région française est précieux pour l'auteur désigné, qui bénéficie ainsi du soutien de jeunes lecteurs.
Le résumé de l'éditeur pour L'Art de perdre :
L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un " harki ". Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
Le Prix Goncourt des Lycéens a été créé en 1988, en réponse « aux préoccupations à la fois de la communauté éducative et de celle des libraires, de par les études qui démontraient la désaffection des jeunes pour la lecture », rappelle Bernard Le Doze, professeur de Lettres à Rennes et chargé de mission auprès de l'Académie de Rennes au moment de la création de la récompense, auprès de l'AFP.
Au départ limité à la ville de Rennes, le Prix Goncourt des Lycéens s'étend finalement à l'ensemble de la France en 1990, avec le soutien de l'Éducation nationale.
Le succès des ouvrages primés par le Prix Goncourt des Lycéens s'expliquerait par « le fait que c'est un prix de jeunes lecteurs, qui sont considérés comme indépendants d'esprit même s'ils travaillent sur une sélection qui est faite par les membres de l'Académie Goncourt. On sait qu'ils ont un vrai choix, ils ne sont pas tiraillés par tel ou tel éditeur pour donner un prix à untel », analyse Brigitte Stephan, responsable de la communication à la Fnac de Rennes, auprès de l'AFP.
En 2016, le 29e Prix Goncourt des Lycéens a été remporté par Gaël Faye pour son roman Petit pays. Il s’est vendu à 385 000 exemplaires depuis parution (source GFK).
4 livres avaient été retenus pour la finale de ce Prix Goncourt des Lycéens 2017 :
Brigitte Giraud, Un loup pour l’homme, Flammarion
Véronique Olmi, Bakhita, Albin Michel
Monica Sabolo, Summer, JC Lattès
Alice Zeniter, L’Art de perdre, Flammarion
Alice Zeniter - L'Art de perdre - Flammarion - 9782081395534 - 22 €
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Paru le 16/08/2017
512 pages
Flammarion
22,00 €
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