Ce mercredi 17 octobre, suite aux délibérations du jury composé d'académiciens français, d'académiciens Goncourt, de journalistes et d'écrivains, Pierre Guyotat a été désigné lauréat du Prix de la langue française 2018. Créée en 1986 par la ville de Brive-la-Gaillarde, la récompense est remise au cours de la Foire du Livre de Brive, en novembre.
Le 17/10/2018 à 17:13 par Antoine Oury
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17/10/2018 à 17:13
Pierre Guyotat succède au palmarès à Jean-Luc Coatalem, Philippe Forest et Mona Ozouf, lauréats ces dernières années. Le prix, doté par la Ville de Brive de 10.000 €, sera remis lors de la cérémonie d’inauguration de la Foire du livre de Brive le vendredi 9 novembre à 18h.
Le jury du Prix de la langue française est composé d’Académiciens français, d’Académiciens Goncourt, d’écrivains et de journalistes : Tahar Ben Jelloun, Dominique Bona, Hélène Carrère d’Encausse, Paule Constant, Franz-Olivier Giesbert, Paula Jacques, Dany Laferrière, Alain Mabanckou, Jean-Noël Pancrazi, Bernard Pivot, Patrick Rambaud, Jean-Christophe Rufin et Danièle Sallenave.
Né en 1940 à Bourg-Argental, Pierre Guyotat construit depuis Tombeau pour cinq cent mille soldats publié en 1967, Éden, Éden, Éden censuré en 1970 et Joyeux animaux de la misère 1 et 2 parus en 2014 et 2016 chez Gallimard, l’une des œuvres majeures de la langue française. Auteur de récits, d’essais, de poésie, de livres politiques profondément marqués par la guerre d’Algérie, Pierre Guyotat est un écrivain rare et audacieux qui poursuit sa recherche sur la puissance des mots et la langue au travers de ses différents ouvrages.
Il a reçu en 2010 le Prix de la Bibliothèque Nationale de France. En cette rentrée littéraire, il publie un roman autobiographique, Idiotie (Grasset), dans lequel il revient sur son entrée dans l’âge adulte, entre sa 19e et sa 21e année : son arrivée à Paris, ses rebellions, ses amitiés et l’élan qui le pousse déjà vers l’Art. Idiotie est en lice pour le Prix Médicis et le Prix Femina 2018.
Le résumé de l'éditeur pour Idiotie :
« Cet Idiotie, qui peut faire suite aux textes dits » autobiographiques « que j'ai publiés de 2007 à 2010 (Gallimard), traite de mon entrée, jadis, dans l'âge adulte, entre ma dix-huitième et vingt-deuxième année, de 1958 à 1962. J'y ai choisi ces épisodes en raison de leur retentissement en moi alors et des forces qui s'y manifestent : ma recherche du corps féminin, mon rapport conflictuel à ce qu'on nomme le » réel « ma tension de tous les instants vers l'Art et vers plus grand que l'humain, ma pulsion de rébellion permanente : contre le père pourtant tellement aimé, contre l'autorité militaire, en tant que conscrit puis soldat dans la guerre d'Algérie, arrêté, inculpé, interrogé, incarcéré puis muté en section disciplinaire. Armée rejetée autant qu'attirante — l'ordre, la logique, comme la forme en Art. Mes rébellions d'alors et leurs conséquences : fugue, faim, vol, remords, errances, coups et prisons militaires, manifestations corporelles de cette sorte de refus du réel imposé : on en trouvera ici des scènes marquantes. Drames, intimes, politiques, amitiés, camaraderies, cocasseries, tout y est vécu dans l'élan physique de la jeunesse. Dans le collectif. » Pierre Guyotat
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