À l'occasion de la sortie de son dernier livre, Françoise Bourdin a récemment dévoilé les origines de la création de Si loin, si proches : la réserve animalière de Thoiry. À l'image de son personnage Lorenzo, l'autrice est une fervente défenseuse de la cause animale, ainsi que de la préservation des espèces et de la biodiversité.
Au milieu d'un safari tour dans le parc de Thoiry, à bord d'un camion-brousse, Françoise Bourdin expliquait comment lui est venue l'idée ses deux derniers romans.
C'était il y a environ deux ans, lors d'une visite à ce même zoo avec sa famille, ce fut le déclic. L'endroit lui inspire le personnage principal de ses deux livres, l'image de Lorenzo devient limpide. Ce vétérinaire qui décide de changer de vie pour construire son propre paradis dans le Jura. Il souhaite créer le parc naturel de ses rêves où les animaux pourraient évoluer au plus près de leur habitat naturel.
Et c'est ainsi que les lecteurs ont pu découvrir dans le titre Gran Paradiso (Belfond, 2018), l'histoire de Lorenzo et de Julia, son amour de jeunesse qu'il a décidé d'embaucher comme vétérinaire, pour travailler à ses côtés. Aidé de ses proches et de son équipe, il est prêt à tout pour donner vie à ce paradis terrestre.
L'autrice a à cœur d’exprimer à travers ses ouvrages son engagement par rapport aux problématiques contemporaines. Les yeux brillants face aux différents animaux de la réserve, elle nous explique son attachement à la cause animale et la biodiversité.
Devant une cage manifestement trop exiguë, Françoise lance, avec une pointe d'amertume dans la voix : « Moins d'espèces et plus d'espace. » Et rajoute : « C'est ce qu'aurait dit Lorenzo. » Une phrase effectivement qui fait écho à dernier roman – d'où la volonté de partager cette visite d'une réserve animale, qui tente de récréer un habitat naturel pour les espèces.
Françoise Bourdin insiste : ici, l'homme est en cage (en camion brousse) quand l'animal lui est en liberté. Les rôles sont inversés.
Si loin, si proches (Belfond, 2019), le 46e roman de Françoise Bourdin poursuit Gran Paradiso et les aventures du vétérinaire. Cette fois-ci, Lorenzo est amené à découvrir la faune sauvage dans son habitat naturel. Un ancien camarade d’étude lui propose de venir durant un mois dans la réserve de Samburu, au Kenya.
Entre cause animale et romance, le récit n’en n’est pas moins détaillé. En effet, Françoise Bourdin s’est beaucoup documentée, en visitant de nombreuses réserves, sur la vie des animaux et le métier de soigneur dans ces parcs.
Elle a l'habitude, dans ses romans, d'exprimer des valeurs et des sentiments universels qui touchent un vaste lectorat tels que la famille, l'amour, le partage, « ce que j'aime écrire ce sont de grandes sagas familiales » déclare-t-elle à l'AFP.
Ses personnages sont confrontés aux aléas de la vie, et c'est sûrement cette proximité avec celui-ci qui séduit les lecteurs. Le retour de Lorenzo dans un deuxième volume était d’ailleurs réclamé par les fans.
La famille est un sujet qui touche particulièrement l'auteure, accompagnée de sa fille et de son petit-fils lors de cette rencontre au zoo de Thoiry, c'est à celui-ci qu'elle dédit son roman. Il est vrai que Françoise Bourdin ne vient pas d'une famille ordinaire. Ses parents, des chanteurs lyriques réputés, étaient peu présents : « Je ne voyais pratiquement jamais mes parents. » Elle a été élevée par son oncle et sa tante.
La mort de son père en 1973, un an après la publication de son premier roman (Les soleils mouillés, Juliard), l'a profondément marquée. Elle a retrouvé goût à l'écriture avec la naissance de ses filles.
Les titres de l'auteure aux 15 millions de livres vendus et traduits en 12 langues se retrouvent régulièrement sur les étagères des best-sellers. Ses deux derniers romans ont été tirés à respectivement 75.000 et 80.000 exemplaires, bien plus que beaucoup d'ouvrages.
Et pourtant elle est parfois boudée des médias : « Il y a un certain mépris pour la littérature populaire. Les gens qui méprisent ce que j'écris n'en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C'est très injuste. C'est un a priori élitiste », raconte-t-elle.
Mais elle ajoute : « Ceux qui prennent la peine de me lire y trouvent un certain plaisir. À un moment, on s'est dit que mon lectorat, majoritairement féminin et âgé de plus de 50 ans, allait s'effriter. En réalité, ça ne s'est pas passé comme ça. Mon lectorat s'est reconstitué avec les filles qui trouvaient un de mes bouquins chez leur mère et en achetaient à leur tour. Ça continue et c'est super...»
En effet, Françoise Bourdin « ne déçoi[t] pas [s]on lectorat ». Depuis sa longère normande, elle passe une grande partie de son temps à écrire et « si l'inspiration ne vient pas, je vais me promener en forêt avec mes chiens ».
Des ballades salutaires, puisqu'elle publie finalement un à deux romans par an.
Par Heulard Mégane
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