Pour sa 14e édition, la Bibliothèque nationale de France a décerné son prix littéraire à Pascal Quignard. Auteur d’une œuvre considérable et magistrale - Tous les matins du monde, Villa Amalia, Le Sexe et l’Effroi ou le cycle Dernier Royaume, dont le premier tome, Les Ombres errantes, a été récompensé par le Prix Goncourt -, ce virtuose des lettres entretient une relation étroite avec la Bibliothèque, à laquelle il a confié ses archives et manuscrits il y a cinq ans.
Né en 1948 à Verneuil-sur-Avre, Pascal Quignard s’est fait très tôt remarquer par des travaux d’une grande subtilité, comme L’Ére du balbutiement, essai consacré à Sacher-Masoch en 1969 et une traduction de l’Alexandra de Lycophron, réalisée à la demande de Paul Celan en 1971.
Puis, en parallèle à ses fonctions éditoriales chez Gallimard, il publie une série de romans qui ont marqué l’actualité littéraire, tels que Le Salon du Wurtemberg en 1986 ou Les Escaliers de Chambord en 1989.
C’est avec la publication de Tous les matins du monde en 1991, dont l’adaptation au cinéma par Alain Corneau la même année fut récompensée par sept César, que le grand public découvre réellement l’écriture ciselée et reconnaissable entre toutes de Pascal Quignard, ainsi que son talent dans l’évo-cation des sensibilités humaines.
« C’est l’une des œuvres les plus exigeantes et les plus singulières de la littérature française contemporaine que le jury du prix de la BnF a choisi d’honorer cette année. En explorant tous les champs de la création littéraire, Pascal Quignard nous invite, livre après livre, à nous concentrer sur l’essence d’un bonheur qui ne serait pas béat, prenant sa source dans le Carpe diem lucide d’Horace, pour témoigner du poids indéniable de la littérature dans nos existences. »
- Laurence Engel, présidente de la BnF
En 1994, l’écrivain choisit d’abandonner toute responsabilité éditoriale pour se retirer en Bourgogne et s’y adonner entièrement à l’écriture, se consacrant notamment à de nouvelles expérimentations littéraires.
Commencé avec Les Ombres errantes (prix Goncourt 2002), le vaste et ambitieux cycle Dernier Royaume - le 12e tome paraît fin août -, composé d’essais, de contes, de fragments de romans, de traductions et de poèmes, constitue depuis plus de vingt ans le cœur de l’écriture de cet « ermite » des lettres françaises.
« Il était temps que la BnF honore cet écrivain majeur de notre littérature, à la fois romancier, dramaturge, scénariste, esthète, et poète. »
- Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF
Tout au long de ces années, l’auteur n’a pas pour autant délaissé le genre romanesque. Il a offert à la communauté fidèle de ses lecteurs plusieurs trésors, comme Terrasse à Rome, Grand Prix du roman de l’Académie française en 2000, Villa Amalia, que Benoît Jacquot a adapté au cinéma avec Isabelle Huppert en 2009, ou le dernier en date : L’Amour, la Mer. Paru l’an dernier, il nous permet de retrouver plusieurs personnages phares des œuvres précédentes de Pascal Quignard.
Crédits photo : Francesca Mantovani ® Éditions Gallimard
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Paru le 20/11/1991
134 pages
Editions Gallimard
16,25 €
Paru le 02/03/2006
297 pages
Editions Gallimard
21,00 €
Paru le 06/09/2002
190 pages
Grasset & Fasquelle
17,30 €
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