La première récompense internationale du livre de sport francophone vient d'être créée avec le Prix Jean-Cormier. Le premier lauréat sera connu le 26 janvier au terme d’une cérémonie d’ouverture qui rassemblera membres du jury, journalistes et personnalités des univers sportifs et littéraires.
La création de ce prix, apportera une pierre à la construction d’une reconnaissance plus large, plus populaire et plus légitime de la littérature sportive. Parce que Sport et Culture ne cessent d’incarner des ponts entre les peuples, il manquait un prix international à leur image. Il montre ce que l’Humanité gagne lorsqu’elle se retrouve autour d’une pratique sportive ou d’un fait culturel. En décloisonnant des sphères qui n’auraient jamais dû apparaître comme séparées, cette récompense rend au sport ses lettres de noblesse et à la littérature sportive, la place qui lui revient.
À la croisée des chemins, le prix est à l’image de celui dont il porte le nom : Jean Cormier. Journaliste, écrivain et bon vivant, il était de ceux qui construisent des passerelles et qui dénichent ce qui nous unit dans la diversité. C’est à la fois un hommage et un véritable choix de raison que d’avoir prêté son nom à ce prix de littérature sportive.
L’édition 2023 honorera le 26 janvier le premier lauréat de son histoire. Pour ce faire, le jury se réunira cette semaine pour choisir l’heureux élu parmi les 5 ouvrages issus de la pré-sélection. Cette première édition rassemble un jury éclectique de figures passionnées et passionnantes. Jennifer Cormier, fille de Jean Cormier, présidera. Elle sera accompagnée de Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Prix Goncourt 2022, de la journaliste Cécile Grès, du chef Yves Camdeborde, l’ancien vice-champion du monde de natation, Michel Rousseau, et de l’animatrice de télévision Maïtena Biraben.
Le Prix Jean-Cormier est issu de la rencontre du collectif Échanges en Tribunes, organisateur de grandes conférences et débats sur le sport et du Magazine Caviar, un mook trimestriel sur les liens entre football, culture et société.
Découvrez la sélection du Prix Jean-Cormier 2023 :
Le cœur arrière, Arnaud Dudek (Les Avrils)
« Ça l’a surpris tout gosse, ce virage du hasard ; rien ne le prédestinait à devenir champion. Repéré à douze ans pour son talent au triple saut, Victor quitte sa petite ville, son père ouvrier, leur duo-bulle. L’aventure commence : entraînements extrêmes, premières médailles, demain devenir pro, pourquoi pas les JO ? Victor court, saute, vole. Une année après l’autre, un sacrifice après l’autre. Car dans cette arène, s’élever vers l’idéal peut aussi prendre au piège. »
L'intendresse, Valentin Deudon (Éditions du Volcan)
« Il est des voyages qui décident à votre place, qui ne vous laissent guère le choix. Alors, il faut simplement partir. Un printemps, Valentin Deudon a enfourché son vieux vélo orange, lesté de deux sacoches noires remplies d’affaires sales, de chambres à air de rechange et de livres de poésie. Il a longé la mer ou le fleuve, seul, sans but précis, en itinérance, visitant autant d’hôtes chaleureux que de démons inhospitaliers, tentant de diluer la nostalgie d’un amour perdu tout en observant les innombrables beautés autour. Des semaines roulantes, pesantes, pensantes, propices à l’écriture. Intendresse est le récit intime de ce moment de vie une parenthèse relatée à meme la route, à travers des poèmes, des fragments, des pensées, des textes courts d’où émergent toujours une poésie, cette poésie qui elle aussi se déplace voyageant nuit et jour entre nos gouffres intérieurs et un extérieur plus éphémère que jamais. »
Les culs-reptiles, Mahamat-Saleh Haroun (Gallimard)
« Même les culs-reptiles étaient de la partie, ces oisifs qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes, à jouer aux dames ou au rami. Immobiles tels des montagnes, ils ruminaient la noix de cola, sirotant à longueur de journée des litres de thé accompagnés de pain sec. Ils ne bougeaient leurs fesses qu’en fonction de la rotation du soleil, disputant l’ombre aux chiens et aux margouillats. » Or, Bourma Kabo, las de faire partie de cette communauté nationale de la glandouille, accepte de relever un inimaginable défi : représenter son pays de sables – les autorités plus que corrompues le lui imposent – aux jeux Olympiques de Sydney, en 2000. Épreuve de natation, cent mètres. Alors qu’il sait à peine flotter dans un fleuve boueux, il plonge corps et âme dans l’aventure. C’est ainsi que d’Afrique en Australie commence l’extraordinaire odyssée d’un Ulysse candide des temps modernes, avec aussi les magiciennes Circé des médias, et sa tant convoitée Ziréga, nouvelle Pénélope. Ce roman est un sérieux divertissement. Il nous raconte que « le propre de l’homme est de ne pas servir le mensonge », en une impitoyable et malicieuse radiographie d’un pays sahélien et de tout un continent aux peuples bannis de culs-reptiles sous les mirages de l’Occident. »
Le brassard, Luc Briand (Plein Jour)
« Le football des années 1920 a un nom : celui d’Alexandre Villaplane, un gamin des quartiers populaires d’Alger que l’« amateurisme marron », le faux amateurisme, a happé et conduit vers la gloire en métropole. Shooteur de classe, inventeur de gestes techniques audacieux, le jeune joueur régale le public français, qui se masse bientôt dans les stades pour le voir évoluer avec les plus grands clubs du moment, puis dans l’équipe de France dont, en 1930, il devient capitaine lors de la première Coupe du monde de l’histoire. Après cette consécration vient la dérive d’un homme seul et avide d’argent vers les bas-fonds et les trafics minables. Puis la chute et l’ignominie lorsque, pendant l’Occupation, il rejoint la Gestapo française de la rue Lauriston. Devenu allemand, il achève son parcours comme officier nazi, traître et tortionnaire de ses anciens compatriotes. Il sera exécuté à la Libération. Alexandre Villaplane est la légende noire du football français. »
Briser le plafond de glace, Marion Poitevin (Paulsen)
« Que faire quand on est une femme dotée de capacités physiques exceptionnelles et d’une volonté bien charpentée ? Grimper, toujours plus haut, toujours plus fort ! Que faire quand cette passion conduit dans un monde presque exclusivement masculin, celui des guides, des gendarmes, du secours en montagne, du groupe d’élite d’alpinisme de l’armée, et qu’on se heurte inlassablement au même plafond de verre ? Recommencer, encore et toujours, et donner une voix à sa colère. C’est ce que fait Marion Poitevin en prenant la plume pour la première fois dans cette autobiographie saisissante. »
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 24/08/2022
224 pages
Les Avrils
19,00 €
Paru le 10/02/2022
128 pages
Editions du volcan
11,50 €
Paru le 13/01/2022
240 pages
Editions Gallimard
19,00 €
Paru le 26/08/2022
248 pages
Plein Jour
19,00 €
Paru le 08/09/2022
204 pages
Editions Michel Guérin
25,00 €
Commenter cet article