Nielsen Book a dévoilé les résultats d'une recherche portant sur la perception des prix littéraires à travers le monde. Cette année, 954 personnes ont participé à cette enquête annuelle. Comme en 2020, la tendance montre que le Booker Prize reste la récompense la plus estimée à l'international, tandis que l'impact national des prix est de plus en plus important pour les écrivains.
Le 24/12/2021 à 09:46 par Valentine Costantini
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24/12/2021 à 09:46
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Au cours de l'été 2020, Nielsen Book a été mandaté par un prix du livre international pour entreprendre une enquête à l'échelle de l'industrie du livre. L’objectif : explorer la perception de divers prix littéraires dans les secteurs de l'édition, de la vente de livres, de l'écriture, des médias et des universités. La même enquête a été menée cet été, pour évaluer de potentielles évolutions. L’étude de 2021 a reçu le soutien de l’Association des Éditeurs Internationaux (IPA), des Foires du livre de Francfort et de Londres, et de Publishing Perspectives.
Tandis qu’un tiers des répondants se trouvait au Royaume-Uni/Irlande, une personne sur six provenait à parts égales des États-Unis, d’un pays de langue allemande et de l’Afrique du Nord/Moyen-Orient (ANMO) — d’Égypte, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Les autres un cinquième venaient du reste du monde (RDM).
En 2020, comme en 2021, environ un tiers des répondants étaient des auteurs. De la même façon, un tiers provenait de l’édition et du milieu universitaire. Les grossistes ou les médias comptaient pour peu. Enfin, en 2021, une personne sur quatre venait d’un autre secteur.
Tout comme l’année précédente, une grande majorité des interrogés répondait connaître les prix Booker et Pulitzer. Les National Book Awards, la médaille John Newbery aux États-Unis, le Costa, les British Book Awards, le Women’s Prize for Fiction au Royaume-Uni et le Deutscher Buchpreis en Allemagne sont, à juste titre, très connus dans leur pays respectif. Enfin, le prix Goncourt — seul prix littéraire français de l'enquête — semble relativement connu dans le monde entier, si l'on omet les répondants provenant d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient.
L’impact d’un prix sur les ventes d’un livre dans leur propre pays ou région reste, cette année encore, le facteur décisif dans la soumission de livres par les éditeurs à un prix littéraire international. À noter cependant que l’écart se creuse devant l’intérêt des médias et des consommateurs pour celui-ci dans leurs territoires et le soutien promotionnel des organisateurs de prix. Autre point important : la facilité de soumission, l’aide financière à la traduction et le montant des gains comptent beaucoup plus en 2021 qu’en 2020.
D’après les chiffres présentés par Nielsen Book, l’intérêt des clients et des médias pour un prix littéraire international encouragerait surtout le panel de vendeurs à stocker et à promouvoir les traductions étrangères de lauréats. De la même manière, l’intérêt général du client est devenu le facteur principal aux dépens des demandes particulières pour des livres lauréats. Les autres facteurs importants demeurent, cette année encore, le statut d’un prix, le fait qu’un auteur soit déjà publié dans un pays et qu’un éditeur soit un fournisseur préexistant.
La possibilité d'avoir accès à une aide à la traduction reste le facteur décisif pour encourager les éditeurs à envisager la publication de traductions des lauréats d’un prix littéraire international en 2021. En effet, l’écart se creuse devant l’impact d’un prix sur les ventes. Autres facteurs proéminents : l’intérêt des médias et des acheteurs, ainsi que le statut d'une récompense dans leur territoire, bien que l’intérêt des acheteurs ait été jugé moins important qu’en 2020.
D’après les répondants 2021, les prix devraient continuer à se concentrer sur l’impartialité et l’indépendance du processus de décision. Ce critère trouve une place de choix, devant le profil médiatique, les critères d’éligibilité clairs/fiables et la présence médiatique sur les réseaux sociaux. L’espace promotionnel en librairie et sur le commerce en ligne a été jugé moins important en 2021 que l’année précédente. Or, Nielsen Book note que ce résultat s’explique par l’ajout d’un nouveau facteur — les « évènements sur mesure » — qui a beaucoup pesé dans la balance.
Deux années de suite, le statut d’un prix dans leur pays/région reste le facteur privilégié par les médias pour les pousser à le couvrir en 2021, devant l’intérêt du public pour celui-ci. Le profil de l’auteur et le fait qu’une traduction du livre récompensé soit disponible sont d’autres facteurs clés, qui semblent compter de plus en plus pour les répondants. Enfin, le pays où le prix est décerné est aussi plus déterminant pour sa couverture médiatique en 2021 qu’en 2020.
Pour résumer, la popularité d'un auteur ainsi que la disponibilité de ses œuvres sur un territoire restent indispensables, pour susciter la couverture médiatique d'un prix.
Les résultats complets de l'étude sont accessibles à cette adresse.
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