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Milan Kundera par ses livres : la passion française

Milan Kundera est né le 1er avril 1929 à Brno, en Tchécoslovaquie (aujourd'hui République tchèque). Il est l'un des écrivains les plus importants et les plus influents du 20e siècle. Ses écrits, qui abordent des thèmes tels que l'amour, l'existence et l'identité, sont connus pour leur complexité et leur profondeur philosophique.

Le 12/07/2023

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Son association avec la culture et la langue françaises a commencé en 1975, lorsqu'il a déménagé à Paris après avoir été privé de sa nationalité tchécoslovaque. Kundera avait déjà une connaissance approfondie de la culture française ayant étudié la littérature française à l'Université Charles de Prague et ayant traduit plusieurs œuvres françaises en tchèque.

En France, il a rapidement intégré la scène littéraire et culturelle, s'imprégnant encore plus de la culture française. Il est devenu citoyen français en 1981. Sa vie en France et sa proximité avec la culture française ont eu un impact profond sur son écriture.

Au départ, Kundera a continué à écrire en tchèque, mais à partir de L'Immortalité (1990), il a commencé à écrire ses romans en français. Cette transition a marqué un tournant dans son œuvre. Son style d'écriture a évolué, devenant plus dépouillé et précis.

L'influence de la langue française dans l'œuvre de Kundera peut être observée à plusieurs niveaux. Sur le plan thématique, la France et la culture française figurent régulièrement dans ses romans. Les références à des auteurs français, tels que Rabelais, Montaigne, Stendhal, et Flaubert, sont courantes dans ses œuvres. De plus, Paris est souvent présenté comme un lieu central, que ce soit comme lieu de résidence des personnages ou comme symbole de la liberté et de l'exil.

Sur le plan stylistique, l'usage du français lui a permis d'adopter une prose plus succincte et plus épurée, caractéristique de la tradition littéraire française. Cette économie de mots a amené une nouvelle nuance à son œuvre, offrant une vision plus introspective et plus nuancée de ses personnages et de leurs motivations.

Au niveau philosophique, l'usage du français par Kundera peut être considéré comme une forme de rébellion contre l'idéologie dominante de l'époque en Tchécoslovaquie. En écrivant en français, une langue qui n'était pas surveillée par les autorités tchécoslovaques, Kundera a pu exprimer librement ses idées et opinions.

L'influence de la langue et de la culture françaises se retrouve dans toute son œuvre. Elle a contribué à son évolution en tant qu'écrivain et a permis de façonner son style unique et distinctif. Par conséquent, pour comprendre pleinement l'œuvre de Kundera, il est essentiel de considérer son rapport intime et complexe avec la France et la langue française. (Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

 
 
 
 
 
 
 

Extraits

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CD K7 Littérature

L'insoutenable légèreté de l'être

"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli". L'écoute en classe de ces CD est autorisée par l'éditeur.

11/2023

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Littérature française

Titre à venir

"Je me dis souvent que j'ai eu de la chance de connaître Milan pas trop jeune. Dans le dernier tiers de sa vie. Il avait déjà fait voeu de silence médiatique. A l'apogée de la maturité et de la liberté, il s'est mis à ressembler de plus en plus au vieil homme de La vie est ailleurs. Ce vieux savant qui observe en silence des jeunes gens "tapageurs"". Une amitié ancienne lie Florence Noiville et son mari, "le garçon de Jablonec", à Milan Kundera et son épouse Vera. Saisies au vol comme le souvenir éclos d'une sensation, des scènes de complicité malicieuse - déjeuners au Touquet, visites à leur appartement, rencontres au café, "insoutenable nostalgie d'un insignifiant bavardage dans une auberge" - dessinent avec sensibilité et tendresse l'oeuvre (vécue) et la vie (romanesque) de Milan Kundera. Jamais une oeuvre n'aura autant dit de son auteur. Des fragments de textes et de conversations, des souvenirs, un carnet de voyage en Bohême et de nombreuses photos sont ici rassemblés dans un seul but : donner envie de (re)découvrir l'un des plus grands artistes du XX ? siècle. Ce maître de l'ironie et de la désillusion qui n'a cessé de nous montrer de quelles plaisanteries nous nourrissons nos rêves et nos mensonges.

06/2023

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CD K7 Littérature

Risibles amours

""Je sais que tu as toujours été un type droit et que tu en es fier. Mais pose-toi une question : Pourquoi dire la vérité ? Qu'est-ce qui nous y oblige ? Et pourquoi faut-il considérer la sincérité comme une vertu ? Suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu'il est un poisson et que nous sommes tous des poissons. Vas-tu te disputer avec lui ? Vas-tu te déshabiller devant lui pour lui montrer que tu n'as pas de nageoires ? Vas-tu lui dire en face ce que tu penses ? Eh bien, dis-moi ! "Son frère se taisait, et Edouard poursuivit : "Si tu ne lui disais que la vérité, que ce que tu penses vraiment de lui, ça voudrait dire que tu consens à avoir une discussion sérieuse avec un fou et que tu es toi-même fou. C'est exactement la même chose avec le monde qui nous entoure. Si tu t'obstinais à lui dire la vérité en face, ça voudrait dire que tu le prends au sérieux. Et prendre au sérieux quelque chose d'aussi peu sérieux, c'est perdre soi-même tout son sérieux. Moi, je dois mentir pour ne pas prendre au sérieux des fous et ne pas devenir moi-même fou". "

07/2020

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Critique littéraire

L'art du roman

Le monde des théories n'est pas le mien. Ces réflexions sont celles d'un praticien. L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. C'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai fait parler. M. K.

05/2018

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Littérature française

La fête de l'insignifiance

Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de «non-sérieux» n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plusieurs chapitres, bavardent et s'amusent. Et dans La Lenteur, Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : «Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent ». Or, au lieu de faire attention, Kundera réalise enfin pleinement son vieux rêve esthétique dans ce roman qu'on peut ainsi voir comme un résumé surprenant de toute son oeuvre. Drôle de résumé. Drôle d'épilogue. Drôle de rire inspiré par notre époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. Que peut-on encore dire ? Rien. Lisez !

10/2015

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Littérature étrangère

La plaisanterie

«Oui, j'y voyais clair soudain : la plupart des gens s'adonnent au mirage d'une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L'une est aussi fausse que l'autre. La vérité se situe juste à l'opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l'oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés.»

10/2012

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Littérature française

L'ignorance

" Sur l'avenir tout le monde se trompe. L'homme ne peut être sûr que du moment présent. Mais est-ce bien vrai ? Peut-il vraiment le connaître, le présent ? Est-il capable de le juger ? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent ? Et si nous ne savons vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu'il mérite notre adhésion, notre méfiance ou notre haine ? "

02/2005

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Littérature tchèque

L'insoutenable légèreté de l'être

"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli".

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