Comme marque de résistance et en ces temps si rudes pour les auteurs, vient d'être annoncée la sélection pour sa cinquième édition du "Prix Castel du Roman de la Nuit". Ce dernier récompense les auteurs qui cette année encore ont choisi la nuit pour espace de liberté.
Castel est le lieu emblématique auquel ce prix littéraire est associé, et dont l’âme créatrice reste bien vivante même sous le couvre-feu. Un Prix exigeant qui récompense un roman où la nuit joue un rôle essentiel dans le fil du récit, l’atmosphère, ou pour les personnages.
Les Finalistes 2021 sont :
- Éphémère de Bernard Chambaz, collection Ma Nuit au Musée, Stock
« À 9 heures du soir, il fait déjà noir. Avant d'entrer dans le musée, je passe devant l'entrée - et la sortie - du labyrinthe contigu (...) Est-ce au détour d'une dictée que le mot labyrinthe apparut à mon horizon, je ne sais plus. L'écrire augmentait sa part de mystère. »
Le narrateur se laisse donc enfermer dans un musée pour une nuit : celui de Franco Maria Ricci, près de Parme. Éveillé jusqu'à l'aube, dans cette sombre solitude qui clarifie les souvenirs, il évoque tour à tour des peintres, des musiciens ou même des inconnus qui l'ont marqué.
- La Nuit Atlantique d’Anne-Marie Garat, Actes-Sud
Un soir d'automne, Hélène se rend dans une petite station balnéaire de Gironde, décidée à mettre en vente sa vieille villa isolée sur la dune, achetée dix ans plus tôt à une institutrice depuis lors décédée. Hélène pense évacuer les fantômes qui parasitent son existence de femme active, célibataire. Un squatter, l'arrivée inopinée de sa filleule, la rencontre d'inconnus du voisinage bouleversent ses plans. La fureur des éléments qui se déchainent en pleine nuit atlantique finira par opérer la métamorphose dont chaque personnage semble devoir faire l'expérience.
- Paris, mille Vies, de Laurent Gaudé -Actes Sud
La nuit c’est l’heure de l’invisible et des mots. Un jeune poète qui a perdu son père brusquement déambule la nuit dans un Paris étrangement vide où les époques se mêlent. Tant de présences l'ont précédé dans cette ville qui l'a vu naître, esprits des temps glorieux à peine cachés au détour des rues qu'il lui faut évoquer, avant de revenir au grand appétit de la vie. Entre art poétique et récit fantastique, l'auteur célèbre sa ville et se souvient, à la fois sincère et discret, heureux d'être un parmi les hommes et de chanter, le temps d'une nuit, ces mille vies qui nous devancent, nous accompagnent, et nous prolongent.
- Traverser la Nuit, Hervé Le Corre, Payot Rivages
L’écrivain mène le lecteur dans un Bordeaux crépusculaire et détrempé, à la suite d’un policier à bout.
Louise a une trentaine d'années, elle vit seule avec son fils de 8 ans. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser pour morte. L'enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise.
Parallèlement un tueur de femmes, pulsionnel et imprévisible, sévit. Tous trois doivent affronter leur enfer nocturne, parvenir à “traverser la nuit”. Au coeur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, tente de retrouver goût à la vie...
- Histoires de la Nuit, Laurent Mauvignier, Éditions de Minuit.
Christine une artiste-peintre. Autrefois parisienne, elle habite un hameau de trois maisons dont une inhabitée au centre de la France. Elle a pour voisin un infirmier, Patrice, sa femme, Marion, qui travaille dans une imprimerie, et Ida, leur fille de dix ans.
Le lecteur s’approche des personnages, par la fine observation de leurs moindres gestes, et petits rituels, de leur vie âpre où le silence règne parce qu'on n'a même pas le temps de se parler tellement on travaille. Des hommes armés finissent par apparaître à la nuit. Trois frères qui viennent du passé de Marion, dont on comprend qu'elle a beaucoup à cacher, s’invitent à la fête de son anniversaire.
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