Coup de force de la part du Salon du livre de Paris, qui vient de lancer un appel à la lutte contre le trafic de dédicaces de bandes dessinées, alors qu'Angoulême bat son plein. C'est à raison que le Salon du livre de Paris se pose la question de ce trafic, alors qu'Angoulême est devenu une plaque tournante dans le domaine.
Le 27/01/2012 à 14:53 par Clément Solym
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27/01/2012 à 14:53
Rappelant que de nombreux auteurs BD seront présents à l'occasion du Salon de Paris, en mars prochain, les organisateurs tiennent à souligner leur engagement dans la lutte contre le trafic de dédicaces. BD, manga seront au rendez-vous, mais le Salon souhaite éviter l'écueil que connaît Angoulême depuis des années.
Selon les données actuelles, ce trafic rapporterait entre 30 et 1000 euros par titre, en fonction de l'auteur, du titre, et de quelques autres éléments conjoncturels. Cette année, les auteurs les plus en vogue étaient André Juillard, Philippe Delaby ou encore Marini, Mirallès. L'idée est alors simple : acheter tout le stock de livres proposés sur le stand pour disposer d'une exclusivité, et faire signer massivement les titres pour jouir alors d'une collection complète, qui sera allégrement valorisée par la suite.
Et les chasseurs de dédicaces n'hésitent pas vraiment à se montrer un peu violents pour arriver à leurs fins.
Si dans les salons, les organisateurs prennent des mesures, mais rarement s'engagent aussi officiellement. Le constat établi par le Salon de Paris est pourtant clair : « La dédicace, qui ne devrait être qu'une rencontre entre un lecteur passionné et un dessinateur, s'est transformée depuis quelque temps en un trafic du fait d'individus dont le seul but est celui de l'argent malhonnêtement gagné. Ces personnes sont organisées pour s'accaparer les dédicaces réalisées par des auteurs généreux. Ils les revendent par la suite au marché noir sur des plateformes internet.
Ces pratiques ne seront plus tolérées au Salon du livre. »
Pour ce faire, les organisateurs viennent d'annoncer une série de mesures destinées à lutter contre ces pratiques. « Aucun sac à dos contenant des bandes dessinées, chaise pliante ou tabouret ne seront tolérés dans l'enceinte du hall 1 de la Porte de Versailles. Ces sacs devront être impérativement laissés au vestiaire. Enfin, par mesure de sécurité et en application du plan Vigipirate, tout sac laissé dans une file d'attente sans son propriétaire sera immédiatement confisqué et remis au vestiaire par le service de gardiennage. »
Les éditeurs sont pour leur part laissés complètement libres de leurs actions, afin que les séances de dédicaces organisées se déroulent le mieux possible, « en protégeant leurs intérêts et en préservant la magie de cet échange avec leurs lecteurs ».
Depuis Angoulême, ActuaLitté a tenté de joindre les organisateurs du Festival international de la bande dessinée, pour obtenir une réaction. Que nous devrions, peut-être, avoir demain matin.
Aujourd'hui, des sites comme celui d'enchères, eBay, servent massivement à la vente de ces titres résultant d'un authentique trafic organisé. On recommande aux auteurs de ne pas signer sur des feuilles volantes, ou encore, de toujours noter le nom de la personne à qui se destine la dédicace, afin d'éviter les ventes sauvages. Mais difficile de lutter de façon efficace, d'autant plus que ces chasseurs se montrent véritablement très inventifs, pour obtenir l'objet de leur convoitise...
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« C'est une pratique que nous avons observée malheureusement nous aussi, des gens qui revendent aussitôt leurs dédicaces sur internet », ont expliqué les organisateurs du FIBD à l'AFP.
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