Information ActuaLitté : Voilà quatre jours, Antoine Gallimard, président du Syndicat national de l'édition, coorganisateur du Salon du livre, se félicitait de l'inauguration de la manifestation. Dans un contexte difficile pour les librairies, le livre restait selon lui une valeur importante dans le coeur des Français. Quatre jours plus tard, la situation n'a pas vraiment changé. Mais le Salon du livre ferme ses portes.
Le 19/03/2012 à 19:02 par Clément Solym
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19/03/2012 à 19:02
C'est à nouveau en comité restreint, à l'occasion du traditionnel cocktail des libraires, qu'Antoine Gallimard s'est fendu de quelques plaisanteries, avant de faire un pré-bilan de cette édition 2012. Pré-bilan, parce que les chiffres viennent seulement de tomber.
Cette année, constate le président, « nous observons plus d'entrées sur le salon, et une activité en croissance pour les ventes de livres. Et nos invités japonais sont heureux de l'invitation qui leur a été faite. Les Japonais y ont été particulièrement sensibles », ajoute-t-il, avant de remercier l'ambassade pour sa coopération.
Mais c'est également vers les jeunes, ces jeunes plus nombreux cette année encore et qui ont reçu quelque 30.000 chèques-lire, qu'Antoine Gallimard tournait son regard, alors qu'il déplore chez les jeunes, justement, « une paupérisation de la lecture depuis plusieurs années ». Il a noté la présence du grand public, venu massivement, et des quinze régions, qui ont aidé et soutenu les petits éditeurs, en leur permettant d'assurer une présence durant la manifestation.
Un petit souci acoustique de sonorisation à déplorer, note à l'attention du coorganisateur, qu'il faudra régler pour l'an prochain. On ne s'entendait pas très bien, et « comme nous avons re-signé pour quatre années » [NdR : le SNE et Reed Expo], ajoute le président, il lui semblerait bon de corriger ce petit souci.
Cependant, et ainsi que ActuaLitté a pu s'en rendre compte, les ventes n'ont pas forcément été à la hauteur de cette fréquentation grandissante. Avec près de 180.000 visiteurs l'an passé, le Salon dans sa 32e édition aura bel et bien accueilli plus de monde. Mais n'aura pas fait nécessairement plus de ventes.
« Avec près de 190 000 visiteurs, soit une hausse de plus de 5%, le Salon du livre confirme sa première place parmi les grands événements culturels, explique le communiqué de clôture.
40 pays, 20 auteurs japonais à l'honneur et 18 auteurs moscovites invités, ainsi que plus de 2 000 auteurs français ont pu échanger avec le public lors de plus de 500 rencontres organisées pendant ces quatre jours du Salon.
Plus de 36 500 jeunes ont pu profiter d'une programmation dynamique animée par des auteurs, des illustrateurs, des conteurs, des éditeurs. Un score de fréquentation en nette hausse cette année avec une augmentation de plus de 30 % tant pour les scolaires que pour les étudiants.
Prochain grand rendez-vous : mars 2013, pour le 33e Salon du livre »
Antoine Gallimard le soulignait. Si le risque de monopole que l'on voit grandissant du côté des acteurs américains, en matière de livre numérique, est évoqué, c'est avant tout aux ventes en librairie que les uns et les autres pensent. « Cette baisse constatée en librairie du panier moyen », que déplore le président du SNE, s'est retrouvée dans les allées du Salon. Alors évidemment, « la librairie a encore de belles années devant elle », ajoute le président, fort des lois récentes et passées sur les oeuvres indisponibles, et sur le prix unique du livre numérique. Mais la réalité est là : la crise passe, et tout le monde la ressent.
Mise à Jour 21h52:
Après quelques secondes de calcul mental, il fait bon de se rappeler que la Région Île-de-France, partenaire cette année officiel de la manifestation, devait apporter la visite de 7 à 8000 lycéens supplémentaires, cette année. Or, 5 % de « près de 180.000 visiteurs », pour l'édition 2011, font à peu près... 9000 visiteurs.
Peu ou prou ce que la Région a pu donc apporter de fréquentation supplémentaire, dans le cadre du partenariat. Important de le signaler. Non pas pour, comme le feront les mauvaises langues, pointer que cette hausse finalement, en regard de 2011, n'est due en grande partie qu'à l'arrivée de ce partenaire, mais justement pour signaler que la volonté de permettre aux jeunes, lecteurs de demain, de se rendre sur le salon.
Antoine Gallimard lui-même avait annoncé la venue attendue de près de 30.000 élèves pour cette édition, se félicitant de l'importance des scolaires...
Par Clément Solym
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