Quelques jours après les lycéens pour le bac, les collégiens se penchent ce matin sur les épreuves de français du brevet des collèges. Le sujet 2014 leur a imposé un texte de Jospeh Kessel, tiré de L'Armée des Ombres, pour la dictée, tandis que les questions portaient sur un extrait d'une pièce de Charlotte Delbo, Une scène jouée dans la mémoire.
Le 26/06/2014 à 11:32 par Antoine Oury
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Publié le :
26/06/2014 à 11:32
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(Fernando L, CC BY-SA 2.0)
Bref, que de la joie de vivre et de l'amour pour les collégiens, qui ont découvert des textes portant sur la Seconde Guerre mondiale, et l'enfermement dans les camps de la mort. L'Armée des ombres a été publié en 1943, et raconte l'histoire d'un groupe de résistants français face à la Gestapo.
Quant à Une scène jouée dans la mémoire, la pièce fut écrite par Charlotte Delbo, l'assistante de Louis Jouvet, à sa sortie du camp d'Auschwitz. Elle y rejoue les derniers instants passés en compagnie de son mari, Georges Dudach, et des résistants qu'elle a accompagnés dans leur combat. Ils seront fusillés, sur ordre de Pétain.
Ci-dessous, l'intégralité du sujet :
ELEMENTS DE CORRECTION CONCERNANT LES QUESTIONS ET LA REECRITURE
QUESTIONS (15 points)
1. « Nous avions choisi, toi et moi » (l. 21). De quel choix Paul parle-t-il ?
Paul parle de leur engagement contre l'ennemi et pour la liberté, quitte à y laisser la vie.
2. Françoise partage-t-elle ce choix ? Justifiez votre choix en vous appuyant sur le texte.
En répondant à son mari Paul « Je n'avais pas choisi de te perdre », Françoise marque un certaine distance face à l'affirmation de Paul. Elle voulait bien s'engager, risquer sa vie, mais en pensant à la mort, elle pensait qu'ils tomberaient ensemble.
3. Comment l'opposition entre les deux personnages apparaît-elle dans leurs répliques ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant précisément sur le texte.
De nombreuses répliquent du couple se téléscopent. Ainsi quand Paul affirme « Je sais que tu es brave », sa femme lui répond « Je ne sais pas Paul », ou encore au « Nous avions choisi, toi et moi » répond « Je n'avais pas choisi de te perdre ». Le discours de Paul, volontiers optimiste, s'oppose au pragmatisme de Françoise qui en vient à utiliser le détour de l'aparté pour ne pas contredire directement son mari.
4. Quels sont les arguments de Paul pour convaincre Françoise que leur combat en vaut la peine ?
Pour tenter de convaincre sa femme qu'il ne mourra pas pour rien, Paul assure que s'il tombe, Françoise sera de ceux qui verront « la victoire ». Les Allemands « reculent partout » face à ceux qui « se lèvent de tous côtés ». Son sacrifice est donc utile car il sert une victoire qui dans son esprit est certaine même si elle est encore à venir.
5. « J'avais toujours pensé que nous tomberions ensemble » (l. 22-23)
a) Quel sens donnez-vous ici au verbe tomber ?
Le verbe tomber prend le sens de mourir dans cette phrase.
b) Identifiez le temps de ce verbe et jutifiez son emploi.
Le temps utilisé ici est du conditionnel présent. Il se justifie par la présence du plus-que-parfait dans la principale, la subordonnée exprimant alors une action qui ne se réalisera pas.
6. Selon vous, à qui Françoise s'adresse-t-elle dans les apartés ?
Françoise, dans les apartés, s'adresse à elle-même, verbalisant tout haut ses pensées. Mais c'est bien sûr, comme nous sommes au théâtre, une adresse au public. Et, par convention au théâtre, le spectateur est le seul à entendre ces paroles tandis que les autres personnages sur scène ne peuvent les ouïr.
7. Une scène jouée dans la mémoire : comment comprenez-vous ce titre à la lumière du texte ?
On peut interpréter ce titre en partant du principe que l'intégralité de cette scène de séparation terrible a tellement marqué Françoise que, bien après son déroulement effectif, elle continue d'être hantée par cet échange qui se rejoue constamment dans son esprit.
8. Si vous étiez metteur en scène, quels éléments de décor (lieu, éclairage, son…) choisiriez-vous ? Développez votre réponse en justifiant vos propositions.
Cette scène pourrait se passer dans un espace rappelant une cellule de prison avec un éclairage très sombre. On ne verrai que des ombres, hormis les visages des deux acteurs. Autour d'eux, très peu d'objets, un ensemble minimaliste. Parfois, l'on pourrait entendre des cris, des voix de soldats allemands. Cela permettrait de créer une tension propre à donner de la profondeur à cet échange ultime entre les Paul et Françoise.
REECRITURE :
Réécrivez ces deux phrases en remplaçant « tu » par la troisième personne du pluriel, au féminin. Vous ferez toutes les modifications nécessaires.
« Je sais que tu es brave, je sais que tu sauras vivre sans moi. Il faut que tu vives, toi. »
Je sais qu'elles sont braves, je sais qu'elles sauront vivre sans moi. Il faut qu'elles vivent, elles. »
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
2 Commentaires
Youn le chômeur
08/02/2020 à 16:56
Mrc ?
SAID OUSSENE MOHAMED
30/06/2020 à 10:23
merci beaucoup d'avoir m'aider à comprendre ce sujet