On le surnommait G. Morris, Géo Morris, Gilles Maurice ou encore Vic St Val. Gilles Maurice Dumoulin, écrivain et traducteur très prolifique de son époque — il a écrit près de 200 romans policiers, d’espionnage et science-fiction, dont une centaine de traductions de romans de l’anglais vers le français —, s’est éteint à l’âge de 92 ans le 10 juin dernier. En 1955, il avait été récompensé du Grand Prix de littérature policière pour son roman Assassin mon frère (éd. Presses de la Cité, 1954).
Le 30/06/2016 à 14:18 par Orianne Vialo
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30/06/2016 à 14:18
Né au Havre le 16 janvier 1924, Gilles-Maurice Dumoulin exerce les métiers de facturier et de secrétaire de directeur chez un importateur de coton brut. Après avoir brièvement vécu à Paris dans les années 1940, moment où il monte sa propre troupe de théâtre, il se lance en tant qu’interprète au camp Philip Morris (surnommés les camps cigarette, ces camps de transit avaient été construits pour les soldats américains à leur arrivée en France, ou qui attendaient d’être reconduits aux États-Unis), au Havre, lors de la période d’après-guerre. (via Wikipédia).
C’est à ce moment qu’il se lance réellement dans la littérature, en devenant le traducteur de Robert Ruark (Le Carnaval des dieux), d’Irwin Shaw (Le Bal des Maudits), de Mickey Spillane (Fallait pas commencer), James Jones (Tant qu’il y aura des hommes), ou encore William Dietrich (Hiéroglyphes).
Quand il se décide à prendre la plume pour écrire ses propres histoires, l’auteur marque les esprits avec ses personnages aux caractères bien trempés tels que le détective privé américain Peter Warren, héros de dix romans signés G. Morris et G. Morris-Dumoulin aux collections Un Mystère et Spécial-Police. Parmi ces derniers, on retrouve Qu’est-ce qu’on risque ? (1952), Sur le grill (1953) et Le feu aux poudres (1954), Vous êtes durs avec moi (1958) ou encore Croyez-moi sur parole (1966), romans durant lesquels Peter Warren, un personnage au ton très ironique et humoristique remue ciel et terre pour résoudre ses enquêtes.
L’agent secret américain Johnny Sanders tient la vedette de Purge maison (1964), Les gars d’en face (1966) et d’À chacun sa guerre (1967). Cependant, c’est sa longue série de romans Vic St Val (102 romans édités en format poche chez Fleuve noir entre 1970 et 1979), coécrite avec Patrice Dard, qui a remporté le plus de succès dans les années 70. Pour 60 ouvrages de la série, c’est Victor de Saint-Valle, PDG du WISP (World Institute of Statistics for Peace), qui est au centre de l’intrigue. Cet érudit se bat pour empêcher des entités de prendre le contrôle d’une partie de l’humanité. (via Les lectures de l'Oncle Paul)
Parallèlement à ses séries, l'auteur a écrit les ouvrages À la veille d'un si beau jour (éd. Un Mystère, 1958), Au point où j'en suis (éd. Un Mystère, 1960) ou encore Tout dans le même sac (éd. Spécial police, 1967), condensés d'actions, mystère et suspense, des univers qu'il maîtrisait à la perfection.
En 2013, Gilles Maurice Dumoulin avait refait son apparition sur le devant de la scène avec Le Bout de l’Horreur (Genèse Édition). Dans cet ouvrage, il contait les pérégrinations de Rémy Cauvin, toujours prêt à partir en campagne, même sans en avoir été prié, pour éclaircir dans tous les coins de France les mystères les plus insolites.
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