Alors que récemment, Cyberlibris a lancé, en partenariat avec les éditions Milan et Bayard une offre jeunesse de bibliothèque numérique, qui entre dans le cadre de l'abonnement Fnac, nous avons appris que la firme avait des visées sur le téléphone d'Apple.
Un bouquet jeunesse pour la Fnac
Le pertinent Bibliofrance.org pointait aujourd'hui une nouveauté dans le catalogue des abonnements aux bouquets Fnac : une offre constituée du catalogue jeunesse de Bayard et Milan. Toujours sur le principe de la lecture en ligne, ainsi que nous l'avions vu avec LeKiosque.fr, on peut ici choisir de s'abonner pour
0,99 € à un bouquet
3,49 € pour trois bouquets
5,99 € pour tous les bouquets (huit au total)
Ces derniers offrent un accès illimité aux titres proposés selon différents thèmes et secteurs - cuisine et vins, santé et famille, juridique, tourisme, etc. L'offre jeunesse s'ajoute ainsi au catalogue fourni de titres que l'on consulte en ligne : la rémunération est ensuite assurée dans une sorte de coup par clic, où chaque consultation se transforme en unité de valeur (et puisque l'on peut imprimer les pages que l'on souhaite, on ajoute alors une unité en conséquence), dont la somme est totalisée. On répartit ensuite les gains selon les "parts du marché" ainsi généré entre les éditeurs. Un business modèle simple, mais diablement efficace. Un pourcentage est alors reversé par les éditeurs aux auteurs.
« Nous permettons une location des titres, et offrons à l'usager un environnement, que nous appelons BNF, Bibliothèque Numérique Familiale, qui offre un confort de lecture certain, tout en rendant hommage à la qualité et la réalisation du contenu », nous explique Éric Briys, cofondateur de Cyberlibris. L'occasion aussi de refondre le Reader maison et de lui donner plus de possibilités de communication et d'échanges, un élément particulièrement important, comme il nous l'expliquera. Un reader qui dispose d'ailleurs d'atouts forts semblables à ceux de Lookybook, dont nous vous avions parlé. Mais avec le bruit des pages qui se tournent en plus...
S'ouvrir vers les supports, mais pas les liseuses
Dans une expérimentation simple, M. Briys nous explique que le concept des lecteurs de livres électroniques tels qu'on les connaît aujourd'hui n'ont pas encore un potentiel réellement convaincant. « Ma fille me l'expliquait : outre que ce soit en noir et blanc, on ne peut pas communiquer avec sa communauté quand on découvre un livre. Les jeunes coutumiers des écrans aiment pouvoir envoyer des messages rapidement, ne rien stocker, bref, ces outils manquent encore d'attraits pour eux. »
D'où le fait de se tourner vers un support comme l'iPhone. « Nous allons permettre à l'usager de profiter d'un contenu adapté à la taille de l'écran, à lire en ligne toujours, mais sans téléchargement. » Pourquoi ? « Parce que nous nous dirigeons vers un futur où l'accès au net sera permanent et que dans quelque temps, la question du téléchargement et du stockage ne se posera plus. On sera en ligne en permanence... »
L'iPhone et un monde de livres totalement en ligne
Dès lors, la proposition de contenu se pose et pour l'heure on s'oriente plus vers du texte, comme des essais, des sciences humaines, ou des nouvelles. Et si les éditeurs restent à convaincre, le concept d'abonnement ne plaît pas encore à tout le monde, le projet est d'ores et déjà lancé. Et justement concernant la rétribution des éditeurs, on conserverait le même principe : « Une fois que l'utilisateur est connecté sous son compte, qu'il soit sur un ordinateur de maison, sur son netbook en WiFi, ou sur un iPhone en 3G, le fonctionnement est le même : nous ne faisons pas de distinction de support, seuls le compte et l'abonnement importent. »
DRM = MRD, encore une fois...
D'ailleurs, la question du téléchargement appellerait celle des DRM chez les éditeurs, chose que l'on n'apprécie pas forcément chez Cyberlibris. « Les DRM, c'est préjuger que le consommateur est coupable, avant même qu'il ait commis le crime », affirme-t-il, très philosophe. Et définitivement, l'offre que Cyberlibris entend mettre en place, quelle qu'elle soit, ne prendra pas le consommateur pour un criminel.
Et coupler une offre de contenu avec une machine à même de se connecter au net ? On envisage bien sûr un netbook et si Éric Briys nous avoue avoir été contacté, cela n'aura pas eu de suites. Pour l'avenir, il ne reste donc plus que les BD ? « Nous y travaillons avec certains éditeurs, mais comme pour tout, il faut laisser le temps à notre technologie et notre modèle de convaincre. » Peut-être même que les librairies à l'avenir pourraient recourir à leurs services, qui sait ?