Toute la journée, les rumeurs alimentées par les craintes ont nourri les discussions. Confinement, couvre-feu avancé, les options avancées depuis des jours participaient grandement au stress ambiant. Et voilà : après l’appel à une union nationale, le président de la République a posé les bases de ces prochaines semaines.
Le 28/10/2020 à 20:40 par Nicolas Gary
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28/10/2020 à 20:40
Sans déclaration officielle, pas d'information. On en regretterait donc presque de n'en être pas resté au stade des appréhensions. Au moins sait-on désormais à quoi s'en tenir. Cette « nouvelle étape » promise par l’exécutif ne décevra d’ailleurs personne. La première problématique porte sur les librairies, évidemment, car la perspective d’un Noël sans livres serait alors totalement funeste pour les librairies. Or, la question des commerces, essentiels ou non, comtpait parmi les plus incertaines.
En France, plus tôt dans la journée, l'interprofession a décidé de faire passer le message : « Le premier confinement n’avait pas permis hélas de maintenir les librairies ouvertes, blessant au cœur toute la filière du livre ; les professionnels n’y étaient pas préparés. Mais depuis, les librairies de proximité, qui maillent tout notre territoire, se sont organisées et équipées. Elles peuvent être parfaitement en mesure d’accueillir les lecteurs dans la perspective d’un nouveau confinement, dans des conditions sanitaires sûres et éprouvées. »
Des libraires, éditeurs et auteurs prêts, mais dont les craintes vis-à-vis des décisions présidentielles restaient légitimes. « Le communiqué part d’une bonne intention, mais les instances se réveillent très tard — d’ailleurs, le SNE n’a pas été particulièrement tenace ni actif durant le premier confinement », souligne un ancien membre du syndicat.
« Cela fait dix jours ou quinze, au moins, qu’il arrose la presse de premières tribunes dans la presse, pour fixer cette idée que les librairies relèvent des commerces de première nécessité. » Désarroi, donc, mais lucidité. Et désormais, l’inquiétude majeure : à qui profitera cette nouvelle vague ?
« Le risque d’une fermeture totale des librairies serait simple : les grandes surfaces culturelles, les enseignes, et, celui dont on ne prononce pas le nom — ça commence par A et finit par MAZON — vont se gaver, tout simplement. Cette réaction du SLF est heureuse. » N’avoir pas été prêts, tout en prônant l’inaction, être prêts désormais, avec un train de retard, tout est là.
« Les librairies sont en mesure d’accueillir les lecteurs dans la perspective d’un nouveau confinement, dans des conditions sanitaires sûres et éprouvées », clamait le SLF. Un message appuyé par la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse : « Parce que lire est essentiel à la vie, encore plus dans la période chaotique que nous traversons! Parce que nos librairies ne doivent pas disparaître, remplacées par les GAFAM, je demande que les librairies soient déclarées magasin de première nécessité en cas de confinement ! »
Alors, oui, les écoles et les crèches, de même que les collèges et lycées resteront ouverts – les universités, elles, devront passer au distanciel. De même pour les administrations qui resteront ouvertes.
Mais si l’on s’attendait au pire, nous voici servis. Quatre semaines d’un nouveau confinement, et la sanction sera la même que pour le premier pour les commerces non essentiels : la fermeture. Une opération qui débutera sur tout le territoire à partir de vendredi, avec des points effectués tous les quinze jours, jusqu’au 1er décembre.
Si les librairies, comme les bibliothèques, sont amenées à plier boutique, le président incite tout de même à mettre en place les « commandes à distance, les ventes à emporter ou la livraison à domicile ». Deux mesures qui coïncideraient avec les possibilités des établissements.
On attend encore la définition du périmètre des mesures, que le gouvernement doit présenter ce 29 octobre. Bars et restaurants fermés, avec toujours cette promesse : « Les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler continueront quant à eux à bénéficier du chômage partiel. »
« Si d’ici quinze jours, nous maîtrisons la situation, nous pourrons alors réévaluer les choses et espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël », précise en effet Emmanuel Macron. Mais en attendant, un mort d’ordre : rester chez soi, le plus possible.
Seule perspective, que d’ici à quinze jours la première évaluation de la situation permette d’adoucir la peine. Dans toute l'Europe, « nous sommes débordés par une deuxième vague qui sera sans doute plus dure et meurtrière que la première », concluait le président. Encourageant...
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