Pour la troisième année consécutive, le collectif SavoirsCom1 lance son calendrier de l’Avent du domaine public. 31 jours pour découvrir 31 auteurs accessibles à tous dès le 1er janvier 2016, pour la plupart. Entre les 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale et des Québécois qui ont pointé leur bout de leur nez, cette 3e cuvée, spécialement choisis par les membres du collectif, s’annonce alors particulière.
Le 30/11/2015 à 16:22 par Julie Torterolo
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30/11/2015 à 16:22
« On s’est rendu compte qu’il y a des journées du patrimoine, mais on ne célèbre pas ou peu le domaine public alors que c’est très loin d’être anodin qu’un auteur y entre », explique SavoirsCom1 à ActuaLitté. C’est ainsi qu’il y a trois ans maintenant, le collectif a décidé de créer un calendrier de l’Avent un peu spécial avec pour trame de fond : « rappeler l’importance du domaine public, support des libertés ». Le faire durant le mois décembre « permet ainsi de mieux attirer l’attention. En général le 1er janvier, date à laquelle la plupart des auteurs entrent dans le domaine public, n’est pas un moment où l’on pense à ça ».
Non, plutôt aux calories qu'il va maintenant falloir éliminer...
À chaque jour son auteur : 31 auteurs sont ainsi présentés sur le Calendrier de l'avent. Pour savourer ce calendrier, il suffit alors de cliquer sur l’icône de l’auteur correspondant à un jour et une fiche détaillée sur l’intellectuel apparaîtra. « On rédige un résumé de la vie de l’auteur, ses œuvres importantes. On apporte également des précisions : cela peut arriver qu’un auteur ne tombe pas précisément le 1er janvier dans le domaine public, mais tombe plus tard en 2016. On explique également les difficultés rencontrées et les méthodes de calcul utilisées », précise le Collectif.
Le choix des écrivains est opéré par les membres du collectif : les auteurs les plus connus sont d’emblée sélectionnés « comme Maurice Ravel, Paul Valery ou encore Winston Churchill » cette année. « C’est pour les artistes moins connus, que les choix sont les plus subjectifs », étaye SavoirsCom1. « Pour faire nos choix cette année, on a pris la liste d’auteurs morts en 1945 et on épluche le droit et leurs vies. On tombe vite sur des noms un peu oubliés que l’on pense qu’il faut (re)découvrir. Par exemple, cette année il y aura l’auteur de Bambi, Felix Salten. »
"Les écrivains collabos tombent plus vite dans le domaine public que les résistants"
Malgré les nombreux débats attenants au domaine public qui ont lieu cette année au sein de l’Union européenne et même en France, la protection des droits d’auteurs s’étend toujours à 70 ans après la mort de l’auteur. Domaine public au 1er janvier 2016 rime donc avec auteur décédé à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
« 1945 est ainsi une année très spéciale pour nous. Par exemple, il y a l’entrée dans le domaine public de Mein Kampf d'Hitler et des auteurs qui ont collaboré. Nous avons fait le choix de faire figurer un petit nombre de ces auteurs, parce qu’ils étaient très emblématiques, comme Pierre Drieu la Rochelle, mais nous avons néanmoins privilégié d’autres types de créateurs, ne s’étant pas compromis dans ces idéologies mortifères », explique alors le comité.
Mais pour eux, une situation paradoxale subsiste : « À cause des exceptions du droit d’auteur comme les auteurs mort pour la France, les écrivains collabos tombent plus vite dans le domaine public que les résistants...».
Une seconde particularité est également venue se glisser cette année : un collectif québécois a travaillé pour la première fois pour réaliser leur propre version du calendrier de l'Avent du domaine public. « Cela permet d’avoir une sélection plus contemporaine puisque, la durée du droit d’auteur n’est que de 50 ans après la mort au Canada, contre 70 ans en Europe. Nos amis canadiens ont donc la chance de voir arriver les œuvres de langue française, notamment, avec 20 ans d’avance dans le domaine public. »
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