Jean Moussa, Claudine Peretti et Daniel Secretan, inspecteurs généraux de leur état ont remis le rapport pour lequel Gilles de Robien les avait mandatés. Xavier Darcos en a pris connaissance et plusieurs points en ressortent. Tout d’abord incriminées, les options choisies pour la classe de Seconde, qui « préorientent les élèves plus qu’elles ne les aident à se déterminer ».
Le Pays manque pourtant cruellement de compétences dans le domaine scientifique et cette voie royale vers des études supérieures ne semble générer qu’une inégalité dans le système scolaire.
En effet, les auteurs constatent qu’en section S, ce n’est pas la vocation qui mène des élèves dont « l’origine sociale favorisée et leurs résultats scolaires élevés » les distingue déjà quelque peu des autres. Verdict : « La classe de seconde ne joue pas son rôle de classe de détermination ». Il faut alors repenser cette situation et introduire un « parcours de formation à dominantes, construit progressivement au fur et à mesure que se précise le projet personnel de l'élève. » Ils pensent ainsi « contribuer à réduire le taux d'échec et les réorientations dans l'enseignement supérieur ».
Un changement radical dans l’orientation est inévitable. « Ce qui prime avant tout ce sont les résultats scolaires, seule donnée dont l’objectivité paraît indiscutable. Ceci engendre beaucoup de frustration et d’insatisfaction. » Le système actuel ne donnant guère satisfaction.
Des activités découvertes, disséminées au cours des trois trimestres pourraient également offrir un aperçu des possibilités s’offrant à l’élève. Mais certains redoutent déjà un enseignement « à moitié accompli », où « l’on aura plus accès à de l’initiation qu’à une formation ».
Première et Terminale : le tronc commun ou le nerf de la guerre ?
« Les enseignements d’approfondissement comportent deux niveaux : mineur et majeur pour chacune des spécialités proposées. L’élève ne peut choisir chaque année qu’un nombre limité d’enseignements d’approfondissement, déterminé en concertation avec l’équipe éducative et pédagogique. Il est éclairé dans son choix et il est notamment informé de la nature de ces enseignements et des prés requis qui lui sont éventuellement nécessaires », détaille le rapport.
Commun à toutes les sections, cet ensemble d’enseignements permettrait ainsi de favoriser une émulation, et d’élargir des champs de compétences, aujourd’hui considérés comme trop rapidement réduits. Des bases solides en différentes matières, tout en menant vers une voie privilégiée par l’élève, mettraient le ola à l’engouement vers la prestigieuse section scientifique. Et le goulet d’étranglement qu’elle connaît.
Un formatage européen ou tourné vers l’Europe ?
Les auteurs l’expriment clairement « L’organisation en séries de la voie générale est une particularité française. Lui substituer une logique de construction de parcours de formation faciliterait la réussite du projet professionnel de l’élève, et permettrait un rapprochement des pratiques rencontrées dans différents pays de l’Union européenne. Cela favoriserait les échanges et la reconnaissance des formations et des diplômes entre les pays ».
Actuellement sur le bureau de M. Darcos, ce rapport pourrait entraîner vers une refonte des lycées. Après celle des maternelles et de l’âge minimum de scolarisation, l’Éducation Nationale est en pleine réflexion.