D'où viendra finalement la révolution ? Si les consommateurs resteront les derniers à juger du livre numérique en décidant d'acheter ou non, le travail des éditeurs et des auteurs permettra l'arrivée d'oeuvres nouvelles. Ce n'est pas une prophétie. C'est une évidence.
Le 19/04/2010 à 16:46 par Clément Solym
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19/04/2010 à 16:46
Et qui, pour le coup, renverra la littérature telle qu'on la connaît au rang de relique, genre sculpture grecque perdue au fond d'un musée, redoutent les puristes.
Sûrement pas. Admettons un point : le Kindle a fait son petit tour de magie à partir de 2007. En trois ans, il s'est imposé et a hissé Amazon au poste de premier fournisseur d'ebooks au monde. Au Canada, manifestement, l'influence étatsunienne arrive. Et les indépendants, qu'ils soient éditeurs ou auteurs, seront ceux qui en tireront le plus profit. Assertion sans fondement ? Du tout.
Si les grosses machines doivent vendre leurs ouvrages à un certain tarif (les fameux 9,99 $ d'Amazon, bien trop peu estimaient d'ailleurs les éditeurs), il s'avère que les petites structures proposent d'ores et déjà des tarifs bien plus attractifs. Éditeurs et auteurs indépendants ont cette chance. Cette possibilité. Cette éventualité...
En France, on en connaît déjà quelques-uns qui vendent à des tarifs très éloignés de ce que l'on peut pratiquer chez les gros. Allez faire un tour du côté de Ex Aequo ou de Publie.net pour vous en faire une idée.
Du bon, du mauvais, et d'autres encore
Au Canada, explique Daniel Arenson, lui-même auteur de fantasy, comme finalement ailleurs, le numérique va faire exploser l'offre. Puisque l'auto-édition, par la voie de l'Impression à la Demande, a déjà commencé à faire monter cette vague, pas de raison que le livre numérique ne s'ajoute pas. Alors, par la force des choses, certains titres seront médiocres - probablement une grande partie - quand d'autres n'attireront qu'une faible partie de la population (typiquement, les mémoires de tata Paulette, paysanne dans le Larzac en 1920... Et encore...).
Les mauvais livres, numériques ou non, tombent dans les oubliettes, et c'est ainsi. Qu'ils soient publiés dans une grande maison ou non. En revanche, les bons ouvrages recevront des critiques favorables, et c'est à travers le bouche-à-oreille, que l'on verra arriver tel ou tel. Voir l'exemple de l'élégance du hérisson...
Trouver de nouveaux lecteurs
Daniel Arenson compte parmi les réfractaires de la première heure à l'ebook. Mais aujourd'hui, il s'est rendu à la raison : ce ne sont pas les supports qui comptent, mais les mots. Et lui qui a connu la publication en version papier et désormais, est réédité en numérique. Coût du hardcover : 26 $ CA. Coût de l'ebook : 5 $ CA. Forcément, on gagne moins. Mais Daniel espère bien gagner bien plus de lecteurs - et jouer sur leur nombre pour gagner ses deniers.
Ce qui lui permet cette réflexion : les indépendants, auteurs et éditeurs, seront en mesure « de rivaliser avec les gros, et je suis impatient de voir ce que ces nouveaux romans - ces nouveaux mondes - nous apporteront ».
Un avis qu'il est bon d'entendre.
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