Et si bien avant d'être un moyen d'invasion pour Amazon, le Kindle représentait un baromètre de l'avancée du secteur numérique dans l'édition des différents pays ? Son lancement en Angleterre serait un indicateur confirmant l'observation constante par le marchand.
Le 28/08/2010 à 11:35 par Clément Solym
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28/08/2010 à 11:35
Arnaud Nourry le répétait dans un message à l'attention des collaborateurs de Hachette : « Depuis plusieurs mois, certains opérateurs de e-commerce contactent nos auteurs pour leur acheter directement les versions numériques de quelques titres anciens. De son côté, aux États-Unis, l’agent Andrew Wylie vient de constituer une structure permettant d’alimenter Amazon en exclusivité en titres de fonds dont il considère détenir les droits numériques. »
Qu'en conclure ? Que dans ce simple extrait, Amazon est évoqué deux fois, l'une implicite, l'autre explicite. L'affaire Wylie qui s'est finalement conclue sur un accord avec Random House, avait même suscité l'inquiétude d'Antoine Gallimard, président du SNE.
Un service de vieille très spécialisé
Or, voilà plus d'un an, Amazon avait définitivement fermé la porte à toute ouverture d'un ebookstore Kindle outre-Manche, prétextant que le stock n'était pas suffisant pour satisfaire les exigences de ses consommateurs. La même réponse que celle reçue par ActuaLitté de Stephanie Mantello, responsable Kindle : « Nous sommes très heureux du lancement de la boutique Kindle en Grande-Bretagne, mais nous n'avons pour le moment rien à annoncer à ce jour concernant une boutique en France. »
L'ouverture de la boutique Kindle s'accompagne d'ailleurs de la mise en vente directe du lecteur ebook lui-même. Signe ostentatoire et manifeste de l'intérêt que désormais Amazon porte au marché anglais. Alors quid ? Quand le Kindle sera vendu en France, cela signifiera que le marché est mûr ?
Les éditeurs ravis...
C'est ce que l'on pourrait comprendre de ce que Victoria Barnsley, PDG de HarperCollins, annonce au Bookseller. « Le marché numérique est en pleine expansion au Royaume-Uni et comme les lecteurs ebooks deviennent de plus en plus conviviaux, les éditeurs peuvent se montrer plus disposés à fournir un contenu amélioré pour les consommateurs. »
Les termes sont délicats. Améliorés ? Dans le sens Augmentés ? Peut-être. Mais dans ce cas, illisibles sur le Kindle. Pas tout à fait : disponibles via les applications Kindle for iPhone et iPad, pour lancer des vidéos et tout le tremblement. Le Kindle, en tant qu'objet n'en reste pas moins un indice de croissance du marché, autant que d'expansion.
Et puis, on sait d'expérience que les relations entre éditeurs et Amazon ne sont jamais longtemps au beau fixe, et moins encore en permanence.
Le point d'inflexion
En fait, quand Amazon se décide à investir un nouveau marché, dans un pays étranger, il le fait parce que la production et la demande sont convaincantes. Une évidence dont la vente du Kindle sur le nouveau territoire en question devient alors la pleine signification.
Non pas un déclencheur, mais plus tôt un gage de ce que Bruno Patino avait désigné, en juin 2009, comme le point d'inflexion, ce le moment où la demande explose dans un secteur et que l'on bascule entre une demande dérisoire et une grande consommation. « Ce secteur n'a pas encore atteint son point d'inflexion et dans le domaine des technologies, il est complexe de prévoir quand il adviendra », nous expliquait-il alors.
Difficile de savoir si l'on a réellement progressé depuis...
Le Kindle 3 est décliné en 2 versions : WiFi seule ou WiFi et 3G, vendues pour 139 $ et 189 $.
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