L'Académie Balzac sera le premier défi littéraire rediffusé sur Internet, et entièrement filmé. Durant quatre semaines, des auteurs seront réunis au sein d'un château pour écrire un ouvrage collectif. Vingt personnes présentes, mais dix seulement qui achèveront le voyage au sein de l'établissement. Installée sur la terrasse, une partie de l'équipe de réalisation, chargée des tournages, nous raconte sa découverte des lieux, les repérages, et l'organisation qui se met en place.
Le 01/08/2014 à 17:32 par Nicolas Gary
Publié le :
01/08/2014 à 17:32
ActuaLitté CC BY SA 2.0
À compter du 30 septembre, ils seront donc 20 auteurs, sélectionnés par le jury, à intégrer le château. « Le ciel est à peine voilé, et nous savons déjà que nous sommes dans un cadre exceptionnel », nous explique Henri Mojon, à l'origine du projet de l'Académie. « En arrivant au château, devant la majestuosité, l'ensemble du cadre impose une sérénité, dont nous espérons qu'elle sera propice à l'écriture. » Car, aucun doute : « C'est le lieu qui est au coeur : c'est lui qui a donné l'identité du projet, dès les premiers temps. Ce morceau de patrimoine servira de cadre fabuleux pour les auteurs. »
Charles Salinson, réalisateur chez Digital Business News, a pu prendre la mesure de l'endroit. « C'est magnifique. » Et après un long silence : « C'est absolument superbe. De grands volumes, un environnement très agréable. Ça donnerait envie de se lancer dans l'écriture, pour en profiter, même deux semaines... »
"On pourrait parler de scène, comme pour un théâtre, mais nous n'avons pas d'acteurs : ce sont des écrivains, qui improviseront chacun de leurs gestes. "
Loin d'une téléréalité disposant de centaines de caméras réparties dans toutes les pièces d'un loft, L'Académie Balzac ne disposera que de quelques caméras fixes, réparties dans les différents lieux : salon, isoloir, bureau de la directrice, salle des repas. « Nous voulons privilégier le contact humain : nous aurons pour ce faire trois équipes de deux personnes, pour effectuer des tournages. Elles évolueront avec les auteurs, les suivront : c'est assez inédit pour nous, parce qu'il n'existe pas d'exemples sur lesquels s'appuyer. »
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L'ensemble de ce défi littéraire recèle en effet une difficulté de taille. « Nous avons un décor, qui sera aménagé pour répondre au mieux aux besoins de l'Académie, et déjà une atmosphère très puissante. On pourrait parler de scène, comme pour un théâtre, mais nous n'avons pas d'acteurs : ce sont des écrivains, qui improviseront chacun de leurs gestes. Ils vont évoluer, vivre, écrire dans ce lieu hors norme, propice à développer l'imaginaire... Ce qui nécessitera une hyper activité de notre part, pour capter les bons moments, tenter d'anticiper les mouvements. Pour les cadreurs, cela sera sportif. »
L'enjeu est de taille : chaque jour, trois émissions de 4 à 5 minutes seront proposées sur la chaîne YouTube, tandis que le site de l'Académie retransmettra en direct l'ensemble des événements. « Les auteurs vont réfléchir, exprimer leurs idées. Là où ils sont d'ordinaire seuls dans le processus d'écriture, ils auront des retours quasi immédiats et des réactions des autres auteurs. La critique sera instantanée ; les impulsions aussi. »
Un flux permanent, un montage à réaliser, pour trois émissions quotidiennes, qui interviendront avec 24 heures de délais, et surtout une équipe sur le qui-vive. « Rien n'est figé, nous nous adapterons en temps réel aux besoins des transmissions et de rediffusions. » On envisage cependant tous les types de scénarios : « Si un groupe de personnes décide de sortir du château, les caméras intérieures pourront prendre en charge les diffusions/enregistrements. Une équipe pourra les suivre, une autre pourra prendre en charge un autre groupe. Nous allons inventer les solutions chaque jour, chaque instant. »
"Nous n'allons pas chercher à fouiller l'intime, ni traquer l'émotion pour faire de l'audience. C'est le livre qu'ils devront écrire qui nous intéresse en premier lieu."
Suivre une personne seule ? « C'est aussi un angle. Il faut se souvenir que les candidats acceptent d'être filmés, et que tout le projet repose sur ce postulat. C'est probablement notre seule véritable connexion avec les principes de téléréalité : les auteurs seront suivis. Mais nous n'avons pas les moyens des super-productions, avec des centaines d'objectifs. Notre rôle sera celui d'éditorialiser les actions et les événements : choisir ce que nous retenons, et rediffuserons dans les émissions. »
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Concrètement, ce qui touche au livre, à sa création sera repris dans les émissions. « Nous n'allons pas chercher à fouiller l'intime, ni traquer l'émotion pour faire de l'audience. C'est le livre qu'ils devront écrire qui nous intéresse en premier lieu. Nous allons assister à quelque chose d'unique : il est certain que chacun d'entre nous pourra se retrouver en chacun d'entre eux ». Reste que, de jour comme de nuit, les équipes auront à réagir rapidement, pour ne rien rater des interactions. « À notre niveau, l'Académie nécessite une vigilance permanente. Et c'est aussi un effacement partiel, pour ne pas interférer avec l'oeuvre qui sera en cours d'écriture. »
En revanche, la production s'est penchée sur la réalisation d'un docu-fiction, chose qui n'était jusqu'à lors pas envisagée. « Ce docu retracerait l'ensemble de l'histoire de l'Académie, depuis ses premiers temps, jusqu'à la fin de l'aventure. C'est une écriture complètement différente, et nous n'y avions pour l'instant pas songé. Ce serait une sorte de point d'orgue à l'ensemble de l'histoire de l'Académie, pour revivre les moments forts, et retrouver toute l'évolution que le projet a connue. »
Sachez également que les inscriptions seront closes ce 1er août, et qu'il faudra attendre l'année prochaine pour participer - peut-être... En avant pour le tour du propriétaire. Attention au chien ! (mais il n'est pas méchant, nous assure-t-on...)
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