La postérité du roman balzacien a été foisonnante entre les deux guerres mondiales, malgré la découverte du continent proustien, les prouesses stylistiques de Giraudoux, les acrobaties de Cocteau, la déflagration célinienne, et toute cette littérature du moi inquiet et des velléitaires chroniques, chez qui le conflit était intérieur au lieu de prendre forme, comme dans le roman du XIXe siècle, entre l’individu et la société. Le nouveau roman balzacien réactualise ce conflit, tout en étant diminué par cette espèce de difficulté d’agir propre au roman des années 1920-1930. « Ah ! s’il avait pu se délivrer de l’irrésolution par un acte, comme ces désespérés qui se croient maîtres du monde dès qu’ils ont poussé la porte d’une salle de jeux. Mais comment agir ? » Celui dont il est ici question est le héros de La Fleur qui chante, chronique romanesque des années 1930 qui paraît malheureusement à un bien mauvais moment, en septembre 1939. Le roman, éclipsé par la mobilisation, aurait pourtant mérité un meilleur sort. À la fin de la guerre, comme ce roman, les mœurs des années 1930 seront choses du passé. Beucler lui-même, qui avait fait mouche avec La Ville anonyme (1925) et Gueule d’Amour (1926), ne sera plus le moderne qu’il avait été. Une page a été tournée, la littérature est devenue autre chose.