Saint Harry, cité pour nous
Le 21/07/2009 à 08:24 par Clément Solym
Publié le :
21/07/2009 à 08:24
L'organisation à but non lucratif Harry Potter Alliance est dirigée par Andrew Slack, âgé de 29 ans. Depuis 2005, ce dernier s'est mis en relation avec des millions de fans de la série de Rowling, collectant des fonds et des livres, pour là, envoyer au Rwanda de quoi lire, ici faire parvenir 15.000 $ à un programme d'intervention et de protection des civils déportés du Darfour et de la Birmanie.
Son point fort ? Les citations tirées des livres Potter, qui lui servent d'exemples allégoriques et concrets dans son combat quotidien. Ainsi, il faut se révolter contre la torture, parce que Dumbledore lutte contre les Mangemorts ; de même, il prône le commerce équitable, se calquant sur le Front de libération des Elfes de maison, lancé par Hermione...
Une sorte d'exégèse permanente, quasi talmudique, qui relie la vie réelle aux ouvrages pour en tirer des leçons de vie. En canalisant les injustices contenues dans les livres, Andrew recadre la passion des fans pour l'orienter vers des luttes ancrées dans le monde. À travers ses "sermons", il cherche à montrer comment ces sentiments peuvent être liés à des problèmes réels que nous pouvons résoudre, explique Emerson Spartz, fondateur de MuggleNet.
Dumbledore, un autre Dalaï-Lama
Si cette attitude ne manque pas d'agacer certains lecteurs, pour l'interprétation qui semble abusive, Andrew fait preuve d'imagination pour tirer profit du succès planétaire du livre (400 millions d'exemplaires... en juin 2008). Récemment, il a même comparé Dumbledore à Martin Luther King, Soeur Theresa, Gandhi ou le Dalaï-Lama. Excessif ? Peut-être, mais efficace si l'on prend en compte le nombre de livres vendus de par le monde.
En 2007, c'est d'ailleurs la consécration : J.K. Rowling elle-même, interviewée par le Time reprend les propos d'Andrew : « Contre quoi mes livres luttent-ils après tout ? Fanatisme, violence, luttes pour le pouvoir », explique-t-elle, alors qu'on l'interroge sur le génocide du Darfour. « Toutes ces choses ont lieu au Darfour. Alors, ils ne pourraient pas avoir choisi une meilleure cause », ajoute-t-elle, en évoquant l'Alliance.
La thérapie par l'exemple : l'édification !
L'arrivée du dernier film, Le prince de sang-mêlé a permis à Andrew de monter une page, qui tire des comportements de Dumbledore des enseignements, et par le prisme de ce personnage, tente de découvrir une manière de se comporter, d'éveiller les esprits en questionnant What Would Dumbledore Do. Qu'est-ce qu'aurait fait Dumbledore ?
Pour Andrew, Dumbledore reste un personnage de fiction, mais cela ne l'empêche en rien de prodiguer un savoir ni délivrer un message, rassurant, réconfortant.
De quoi assurer tout un évangile selon Saint Potter...
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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