Fournir des livres ? Oui, on veut bien, mais...
Le 29/06/2010 à 11:52 par Clément Solym
Publié le :
29/06/2010 à 11:52
Depuis dix ans, la langue espagnole connaît un mouvement d'ouverture de la part des éditeurs, comme des libraires d'outre-Atlantique, qui se laissent tenter et offrent à leurs lecteurs des ouvrages en langues latines. Et à ce titre, les bibliothèques ont largement contribué à cet essor, bien qu'entre-temps, la crise de 2008 et le ralentissement économique ont frappé fatalement certaines petites structures, autant que nui à son développement.
Pourtant, la demande persiste. Et la faculté des bibliothèques à répondre aux demandes des clients s'amenuise. En Californie, où le nombre d'Hispanophones est particulièrement grand, l'abondance littéraire n'est plus aussi florissante. Pour qui veut un livre, difficile de savoir où le trouver. Et pour qui n'a pas d'argent pour lire, la bibliothèque est le seul réconfort. Plus encore pour les manuels techniques ou des ouvrages ciblés : si les élèves apprennent évidemment l'anglais, le retour à leur langue pour améliorer leurs connaissances est parfois indispensable.
Et dans les établissements, on se rend compte à quel point ces ouvrages techniques sont nécessaires à la communauté des immigrants - déclaration d'impôt, achat d'une maison, ouverture d'un compte bancaire... autant de questions auxquelles il faut répondre le plus rapidement possible. Et les livres aident. Quand ils existent. Et les demandes des prêts affluent également d'une bibliothèque à l'autre, espérant que le voisin sera mieux loti que soi.
Lire, du pareil au même
En fait, la population hispanophone veut lire la même chose que la population anglophone : des livres actuels, sur les voyages, les voitures, la maternité... Mais la variété de l'un fait cruellement défaut à l'autre. Problème de traduction ? Pas simplement. Peut-être plus simplement encore, des soucis d'approvisionnement du marché, parce que les éditeurs hispaniques n'alimentent pas la boucle.
Alors nécessairement, la possibilité de passer par des versions numériques devient une solution quais évidente. Si l'Espagne demeure le centre de la production d'oeuvres en langue espagnole, les éditions qui traversent l'Atnhaltique sont coûteuses. La Foire de Guadalajara aide à faire se rencontrer les professionnels, mais cela ne fait pas pour autant baisser les tarifs. Quant aux éditeurs qui se lancent dans des versions bilingues, ils ne possèdent généralement pas la bonne version du texte espagnol, ce qui lui donne un côté petit nègre désagréable, ou plus souvent encore, c'est un espagnol qui reflète les manières de parler de telle ou telle région... Avec ses idiomatismes...
L'intrusion numérique... salvatrice ?
L'idée générale est que l'on assiste à une faible demande de livres numériques en version espagnole, dans la mesure où déjà le marché de l'ebook, bien que très important aux USA, en regard du reste du monde, soit toujours assez faible. Pourtant, les habitudes de lecture évoluent exactement de la même manière qu'ailleurs, et les consommateurs commencent à dégainer leur portable pour accéder à leurs ouvrages.
Si cette solution permettait de donner accès à un plus grand nombre de livres que l'on puisse les emprunter depuis la bibliothèque et les lire chez soi, ou sur place... nombre de questions se poseraient différemment. Terre d'immigration, comme d'autres, les États-Unis auront bien besoin de l'essor du numérique pour répondre au moins rapidement à ces problématiques d'accès aux oeuvres...
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