Les bibliothèques anglaises dans une situation noire
Le 16/07/2010 à 18:33 par Clément Solym
Publié le :
16/07/2010 à 18:33
Depuis quinze jours, plusieurs communes britanniques annoncent de lourdes réductions budgétaires pour leurs bibliothèques, quand il ne s'agit pas d'une pure et simple fermeture. Une situation que la presse relaie de plus en plus fréquemment à l'instar du BookSeller.
La semaine passée, le district de Lewisham dans le Grand Londres a décidé la fermeture de cinq établissements, quand le comté de Cambridge mène une enquête de restructuration profonde.
Selon Paul Convery, responsable chargé de la relance sur le secteur d’Islington, l’enjeu est précisément d’évaluer « comment continuer au mieux à fournir une qualité supérieure et proposer des services durables dans le district avec des réductions de ressources pour les prochaines années ».
Tous attendent beaucoup d’initiatives comme des études financières ou des comités comme celui de Cornwall, qui doit redéfinir les services des bibliothèques de la municipalité. « Il y a deux ans, je vous aurais dit que nous ne fermerions aucune bibliothèque, mais au train où vont les choses, nous ne pouvons éviter la fermeture des plus petites », déplore Margaret Snaith-Tempia, élue locale au quotidien Portsmouth Today.
Une décision délicate qui intervient avec la volonté de mener des économies de 1,3 million £ sur 18 millions de budget. Comme pour les établissements de Cambridge, Southampton prévoit le remplacement du personnel par des volontaires.
Une situation préoccupante pour Joanna Prior de Penguin General qui redoute que le départ de responsables de talents pénalise un peu plus les quartiers défavorisés. Une décision qui ne prendrait pas en considération le rôle des bibliothécaires dans la transmission du savoir littéraire. Elle résume la situation en expliquant que les bibliothèques « n’avaient jamais été autant assiégées » par la conjoncture.
Dans le même temps, les écoles souffrent également. Alors que 12 bibliothèques scolaires ont fermé ou ont été sérieusement affaiblies financièrement, un moratoire a été lancé par «la campagne pour le livre ». Cesser l’hémorragie, un combat qu’Alan Gibbons mène au nom du mouvement.
L’écrivain a écrit au ministre de l’éducation afin de geler les fermetures jusqu’à ce qu’une commission sur les bibliothèques scolaires soit lancée en automne.
Pour Tricia Adams, directrice de l’association des bibliothèques scolaires, le problème vient de certains chefs d’établissements scolaires qui « voient dans les bibliothèques une fuite d’argent plus qu’un soutien ». Un commentaire qui semble se vérifier dans les faits.
Ou plus sordidement, que la presse n'hésite pas à entretenir, comme Fox News s'y était cordialement employé.
Sur les douze fermetures récentes, sept proviennent du pays de Galles.
« Une fois que vous perdez votre bibliothèque, la culture littéraire d’une école s’évanouit », met en garde Gibbons.
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Par Clément Solym
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