L'écrivain irlandais s'en donne à coeur joie. Il change de registre d'écriture, se laisse aller, prend du plaisir. Et n'oublie pas de livrer ses états d'âme.
Le 29/11/2010 à 14:09 par Clément Solym
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29/11/2010 à 14:09
Dans une interview donnée au Guardian, John Boyne, reconnu pour The Boy in the Striped Pyjamas (Le Garçon en pyjama rayé, 2006), revient sur son dernier livre, Noah Barleywater Runs Away (La fugue de Noah Barleywater). Et sur tout le reste.
Le livre qui l'a fait connaître, The Boy in the Striped Pyjamas, n'a rien d'amusant. L'histoire d'un gamin durant l'Holocauste est tout ce qu'il y a de plus sérieux, voir déprimant. Et pour le coup, John Boyne passe du tout au tout, se rapprochant avec son dernier livre de l'absurde de Terry Pratchett, ou de la magie de Rowling. Car selon lui il faut une place dans la grande littérature pour des livres moins complexes, destinés aux enfants. Que ceux-ci, qui lisent énormément, puissent reconnaître les bons côtés de la lecture.
Pour l'écrivain, la situation est simple : « nous devrions encourager les enfants à lire seulement des bons livres ». Pas Twilight par exemple. Car pour les enfants qui lisent la saga de Stéphanie Meyer, « c'est une perte de temps ». « C'est mal écrit, il n'y a pas de bonne histoire, et cela donne un très, très mauvais message aux jeunes lecteurs, particulièrement aux jeunes filles ». Et aux filles moins jeunes ?
Évidemment, quand on lui parle de sa propre jeunesse, il est l'exemple parfait. Le gamin aborde la lecture avec les Trois Mousquetaires et L'île au Trésor. Classique, mais de plus en plus rare. Le môme se met à lire, beaucoup, à écrire, énormément, et sait dès 14 ans ce qu'il veut faire plus tard, écrivain. Sa vie se déroule entre écriture et travail à la librairie, jusqu'à ce que The Boy in the Stripped Pyjamas vienne tout chambouler.
Il accède à la renommée, certes, mais aussi aux critiques, juste ou non. L'homme est accusé de prendre l'Holocauste à la légère, d'être trivial au sujet des nazis. Ce qu'il dément, et surtout, il aurait apprécié des critiques sur la forme, plus que le fond. Quoi qu'il en soit, au sortir de cette tempête médiatique, il revient au livre pour adultes. Mais pas longtemps.
En outre d'essayer de sauver notre jeunesse des navets comme Twilight, John Boyne était aussi désireux de s'offrir un peu de bon temps. Le monde de Noah Barleywater comprend un miroir qui donne l'âge des gens, des planchers qui sautent, des animaux qui parlent, et un magasin de jouets fabuleux, incroyable et trompeur. Sans oublier les oranges qui se pressent toutes seules, une révolution pour tout barman.
« Ce fut un moment de liberté pour moi. J'ai pu écrire quelque chose de fun, plutôt que devoir trouver un livre pour savoir quel genre de voiture les gens conduisaient en 1930 ». Selon l'écrivain, ce livre a changé sa manière de raconter, et l'a définitivement tourné vers les histoires pour enfants. Une bouée de sauvetage pour notre marmaille.
Par Clément Solym
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