Ce soir-là, La Machine à Lire accueillait dans la salle de conférences de La Machine A Musique (Rue du Parlement Sainte Catherine à Bordeaux), dans le cadre du « Salon Lire en Poche » de Gradignan fortement éprouvé par la pandémie, l’écrivain Franck Bouysse.
Le 16/10/2020 à 08:06 par Mimiche
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16/10/2020 à 08:06
Ce sont donc des lecteurs transformés pour l’occasion en auditeurs qui se sont « pressés » pour accéder au Graal et se sont retrouvés assis, bien éloignés les uns des autres, sur les quelques places disponibles soigneusement réparties, mais limitées.
Mais au moins y en avait-il ! Une belle revanche face à l’annulation forcée de la quasi-totalité des événements programmés par le « Salon Lire en Poche 2020 » dont les aficionados tels que moi n’ont pu que se désoler.
Précédé par le « buzz » important survenu autour de son précédent ouvrage, Né d’aucune femme largement plébiscité par les lecteurs (plus de 114.000 exemplaires vendus en grand format par la Manufacture) et par les récompenses (comme le Prix des Libraires 2019), Franck Bouysse a longuement répondu aux questions que lui posaient l’animateur de la rencontre, Bertrand Mirande-Iriberry, puis le public sur son nouvel ouvrage qui vient de paraître aux Éditions Albin Michel, Buveurs de vent.
Franck Bouysse a précisé et détaillé de longues explications sur les personnages de son roman, sur les relations que, lui, auteur, peut entretenir avec eux tout au long d’un long processus d’écriture où, finalement dit-il, il les découvre peu à peu en même temps qu’il les met en scène.
Sans jamais ne rien dévoiler de l’intrigue ni, bien sûr, de son aboutissement, il raconte la longue route sinueuse, la cohabitation forcée et parfois envahissante qu’il partage avec eux. Et s’ils peuvent parfois lui ressembler, mettant un peu de lui dans tous, il ne sera jamais possible de l’y découvrir totalement dans aucun.
Eux qui vivent une vie autonome et inventent le récit avec lui, sans idée préparée ou préconçue, sans véritable fil directeur, dans un foisonnement de liberté d’écriture.
Quelques détails techniques aussi sur la présentation du texte et notamment des dialogues plus souvent intégrés dans le corps du récit que formellement identifiés par tirets et guillemets. Un moyen, pour l’auteur, de faire confiance au lecteur dans sa compréhension du déroulé de l’histoire qui ne nécessite pas de lui prendre la main pour expliquer qui parle ou qui se tait.
Puis, à la question inévitable qui lui est posée (et dont la récurrence ne manque ni de l’étonner ni de pointer une certaine incompréhension des lecteurs) concernant la classification de ses ouvrages dans la catégorie « roman noir » ou encore « polar », Franck Bouysse n’a pas de réponse : une sorte d’étiquette qui lui a été accolée et dont rien, semble-t-il, ne paraît pouvoir le détacher ? Mais au fond, est-ce bien si important tant que ses lecteurs s’y retrouvent...
En ordre et dans le respect des règles de distanciation physique, l’assemblée, après une belle salve d’applaudissements reconnaissants, s’est ensuite dirigée qui vers la sortie, qui vers la file d’attente d’une dédicace. Franck Bouysse s’est prêté au jeu avec simplicité et attention, répondant avec gentillesse et disponibilité aux uns puis aux autres.
Merci, La Machine A Lire de cette rencontre agréable et toute en tranquille bonhomie.
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