Alena Meas

BONNES FEUILLES – « Élégant et discrètement menaçant, comme un smoking doublé de couteaux. [...] Peter Cameron est l'un des plus grands écrivains américains, te styliste vivant que je respecte le plus », souligne Garth Greenwell, auteur de Pureté (trad. Nicolas Richard chez Grasset). Alors pour Ce qui arrive la nuit, dans une traduction de Catherine Richard-Mas, on ouvre les yeux bien grands...

#RentreeLitteraire23 - « Allez, dis-le : je pars ! Il faut que tu te le dises en face, là, droit dans les yeux : je me casse, je mets les voiles, je me tire, je fous le camp, je m’échappe, m’éclipse, m’éloigne, m’évapore, bouge, décampe, décanille, décarre, dégage, déguerpis, je me débine, déménage, déserte, détale, disparais, je m’embarque, je m’enfuis, je file, plie bagage, je prends congé, me retire et tire ma révérence... Après cela, tu devrais te sentir mieux ! » 

AVANT-PARUTION – « Seul le tamarinier, debout au milieu de la cour, semblait résister à cette chaleur. Tout le monde était fasciné par cet arbre. Certains disaient à mes parents que c’était une bénédiction d’avoir un tel arbre dans sa cour. D’autres disaient qu’il abritait sûrement des génies. » Premier livre de Roukiata Ouedraogo, voici Du miel sous les galettes, un roman de la rentrée particulièrement attendu.

RentreeLitteraire23 - « En quelques trimestres j’avais tourné casaque. Les Français m’évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu’ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d’insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m’achever lors du dernier conseil de l’année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais. » 

RentreeLitteraire23 - Tiraillée entre deux mondes que sépare le Tibre, Laura a bien du mal à s’affranchir des deux puissantes figures féminines qui ont marqué son enfance et son adolescence : rebelle de pacotille dans le bouillonnement politique et culturel des années 1970 et 1980, elle est insensiblement ramenée à sa double lignée, aristocratique et juive.

« Ce récit est, à mes yeux, l’hommage le plus émouvant rendu à une mère depuis le Livre de ma mère d’Albert Cohen », écrit Alain Mabanckou. Dans ce récit admirablement écrit, l’auteur rend hommage à sa mère, Bertha. Cette grande dame noire à l’énergie et à la générosité exemplaires, « amoureuse de l’amour », vient de mourir. Rodney, son fils aîné, raconte l’enfance bleue au pays natal, leur chemin d’exil, elle à New York, lui à Montréal.

AVANT-PARUTION – « Je voudrais te parler des mots, de leur histoire, de leur couleur, de leur mélodie, de mes mots préférés aussi. Je voudrais que tu réalises qu’on peut se promener au milieu des mots comme dans une forêt. Ils ont une hauteur, une profondeur, une odeur. Ils ont traversé les siècles : certains se sont chargés de sens — un mot peut même avoir plusieurs significations —, d’autres se sont vidés de leur sens, éreintés par l’usage ou les abus de langage. »

BONNE FEUILLES - « J'ai 8 ans. Le père Rémy Laurendeau arrive aujourd'hui du Gabon. Mon père va le chercher à l'aéroport de Roissy. Il est notre hôte pour plusieurs nuits. Nous dînons. Il dormira dans ma chambre, dotée d'un lit gigogne. Lui en bas, moi en haut. J'ai 42 ans. Je m'appelle Arnaud Gallais et j'ai été violé pendant mon enfance par un prêtre missionnaire et par deux de mes cousins. J'aurais pu en mourir. »

AVANT-PARUTION – « Une guerre se prépare ». Cette citation, inscrite entre guillemets et en italiques, constitue un vers dans le Rimbaud de sang publié par Jean-Luc Favre. Ce recueil est bien plus à mes yeux qu’« un réquisitoire ironique, avec en arrière fond le déclin post contemporain de la forme poétique comme genre littéraire à part entière », comme le présente la quatrième de couverture. Resté longtemps inédit, ce Rimbaud de sang dédié à Sylvestre Clancier est présenté aussi comme « un long poème en prose ».

BONNES FEUILLES - « Comment se joue le choix d’une vie ? Les uns croient à la prédestination, les autres au hasard. Pour moi, l’inspiration vint d’un de mes profs qui enseignait l’histoire et la géographie. Il me mit un jour dans les mains une brochure de présentation de l’École nationale d’administration. Je n’en avais jamais entendu parler. Le document ne donnait pas vraiment envie, mais les mots tournaient déjà dans ma tête, avec ceux de pouvoir, carrière, politique, prestige... »

Rentreelitteraire2024 — « Malika aimerait tant lui montrer une autre Algérie, celle de la joie de vivre, celle qu’elle a oubliée mais qui existe encore. Elle grillera le peu d’argent qui reste sur son compte postal pour découvrir avec son amie Suzanne l’insouciance volée à ses seize ans. Rire comme deux gamines dans les rues d’Alger, assommées par ce même soleil qui inonde autant la Corse que son pays. »

BONNES FEUILLES - Îles du Cap-Vert, années 1960. Fuyant la pauvreté et l’oppression coloniale qui règnent dans cet archipel de sable battu par les vents, Mamé s’exile en France avec sa fille Reine. Alors que Mamé a bientôt le mal du pays et finit par y retourner, Reine s’adapte et trouve un emploi d’aide-ménagère. Le récit d’apprentissage d’une jeune fille issue de la diaspora capverdienne, narré avec finesse à travers le prisme d’une lignée de femmes courageuses.

BONNES FEUILLES – « Ne regarde pas mes larmes, elles ne veulent pas dire grand-chose, écris, mon Jean, surtout n'arrête pas, j'aime que tu écrives... Je m'offrirai certaines de tes phrases, même si elles ne sont pas pour moi. Je suis jalouse de cette guerre qui te garde pour elle, qui te fait marcher seul je ne sais où... sans moi... sans ta femme... » Dans son prochain roman, Une certaine raison de vivre, à paraître à la rentrée littéraire, Philippe Torreton offre aux lecteurs des arbres, des tranchées, de la poésie, les tourments d’un homme et l’espoir du monde.

BONNES FEUILLES - Liu Cixin propose 15 récits de SF adaptés en BD à l'international. 15 histoires, 15 voyages à la croisée des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour imaginer les possibles futurs de l'humanité :  Les Futurs de Liu Cixin - Le Calcul du papillon étant le dernier en date.

BONNES FEUILLES - « La course aux étoiles décrétée par Elon Musk est symptomatique de décideurs qui ne se soucient que de leur bon plaisir, sous couvert d’innover pour l’intérêt général – tout en maltraitant leurs employé·es et l’environnement, et aussi moi, qui ai dû lire de près tous les tweets d’Elon Musk pour écrire ce livre. » 

BONNES FEUILLES - « Je reste sur le quai avec ma malle et regarde le train partir avec mes rêves mais sans moi, avec mon avenir mais sans moi, jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon. Je fonds en larmes. Je ne veux pas pleurer, je suis un homme, un homme ne pleure pas, mais je n’y peux rien, je craque. Le militaire blanc qui m’avait fait mordre la poussière avec ses coups n’y était pas parvenu mais cet employé blanc, un fonctionnaire des chemins de fer, en me refusant le voyage, a réussi, lui, à me faire pleurer. Je ne sais pas comment va réagir ma mère. Mon rêve était aussi le sien. »

BONNES FEUILLES - De natura florum se présente comme un herbier en prose, où l'écriture personnelle et poétique de l'auteure prend vie. 

AVANT-PARUTION – Dans son nouveau roman à paraître le 21 août aux éditions Stock, La part du fils, Jean-Luc Coatalem retrace la vie de son défunt grand-père incarcéré par la Gestapo, durant le régime de Vichy. Malgré les tabous et les non dits familiaux, à l’aide d’archives et de témoignages, l’auteur s’emploie à faire revivre sa mémoire au travers son récit. 

BONNES FEUILLES – Sur l'île de Stromboli, des couples savourent leurs vacances. Ils sont sensibles, lâches, infidèles, égoïstes, enfantins. Elles sont fortes, résilientes, légères, amoureuses. Le réveil du volcan va bouleverser leurs vies. Cet été de tous les dangers sera-t-il le prix à payer pour se libérer enfin ? 

BONNES FEUILLES – Depuis près de vingt ans, Bérengère Cournut écrit des romans qui explorent l’absence, la disparition. Après De pierre et d’os, et son étonnant succès (200 000 lecteurs à ce jour), elle réussit une nouvelle fois l’invraisemblable : mêler le chant à la prose pour dire en souriant la douleur, associer le quotidien aux rêves pour réinventer avec force un chemin de vie.

AVANT-PARUTION – « #Balance ta bulle est l’occasion pour une soixantaine d’artistes d’examiner l’état de notre culture, de réfléchir, de s’interroger sur lui. Et cela à un moment charnière, qui voit nombre d’entre nous — et particulièrement les femmes — tenter de récupérer un pouvoir qui leur a été dérobé. Elles racontent leur viol, leur quête de justice, leur vulnérabilité et comment elles ont trouvé la force de se battre » écrit Roxane Gay dans son introduction.

BONNES FEUILLES - Comment la rose est arrivée en France. Le grand roman de sa conquête. « Je m'appelle Morjiane el Sadawi, je suis née à Homs au nord de Damas. Je vis maintenant dans ce pays que l'on appelle la France et qui est froid, à Mortery, sur les terres du seigneur Gatien et du seigneur Thibaut. 

« J’aime mon corps, je le protège. Il est à moi, personne n’a le droit d’y toucher si je ne veux pas », affirme une petite fille. Il n'est jamais trop tôt pour apprendre aux enfants que leur corps leur appartient. Un livre coup de coeur. 

BONNES FEUILLES – À 17 ans, Victor fuit un quotidien d’une violence absolue. Sans argent, sans liens, sans but, sans aide de quiconque, il court dans Paris jusqu’à l’anéantissement, la souffrance. Il fera des rencontres, se mettra à l’épreuve, défiera sans cesse la mort pour se réapproprier son corps et son passé. 

Pour la rentrée littéraire, les éditions Hors d’atteinte publient le troisième volet de la trilogie de Mehdi Charef : La Cité de mon père, sur son enfance et son adolescence. Ce nouveau tome prend place dans le HML, tant rêvé et espéré, après avoir connu la vie dans un bidonville et une cité de transit.

BONNES FEUILLES — Découvrez la Seconde Guerre mondiale sous un angle inédit, à travers les vagues et les récits d'aventures maritimes extraordinaires. 

BONNES FEUILLES -  Un récit au cœur de l'équipage de l'Hermione, célèbre navire du XVIIIe reconstruit à l'identique de 1997 à 2014. Il navigue depuis sur l'Atlantique, voguant en 2015 vers l'Amérique, sur les traces de son ancêtres. Guillaume Tauran est gabier sur l'Hermione. Il raconte la vie à bord, son quotidien, les aléas de la navigation et la fraternité qui règne parmi un équipage formé sur le tas.

BONNES FEUILLES – Illustré par Emily C. Martin, avec une introduction d’Ellen Kushner et une postface signée C. S. Lewis, voici l'un des ouvrages cultes de la fantasy, réédité à l'occasion du centenaire de sa première publication. Le serpent Ouroboros, de E. R. Eddison, dans la collection Callidor, fut une oeuvre majeure dans l'inspiration de Tolkien...

BONNES FEUILLES - Lydia Flem tente de percer la « puissance des stéréotypes », et s’attache en particulier à la figure du masculin dans les westerns, ces récits mythiques nés à Hollywood, où la femme apparaît comme une menace pour les hommes. Si le regard masculin semble se définir par le déni du féminin, n’est-ce pas pour mieux dissimuler la fragilité de l’identité virile ?

HIVER2024 - « Et je les laisse, encore humides, me défoncer la mamelle à vif, pendant que l’homme, agenouillé la main sur la blanche, me fixe d’un air fou, les yeux mouillés de pluie, et que la chienne fourre son nez dans son autre main pour le ranimer lui aussi.