Dans le cadre de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), la tête des archives en France risque de changer profondément de forme. La disparition de la direction des Archives de France (DAF) semble programmée. Les archives seraient alors pilotées au sein du ministère de la Culture et de la Communication, dans une « direction générale des patrimoines de France ».
Pour l’Association des archivistes français, cette décision n’est pas anodine et fait encourir des risques importants pour l’avenir des archives dans notre pays. Dans un communiqué de presse, l’association dénonce cette mesure et donne quatre raisons pour justifier sa position :
1) Les archives sont l’arsenal juridique et informationnel de l’Etat :
Les archives font partie intégrante de notre démocratie. Elles permettent à tous d’avoir accès au fonctionnement même de l’Etat. « La constitution des archives dès leur production s’inscrit donc dans le cadre de la défense des intérêts de l’Etat et des pouvoirs publics. Un dossier se constitue et se conserve de façon volontaire parce qu’il est au service d’une politique ou d’un projet. » On ne peut pas mettre les archives au rang de collections dignes d’entrer dans un musée.
2) Les archives sont la source première de la recherche :
En tant que sources de première main, elles ont une importance capitale dans tous les travaux de recherches entrepris. Elles sont toujours exploitées à ce titre de façon scientifique.
3) La fonction archives doit être pilotée par l’Etat :
La constitution des archives ne peut être que l’apanage de l’état. C’est à lui de coordonner ce réseau public via une direction à même d’avoir une vue d’ensemble de la toile constituée par les archives centrales et territoriales.
4) La place de la France dans le mouvement archivistique international est remise en cause :
En tête d’un mouvement qu’elle a créé il y a 60 ans, la France doit garder cette place de premier plan au niveau international.
Les archives : un héritage du passé à sauvegarder pour l’avenir
L’Etat doit donc rester l’acteur principal des archives au sein d’une structure solide et indépendante. Il ne faut pas déléguer cette gestion à un ministère dont ce n’est pas la fonction première. L’AAF espère arriver à se faire entendre dans un contexte de restrictions budgétaires importantes pour que les archives de la France n’aient pas à souffrir à terme de décisions prises trop attivement.