bookbusiness.com, Joe Wikert, directeur stratégie et business d'Olive Softaware, revient sur l'intérêt que présentent les sites de lecture en streaming. Selon lui l'accroissement des bases de données serait inhérent à une augmentation de la lecture sans précédent. Un phénomène qui irait à rebours de celui lié l'augmentation du nombre de chaînes...
Selon lui, une famille américaine lambda payerait entre 80 et 90 $ par mois son abonnement TV. La note semble salée si l'on compare ce coût au prix mensuel de certains sites de lecture en streaming comme Oyter ou Next Issue. En effet, ces derniers permettent d'avoir accès en illimité à de vastes bases de données pour 9,99 $ ou 15 $ par mois.
Un rapport récent indique qu'un américain regarderait en moyenne autant de chaînes (17) par jour qu'en 2008; or le développement de l'offre audiovisuelle donnerait accès depuis la même année à 50 % des chaînes en plus… Ce qui signifie que l'augmentation (coûteuse) du nombre de chaînes n'influe pas sur le nombre de chaînes regardées.
Le problème est donc de savoir si l'augmentation du nombre de référence pour les sites de lecture en streaming signifierait plus de lecture. Selon lui, cet accroissement des bases de données entraînerait d'abord une augmentation des prix, ce qui semble assez logique en somme. Mais contrairement à la télévision, cela appellerait alors également) un accroissement de la lecture en ligne. « Contrairement au modèle de la télévision, je crois qu'un choix plus large amènerait à plus de lecture, plus de découvertes, et à un accès à des contenus qui autrement n'auraient pas été consultés sans cela : je lis fréquemment des ebooks que je n'aurais probablement jamais achetés sur Amazon, par exemple ».
Si 500 000 titres sont disponibles pour 9.95 $ par mois, peut-être que pour un site intégrant les références des cinq éditeurs du Big Five, le prix passerait-il donc à 19,99 $ ? « S'ils le font, je serai le premier à à payer 19.95 $ un compte prenium », conclut-il.
Cette accumulation de référence est certes, enthousiasmante. Mais la question est donc de savoir si une bibliothèque plus grande fera lire plus. Tout dépend du temps qui peut être consacré à la lecture (ce dernier n'étant pas illimité)… et du fait qu'un lecteur ne percevra pas forcément une réelle différence - vu l'ampleur de la chose - entre une base de donnée de 500 000 références, et une de deux millions.
« Lao Tseu, limité à quelques lectures n'en savait pas moins que nous qui avons tout lu », écrivait Émile Cioran. Et il était loin d'avoir tort.