La maison de vente Christie’s présentera, du 17 au 22 mars 2023, certains trésors de la bibliothèque du baron Pierre de Crombrugghe, au 9 avenue Matignon (Paris). Le plus offrant pourra s’en acquitter lors des enchères qui auront lieu le jour qui suivra la clôture de l’exposition.
Le 17/02/2023 à 11:06 par Zoé Picard
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17/02/2023 à 11:06
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En collaboration avec les experts Jacques T. Quentin et Benoît Forgeot, la société de vente aux enchères donne accès à 500 ans d’histoire de la gastronomie. L’amateur belge a accumulé pendant cinquante ans des ouvrages qui abordent tant l’imaginaire culinaire que son cheminement à travers les siècles.
Les curieux et passionnés découvriront l'évolution des méthodes de création et de service : découpe des viandes, confection de desserts, art de plier les serviettes…
Mais surtout, des pièces rares telles que la première édition illustrée de Le Cuisinier Taillevant ou, le Viandier, le premier livre de ce genre en français. Imprimé à Lyon en 1495, il est orné d’un grand bois gravé. Mais aussi, Le Platine en françois sorti en 1505 et traduit de l’italien. Ce traité publié en 1474 par Bartolomeo Sacchi, dit Platine était le fer de lance de la révolution gastronomique.
La bibliothèque accueille également l’ouvrage qui fit naître la version française moderne de cette pratique : Cuisinier françois de La Varenne. L’édition du recueil de 1956 constituée de vélin de l’époque est ici, reliée avec un exemplaire de son pendant, Pastissier françois.
L’une des pièces phare est le manuscrit de travail en cinq volumes, de la deuxième édition du Guide culinaire d’Escoffier, premièrement paru en 1903. Celui qui a modernisé et professionnalisé l'alimentation raffinée des palaces hôteliers avait sorti une édition enrichie. Celle-ci revenait sur ses recettes ainsi que ses concepts fondateurs comme celui de « brigade de cuisine » avec la rationalisation de la répartition des tâches. Mais aussi, le soin de l’image du cuisinier.
Sans cesser d'être un art, [la cuisine] deviendra scientifique et devra soumettre ses formules, empiriques trop souvent encore, à une méthode et à une précision qui ne laisseront rien au hasard.
- Auguste Escoffier
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ces ouvrages s’adressaient à une élite, royale, princière ou aristocratique. A partir du XIXe siècle ils s’ouvrent progressivement à un public plus vaste avec l’émergence de traités de cuisine bourgeoise ou paysanne, qualifiée « de terroir ».
La collection de l’épicurien met donc en lumière l’histoire du patrimoine européen et celle de nos pratiques.
Crédits photo : Christie's
Par Zoé Picard
Contact : zp@actualitte.com
2 Commentaires
Edith de Léotoing d'Anjony
11/03/2023 à 18:29
ARticle très intéress
Edith de Leotoing d'Anjony
11/03/2023 à 18:38
Article très intéressant sur une exceptionnelle bibliothèque.
Pouvez vous me dire s'il existe un catalogue de la vente en question et le cas échéant comment puis-je me le procurer, sachant que je n'ai malheureusement pas la possibilité de me rendre à Paris pour visiter l'exposition.
Merci d'avance.
Edith de Léotoing d'Anjony